Hamburger Anzeiger - Retraites: de retour dans la rue, les syndicats réclament en vain une "médiation"

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Retraites: de retour dans la rue, les syndicats réclament en vain une "médiation"

Retraites: de retour dans la rue, les syndicats réclament en vain une "médiation"

Les opposants à la réforme des retraites étaient moins nombreux dans la rue mardi, pour une dixième journée d'action à l'appel des syndicats qui ont réclamé une "médiation" rejetée par le gouvernement mais soutenue par ses alliés du Modem.

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Cinq jours après un sursaut terni par de nombreux débordements, la mobilisation semblait marquer le pas. Les premiers chiffres des autorités comme des syndicats attestaient d'une participation en repli, comme à Tarbes (5.000 à 15.000), Nice (3.700 à 25.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).

"Le mouvement ne s'essouffle pas", a cependant affirmé depuis la cité auvergnate le leader de la CGT, Philippe Martinez, jugeant "la détermination toujours aussi importante" pour exiger le retrait de la réforme et de sa mesure-phare: le report de l'âge légal de 62 à 64 ans.

Alors que les violences lors des manifestations de la semaine dernière, puis autour de la bassine de Saint-Soline (Deux-Sèvres) durant le weekend, sont encore dans toutes les têtes, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a proposé mardi sur France Inter "une voie de sortie" par le biais d'une "médiation" pour trouver "un compromis social".

Solution aussitôt écartée par le gouvernement: "On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler", a déclaré son porte-parole, Olivier Véran.

Une réponse "insupportable" pour M. Berger, qui a répliqué depuis la tête du cortège parisien: "Ca va commencer à suffire, les fins de non recevoir".

Le premier syndicaliste de France a toutefois reçu l'appui inattendu des députés MoDem, membres de la majorité présidentielle. "C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul", a déclaré leur chef de file Jean-Paul Mattei.

- "Sortir par le haut" -

La situation reste pour l'heure dans l'impasse, en attendant la décision du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer sur le projet de loi d'ici trois semaines.

"Si le gouvernement veut sortir par le haut, il faut qu'il suspende la réforme. Plus il attend plus ça va être compliqué", a estimé le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot, promettant à l'unisson des autres responsables syndicaux la poursuite des grèves et des mobilisations.

Sur le terrain, l'opposition à la réforme reste vive. Des barrages routiers matinaux ont été signalés à Rennes, Caen et Lille, entre autres. La circulation des trains est également perturbée, avec trois TGV sur cinq et un TER sur deux en moyenne selon la SNCF. La Tour Eiffel était aussi fermée.

A Paris, des manifestants ont envahi en fin de matinée les voies de la Gare de Lyon, entrainant des retards. Même scène à Lorient, avec à la clé l'interruption du trafic entre Auray et Quimper.

La situation ne s'améliorait pas sur le front des carburants, avec encore plus de 15% des stations-service à court d'essence ou de diesel. Des pénuries toujours plus marquées dans l'Ouest et le Sud, et qui s'étendaient aussi en Ile-de-France.

En revanche, les enseignants étaient moins mobilisés, avec seulement 8% d'enseignants grévistes selon le ministère de l'Education nationale.

- "Apaisement" contre "pourrissement" -

Les autorités scrutent plutôt l'agitation de la jeunesse, dont les renseignements ont prédit "une présence nettement plus importante" dans les cortèges. Des dizaines de blocages d'universités, de lycées et même de collèges ont été recensés, d'Avignon au Havre, de Lille à Bordeaux.

La police table au total sur 650.000 à 900.000 manifestants dans près de 200 villes, dont 70.000 à 100.000 à Paris.

 

Après les heurts lors des dernières manifestations, puis les affrontements de Sainte-Soline, beaucoup s'inquiètent du "chaos" ambiant.

A l'Elysée, où Emmanuel Macron a reçu lundi les cadres de la majorité et du gouvernement, le chef de l'Etat a pourtant dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales" sur d'autres sujets, selon un participant.

La Première ministre, Elisabeth Borne, insiste sur sa volonté de "mettre de l'apaisement".

Mais la gauche, par la voix de plusieurs de ses ténors, dont le leader du PCF Fabien Roussel, a au contraire accusé mardi Emmanuel Macron de "jouer le pourrissement" du mouvement social.

burs-gbh-juc-lby/chl/dch

R.Hansen--HHA