Législatives au Kazakhstan: le parti au pouvoir largement en tête
Le parti au pouvoir au Kazakhstan est arrivé largement en tête des élections législatives anticipées, a annoncé lundi la Commission électorale, à l'issue d'un scrutin finalement à sens unique malgré les timides promesses d'ouverture démocratique.
Près de 24h après la fermeture des bureaux de vote, la Commission électorale a révélé des chiffres semblables aux sondages publiés dimanche soir sur les chaînes étatiques, sans pour autant détailler la répartition exacte des sièges par partis.
Selon la Commission électorale, le parti au pouvoir Amanat arrive en tête avec 53,90%, loin devant son dauphin (10,90%), Aouyl, formation agraire qui se pose en défenseur de la ruralité.
Un nouveau système a été instauré pour ce scrutin, avec 69 députés, sur les 98 que compte la Majilis, chambre basse du Parlement, élus à la proportionnelle et 29 élus au scrutin uninominal, où des candidats indépendants concouraient.
L'appartenance politique des 29 députés élus au scrutin uninominal n'a pas été dévoilée dans l'immédiat.
Six partis intègrent la Majilis, contre trois auparavant, mais ils sont tous peu ou prou loyaux envers le président, Kassym-Jomart Tokaïev. De plus, plusieurs formations d'opposition restent interdites et des candidats indépendants ont affirmé lundi ne pas reconnaître le résultat de ces élections.
L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a estimé dans un rapport que "le cadre juridique devait encore être modifié pour fournir une base suffisante à la tenue d'élections démocratiques", tout en notant que des réformes permettaient déjà "un plus grand choix" pour les électeurs.
Des vidéos de bourrages d'urnes dans plusieurs régions du Kazakhstan ont été publiées sur les réseaux sociaux. L'OSCE a noté que des "irrégularités notables et des garanties importantes ont été ignorées lors du dépouillement".
Facilement réélu en novembre avec plus de 80% des voix, le président Tokaïev était un pur produit du système soviétique, avant de devenir un homme de confiance de l'ancien chef de l'Etat, Noursoultan Nazarbaïev.
Le président a finalement rompu avec son prédécesseur, le privant de ses privilèges.
Grand comme cinq fois la France, le Kazakhstan reste marqué par des manifestations contre la vie chère en janvier 2022 ayant dégénéré en émeutes où le président Tokaïev avait ordonné de "tirer pour tuer". Officiellement 238 personnes sont mortes lors de ces évènements.
F.Wilson--HHA