Grèves, blocages: le point sur la mobilisation contre la réforme des retraites
Blocages, grève dans les écoles, pénurie de carburants: le point sur les perturbations contre la réforme des retraites une semaine après son adoption et à la veille d'une dixième journée de mobilisation.
- Déchets -
Plus d'une centaine de personnes bloquaient dans le calme depuis lundi matin l'entrée d'une usine d'incinération à Ivry, près de Paris, pour démontrer que "la détermination est pleine et entière", a constaté une journaliste de l’AFP.
De jeunes militants, des agents de la fonction publique hospitalière ou salariés de la RATP se sont rassemblés depuis 9H00 devant les grilles d'entrée du site d'incinération, heure à laquelle devaient arriver les premiers camions bennes de la journée pour le déchargement.
"Le but est de continuer jusqu'au retrait du texte qui étend à 64 ans l'âge légal de départ", a expliqué Marc Bontemps, secrétaire général FNME CGT.
Le Syctom, syndicat métropolitain Syctom qui gère les trois usines d'incinération entourant la capitale, a fait état de deux sites sur trois perturbés lundi matin, interrogé par l'AFP.
- Grève dans les écoles -
Quelque 30% des professeurs du primaire seront en grève mardi pour la nouvelle journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites, prévoit lundi le Snuipp-FSU, premier syndicat dans les écoles maternelles et élémentaires.
Cette estimation du taux de grévistes, plus faible que la précédente, s'explique selon le syndicat par "les journées de mobilisation qui se succèdent et deviennent un sacrifice financier pour les enseignants".
"Il y a également une préoccupation des enseignants de ne pas pénaliser enfants et parents au dernier moment", a expliqué à l'AFP sa secrétaire générale, Guislaine David.
- Barrages filtrants -
Deux barrages filtrants ont été mis en place lundi matin à l'entrée de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne), dont le deuxième réacteur a été mis à l’arrêt dans la nuit, a-t-on appris auprès d'une source syndicale.
"L'objectif c’est de peser sur l'économie d'EDF (…) en ralentissant le démarrage de l’arrêt de tranche" pour "faire pression sur le gouvernement" sur la question des retraites, a expliqué à l’AFP Olivier Berty, délégué CGT du site.
Dans l’Aude, tôt dans la matinée, environ 80 personnes ont également mené un barrage filtrant à l’entrée du dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle, précédemment bloqué du 16 au 24 mars. Le blocage a été levé à 11H30 par les forces de l’ordre.
Un autre barrage filtrant a été installé lundi matin dans les Ardennes par quelques dizaines de personnes à l’appel de l’intersyndicale, sur une voie d’accès desservant à la fois le site Stellantis des Ayvelles, près de Charleville-Mézières, et un supermarché Cora.
Le barrage laissait passer les salariés mais bloquait les sorties de camions des deux sites depuis 06H45, a indiqué un porte-parole de la direction de Stellantis. La situation s’est "débloquée" en fin de matinée, a indiqué Stellantis.
- Pénurie de carburants -
Plus de 15% des stations-service de France sont lundi à court d'essence ou de gazole, la pénurie étant plus prononcée dans l'ouest du pays, à la suite des mobilisations dans les raffineries pour protester contre la réforme des retraites.
Le département le plus touché reste la Loire-Atlantique (55,06% des stations en pénurie d'au moins un carburant), selon des données du site gouvernemental des prix des carburants, analysées par l'AFP.
D'autres départements à l'ouest sont également très affectés (Mayenne, Ille-et-Vilaine, Maine-et-Loire, tous au-dessus de 40% de stations en pénurie), et le Sud reste lui aussi fortement touché (Bouches-du-Rhône au-dessus de 40%, plusieurs autres départements à plus de 30%).
Durant le week-end, la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon - dont les expéditions sont toujours bloquées - a été mise à l'arrêt, a indiqué à l'AFP Eric Sellini, élu national de la CGT Chimie. Les expéditions de carburants des autres sites sont également toujours bloquées.
- Le Louvre bloqué -
Le musée le plus fréquenté au monde n'a pas ouvert ses portes lundi matin, bloqué par des salariés opposés à la réforme des retraites.
"En raison d'un mouvement social interprofessionnel, le musée du #Louvre n'est pas en mesure d'être ouvert en ce début de matinée", a tweeté le musée, qui l'annonce aussi sur son site internet.
Une porte-parole du musée parisien a précisé à l'AFP que ce blocage des entrées était mené "par des salariés du musée du Louvre et d'autres sites culturels".
Un communiqué de la CGT-Culture et de Sud indique que le Louvre est fermé depuis 9H00 dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
Jeudi, l'ouverture du musée avait déjà été retardée d'une heure par des grévistes.
-Dépôt logistique bloqué -
Dans la banlieue de Nice, le dépôt logistique de Saint-Isidore, est bloqué depuis 05h00 lundi matin, par une centaine de manifestants CGT et Sud-Rail, selon la CGT.
Ce centre logistique héberge les dépôts de plus de 40 entreprises de transports, de matériaux et d’électro-ménager, notamment Darty. Ce blocage a été confirmé à l’AFP par la Préfecture des Alpes-Maritimes.
A.Gonzalez--HHA