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Stop ou encore ? Les Parisiens ont voté sur les trottinettes en libre-service

Stop ou encore ? Les Parisiens ont voté sur les trottinettes en libre-service

"Pour ou contre les trottinettes en libre-service ?" Les Parisiens ont voté dimanche, mais vraisemblablement sans se déplacer en masse, afin de trancher le débat sur la place de ces deux-roues électriques sur les trottoirs et le bitume de la capitale.

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Les bureaux de vote, pour la plupart regroupés dans les mairies d'arrondissement à l'occasion de cette "votation citoyenne" inédite à Paris, ont fermé à 19h00. Le taux de participation et les résultats sont attendus vers 22h00.

La mairie doit renouveler ou non les contrats autorisant trois opérateurs privés (Lime, Tier et Dott) à déployer chacun 5.000 trottinettes dans la capitale, qui arrivent à échéance le 31 août.

Ces derniers jours, la municipalité ne se faisait guère d'illusion sur le niveau de participation à cette consultation, sur un sujet jugé secondaire au sein même de sa majorité.

Les opérateurs de trottinettes avaient réclamé, en vain, le vote électronique, en soulignant qu'un tiers seulement des 18-24 ans, leur première clientèle, avaient entendu parler du scrutin.

Quelle que soit l'abstention parmi environ 1,3 million d'électeurs inscrits, la maire socialiste Anne Hidalgo s'est de nouveau engagée dimanche "à respecter purement et simplement le résultat". Elle-même a fait campagne pour le vote "contre".

 

Après les avoir accueillies en 2018, Paris pourrait devenir la seule capitale européenne à complètement interdire les trottinettes en libre-service.

- Nombreux griefs -

Les trois opérateurs ont tout tenté pour échapper à l'éviction, qui renverrait un signal négatif aux villes moyennes hésitant à autoriser ce service.

Y compris avec des méthodes controversées, comme en proposant une course gratuite le jour du vote, ou en recourant à des influenceurs sur les réseaux sociaux pour mobiliser leur jeune clientèle.

"En toute légalité", s'est défendu sur RMC Nicolas Gorse, directeur général de Dott, s'exprimant au nom des trois opérateurs.

Il a prévenu des conséquences économiques d'une interdiction, les trottinettes à Paris pesant pour 15% du chiffre d'affaires de Dott, qui emploie 800 personnes à Paris.

Les trottinettes électriques sont accusées par leurs détracteurs d'être abandonnées n'importe où dans l'espace public, de frôler à toute vitesse les piétons sur les trottoirs, ou d'avoir au final un mauvais bilan carbone.

Dangereux quand ils sont mal conduits, ces deux-roues - en libre-service ou non - ont été impliqués dans 408 accidents à Paris en 2022, dans lesquels trois personnes sont mortes et 459 ont été blessées, selon les autorités.

Les partenaires de la maire ont montré peu d'entrain à faire campagne en vue de cette votation. L'opposition de droite n'a pas appelé à participer, déplorant que la mairie ne consulte les citoyens que sur un sujet "mineur".

"On a des sujets plus importants à débattre", a aussi déclaré Marine Tondelier, secrétaire nationale EELV, interrogée sur LCI.

Quant au secrétaire national de Renaissance, Stephane Séjourné, il a estimé sur la même chaîne que la mairie organisait cette consultation parce qu'elle n'avait "pas réussi à réglementer comme il le fallait".

- "Ce qu'il faut, c'est éduquer" -

Les électeurs interrogés par l'AFP dimanche, dont peu de moins de 30 ans, ont pour beaucoup voté "contre".

"C'est dangereux, à la fois pour ceux qui les utilisent et pour les piétons", pense Françoise Granier, allée voter à la mairie du IXe arrondissement.

"On ne verbalise jamais!", s'est indignée cette médecin de 68 ans, déplorant pêle-mêle les incivilités des "trottinettistes", cyclistes ou motards.

"Je n'ai pas d'autre moyen de transport, je fais tout avec", assure Clément, 33 ans, qui ne veut pas donner son nom, et est venu en trottinette à la mairie du Xe voter pour car il "veu(t) avoir une alternative quand (s)a trottinette personnelle est en réparation, ce qui arrive tous les trois mois", dit-il.

"Y en a marre qu'on dise que c'est un moyen de transport de jeunes!", s'exclame Servane Gaxotte, 57 ans, styliste du XIe arrondissement qui utilise elle aussi les trottinettes en libre service "vachement plus mobiles" que le vélo.

"C'est anarchique, les utilisateurs ne respectent pas le code de la route, ils sont souvent à deux et vont très vite", s'emporte Emmanuel Gabriot, acheteur dans la distribution rencontré dans le Xe arrondissement.

"Certes, il y a encore des infractions au code de la route et des comportements dangereux. Ca, il s'agit de l'humain, pas des engins", s'est défendu Nicolas Gorse au nom des opérateurs. "Ce qu'il faut, c'est éduquer, détecter, sanctionner", selon-lui.

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J.Burmester--HHA