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L'inculpation de Trump, une aubaine pour Biden? Cela reste à voir
L'inculpation de Trump, une aubaine pour Biden? Cela reste à voir / Photo: Oliver Contreras - AFP

L'inculpation de Trump, une aubaine pour Biden? Cela reste à voir

Joe Biden l'a dit et répété, c'est Donald Trump qu'il préférerait affronter, à nouveau, en 2024. Mais il lui faudra manoeuvrer avec subtilité s'il veut profiter politiquement de l'inculpation de l'ancien président.

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Jeudi, "pas de commentaire" à la Maison Blanche quand les médias annoncent que, pour la première fois de l'histoire, un ancien président américain va devoir comparaître devant la justice, inculpé dans une affaire d'achat du silence d'une star du porno.

L'agenda de Joe Biden vendredi prévoit une visite dans une ville du Mississippi récemment dévastée par une tornade, puis le président s'en ira comme toujours ou presque se retrancher pour le week-end dans sa maison de famille du Delaware (est).

Faire "profil bas" sur le sujet de l'inculpation, surtout "ne pas (en) parler", voilà l'idée, selon l'ancienne porte-parole du président démocrate, Jen Psaki.

- "Silencieuse" -

La Maison Blanche "va être aussi silencieuse que possible aussi longtemps que possible", a-t-elle dit jeudi à la chaîne MSNBC. Et d'ajouter: "Ils ne veulent pas alimenter le débat politique".

Jusqu'ici, celle qui lui a succédé au podium de la salle de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, est restée obstinément muette sur les procédures visant Donald Trump, se retranchant derrière une loi qui lui interdit d'évoquer de futures élections.

Joe Biden ne voudra surtout pas donner du grain à moudre à l'argumentaire de la "persécution politique" avancé par Donald Trump.

Le président, qui n'a pas encore officiellement lancé sa campagne pour une réélection en 2024, devrait surtout compter sur l'effet que l'on décrit aux Etats-Unis sous le terme cinématographique de "split screen", l'écran divisé. D'un côté un chef d'Etat au travail, de l'autre un ancien président empêtré dans les procédures judiciaires.

- "Split screen" -

Exemple la semaine prochaine: lundi, Joe Biden ira à Minneapolis (Minnesota, nord) expliquer "comment sa politique économique a créé la plus forte progression de l'emploi de l'histoire" et attiré de très gros investissements, selon un communiqué.

Le lendemain, mardi, Donald Trump va sauf imprévu comparaître à New York, avec prise d'empreintes, lecture de l'acte d'accusation et photographie réglementaire.

L'inculpation du républicain - qui ne lui interdit en rien de faire campagne ou de se présenter - peut avoir un effet de mobilisation dans son propre camp, en plus de lui donner des arguments pour lever des fonds.

Jeudi, des ténors de la droite, y compris celui que l'on peint en jeune rival ambitieux de Donald Trump, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ont serré les rangs autour de l'ancien homme d'affaires.

Une victoire facile de Donald Trump à la primaire républicaine ne serait pas pour déplaire à Joe Biden.

- "Chanceux" -

Le démocrate de 80 ans se dit qu'il l'a battu une fois et qu'il peut donc le refaire. Joe Biden espère aussi que face à un Donald Trump aujourd'hui âgé de 76 ans, la question de son âge sera peut-être moins handicapante.

"A la prochaine élection, je serais très chanceux si je me trouvais face au même homme", avait glissé le président démocrate il y a un an environ.

Un sondage récent de l'école de droit de l'université Marquette donnait Joe Biden au coude à coude avec l'ancien président dans les intentions de vote, à 38% chacun.

Reste donc à savoir où iront les indépendants et les indécis.

Pour eux, Joe Biden a depuis des semaines déjà rodé un argumentaire sur le coût de la vie, sur la défense des systèmes d'assurance-santé et de minimum vieillesse - que les républicains veulent, selon lui, mettre à bas.

Un sondage de l'université Quinnipiac paru jeudi indique que 68% des Américains s'inquiètent pour leur niveau de vie après la retraite.

Le président démocrate a en revanche relégué au second plan, voire franchement abandonné, les attaques virulentes et solennelles contre son prédécesseur, telles que celle lancée début septembre 2022 à Philadelphie (est).

Joe Biden, dans une rare charge frontale, avait accusé Donald Trump d'alimenter un "extrémisme" menaçant les "fondations" de la nation américaine.

W.Taylor--HHA