Hamburger Anzeiger - Retraites: à la veille d'une journée décisive, colère et ressentiment

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Retraites: à la veille d'une journée décisive, colère et ressentiment
Retraites: à la veille d'une journée décisive, colère et ressentiment / Photo: RAYMOND ROIG - AFP

Retraites: à la veille d'une journée décisive, colère et ressentiment

A la veille d'une journée décisive avec le débat sur les motions de censure, la colère des opposants à la réforme des retraites reste vive, poussant les dirigeants syndicaux à réclamer un abandon du texte, par crainte d'un "ressentiment" durable dans la population.

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Il "semble impossible" à Isabelle Deprez, une professeure de mathématiques, de terminer sa carrière "à 64 ans sans porter atteinte à (sa) santé". "C'est la colère qui m'habite, une colère froide mais une colère immense", raconte à l'AFP la professeure de 54 ans, qui manifeste dimanche à Lille.

Pour Laurent Berger, numéro un de la CFDT, "nous sommes passés du sentiment d'être méprisés à un sentiment de colère, notamment parce qu'on a privé les salariés du résultat de leur mobilisation", à savoir, selon lui, le rejet du texte à l'Assemblée nationale s'il était passé au vote. Le gouvernement a choisi le recours au 49.3, qui le dispense d'un tel vote.

"Le ressentiment et la colère qui progressent doivent servir les mobilisations dans un cadre pacifique et ne pas être instrumentalisés politiquement", ajoute le dirigeant dans un entretien à Libération.

Colère et ressentiment que semble également percevoir la majorité présidentielle. La patronne des députés Renaissance Aurore Bergé juge ainsi que les votes lundi sur les motions de censure seront un moment de "clarté", et qu'il faudra ensuite "retisser le lien" avec les Français.

- Pris pour cibles -

Après plusieurs journées de mobilisation et de manifestations, à l'appel de l'intersyndicale regroupant toutes les grandes organisations, le recours jeudi à l'article 49.3 de la Constitution par la Première ministre Élisabeth Borne, a mis le feu aux poudres.

Depuis, des rassemblements organisés ou spontanés se déroulent sur tout le territoire, dans le calme ou avec des débordements. Dimanche soir, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées autour du vaste centre commercial parisien des Halles, scandant des slogans anti-Macron, anti-police et contre le 49.3.

Les manifestants interrogés par l'AFP lors des rassemblements dans l'Hexagone expriment en effet de la colère, mais défilent, en majorité, dans le calme, avec slogans et pancartes.

Philippe Martinez, à la tête de la CGT, dit "ne pas comprendre" que "le gouvernement et surtout le président de la République ne prennent pas au sérieux nos alertes". "C'est de la responsabilité" d'Emmanuel Macron "si la colère est à ces niveaux-là", selon lui.

Le président des Républicains, Eric Ciotti, a rapporté sur Twitter que sa permanence parlementaire à Nice avait été caillassée dans la nuit de samedi à dimanche pour, selon lui, "faire pression" afin qu'il vote lundi la motion de censure. D'autres permanences d'élus pro-réforme ont été prises pour cible ces derniers jours.

Les deux motions déposées, par Liot (Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires) et par des élus du Rassemblement national (RN), seront débattues et mises au vote de l’Assemblée nationale à partir de 16H00.

- Premier jour du bac -

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire pense "qu'il n'y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement". "Mais ce sera un moment de vérité. La réforme des retraites, vaut-elle oui ou non, la chute du gouvernement et le désordre politique ? La réponse est clairement +non+", a déclaré le ministre au Parisien de dimanche.

Pour le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui porte cette réforme depuis des mois, "bien sûr, une motion de censure peut toujours être adoptée" à l'Assemblée nationale. "Mais il faudrait pour cela qu'elle rassemble une coalition des +contre+, des +anti+, pour obtenir une majorité très hétéroclite sans ligne politique commune", a-t-il dit au Journal du dimanche.

Lundi sera aussi la première journée des épreuves de spécialité du bac 2023, pour près de 540.000 lycéens, sur fond de menaces de grève des surveillants.

Le ministère de l’Education mobilisera des surveillants supplémentaires afin de "permettre le déroulement des épreuves dans les meilleures conditions". En cas de retard dus à une grève des transports, il y aura aménagement du temps d'épreuve pour que le candidat puisse plancher pendant la durée prévue.

Cette grève touche également des villes en région: à Rennes, les poubelles s’amoncellent sur les trottoirs depuis une semaine et à Nantes depuis au moins le 15 mars.

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H.Eggers--HHA