Hamburger Anzeiger - Retraites: mobilisation en repli, les syndicats réclament en vain une "médiation"

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Retraites: mobilisation en repli, les syndicats réclament en vain une "médiation"

Retraites: mobilisation en repli, les syndicats réclament en vain une "médiation"

Les opposants à la réforme des retraites étaient moins nombreux dans la rue mardi pour une dixième journée d'action à l'appel des syndicats qui ont réclamé une "médiation", rejetée par le gouvernement mais soutenue par ses alliés du Modem.

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Cinq jours après un sursaut terni par de nombreux débordements, les premiers chiffres des autorités comme des syndicats attestaient d'une participation en repli, comme à Bayonne (6.500 à 13.000), Montpellier (10.000 à 20.000) ou Clermont-Ferrand (11.000 à 40.000).

Le reflux, manifeste, a été confirmé par le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, qui depuis la tête de cortège parisien a fait état d'une baisse de l'ordre de 20%.

 

Dans la capitale, un commerce Leclerc a été pillé et plusieurs feux de poubelles allumés peu avant l'arrivée du cortège - fort de 450.000 manifestants, selon la CGT, soit près de deux fois moins que le 23 mars (800.000 de même source) - place de la Nation. La préfecture de police a fait état de 22 interpellations peu avant 17H00.

A Nantes, une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé, tandis qu'à Rennes ont eu lieu de nombreuses dégradations. Des tensions ont aussi été recensées à Dijon ou à Toulouse où les forces de l'ordre ont fait usage d’un canon à eau. Strasbourg, Besançon et Nancy ont aussi connu des échauffourées.

Dans le cortège parisien, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon avait appelé plus tôt au "sang-froid", affirmant que la France "ne se mène pas à coup de trique".

 

- "Fin de non-recevoir" -

Pour sortir de l'impasse alors que les syndicats s'opposent au report de l'âge légal de 62 à 64 ans, Laurent Berger (CFDT) a proposé mardi "une voie de sortie" par le biais d'une "médiation" pour trouver "un compromis social".

Solution aussitôt écartée par le gouvernement: "On n'a pas forcément besoin de médiation pour se parler", a déclaré son porte-parole Olivier Véran, alors que la veille, Emmanuel Macron avait dit vouloir "continuer à tendre la main aux forces syndicales" mais sur d'autres sujets que les retraites.

"Ca va commencer à suffire, les fins de non recevoir", a réagi M. Berger depuis la tête du cortège parisien, pointant une réponse "insupportable".

Le dirigeant du premier syndicat de France a toutefois reçu l'appui inattendu des députés MoDem, membres de la majorité présidentielle. "C'est bien d'avoir une ou deux personnes pour essayer de retrouver le dialogue et avoir un certain recul", a déclaré leur président Jean-Paul Mattei.

- "Sortir par le haut" -

La situation reste pour l'heure bloquée, en attendant la décision du Conseil constitutionnel qui doit se prononcer sur le projet de loi d'ici à trois semaines.

"Si le gouvernement veut sortir par le haut, il faut qu'il suspende la réforme. Plus il attend, plus ça va être compliqué", a estimé le secrétaire général de FO Frédéric Souillot, promettant, à l'unisson des autres responsables syndicaux, la poursuite des grèves et des mobilisations.

Sur le terrain, l'opposition à la réforme reste vive.

Dans le cortège toulousain, Paul Castagné, 26 ans, doctorant en écologie dénonce "une réforme injuste menée avec beaucoup trop d'autorité". "J'ai l'impression que ce que cherche le gouvernement c'est laisser pourrir la situation, et jouer sur la lassitude des gens", dit-il.

La circulation des trains était perturbée, avec trois TGV sur cinq et un TER sur deux en moyenne selon la SNCF. A Paris, Lorient et Marseille, des manifestants ont envahi les voies ferrées.

La Tour Eiffel était aussi fermée, comme l'Arc de Triomphe ou le château de Versailles.

En revanche, du côté des déchets qui se sont amoncelés à Paris (encore 7.000 tonnes mardi), la CGT a annoncé la suspension de la grève des éboueurs et du blocage des incinérateurs à partir de mercredi mais "afin de repartir plus fort" ensuite.

Si les enseignants étaient moins mobilisés (8% de grévistes selon le ministère), des dizaines de blocages d'universités, de lycées et même de collèges ont été recensés, d'Avignon au Havre, de Lille à Bordeaux.

"Je suis encore très jeune mais la réaction du gouvernement, le 49.3, le fait de voir que le peuple n'est pas écouté, c'est ça qui m'a donné envie de me battre", a expliqué Siméon Ronzier, 20 ans, dans le cortège lillois.

burs-gbh-juc-lby-chl/grd/dlm

M.Huber--HHA