Revers pour les indépendantistes écossais: le mari de Nicola Sturgeon arrêté
Nouveau revers pour le mouvement indépendantiste écossais: le mari de Nicola Sturgeon, qui a récemment quitté son poste de Première ministre, a été arrêté mercredi dans le cadre d'une enquête sur les finances de leur parti, selon des médias britanniques.
Alors que la démission surprise de la dirigeante charismatique a laissé le Scottish National Party (SNP) affaibli, la police écossaise a annoncé mercredi l'arrestation d'un homme de 58 ans.
"L'homme se trouve en détention et est interrogé par des enquêteurs", a précisé la police dans un communiqué sans l'identifier. "Des agents mènent aussi des perquisitions à plusieurs adresses dans le cadre de cette enquête".
Selon la BBC et l'agence PA, il s'agit de Peter Murrell, époux de Mme Sturgeon. Il était jusqu'à la mi-mars directeur général du SNP et avait alors démissionné de ces fonctions en pleine polémique sur le nombre de membres de la formation, durant la campagne interne pour désigner un nouveau leader.
Les investigations en cours portent notamment sur des dons de 600.000 livres sterling (683.000 euros) collectés ces dernières années en vue d'organiser un nouveau référendum d'indépendance, projet actuellement dans l'impasse face au rejet de Londres.
Dans un communiqué, le parti a estimé qu'il n'était "pas opportun de commenter une enquête de police en cours mais le SNP coopère pleinement avec l'enquête et va continuer de le faire".
La formation a précisé avoir décidé samedi de revoir sa gouvernance et ses règles de transparence.
Comme son épouse, Peter Murrell a consacré sa vie à la cause indépendantiste. Il a rencontré Nicola Sturgeon lors d'un camp de jeunesse du SNP et ils se sont mariés en 2010.
Leur relation avait suscité des accusations de conflits d'intérêt à la tête de la formation majoritaire au Parlement écossais.
- Divisons internes -
Nicola Sturgeon, après huit ans à la tête de l'Ecosse et au total 15 ans à des postes à responsabilité dans l'exécutif local, a annoncé mi-février sa démission à la surprise générale, expliquant manquer d'énergie.
Ses dernières semaines en poste avaient également été marquées par de violentes attaques liées à la loi votée par le Parlement écossais facilitant la transition de genre, à laquelle Londres a opposé son véto.
Le départ de la dirigeante charismatique, qui portait le combat indépendantiste avec détermination, a affaibli le parti, ressorti divisé de la campagne interne qui a abouti à la nomination comme Premier ministre d'Humza Yousaf, 37 ans, la semaine dernière.
Le dirigeant, premier de confession musulmane à la tête d'une des nations constitutives du Royaume-Uni, est considéré comme incarnant la continuité après Mme Sturgeon, avec une ligne progressiste sur les questions sociétales et de gauche économiquement. Mais il n'a remporté que 52% des votes face à la plus conservatrice Kate Forbes.
Cette transition à la tête de l'Ecosse intervient alors que le combat pour l'indépendance, un temps relancé par le Brexit et l'impopularité des gouvernements conservateurs successifs à Londres, semble dans l'impasse. La Cour Suprême a rejeté la volonté d'Edimbourg d'organiser un nouveau référendum sans l'accord de Londres, après le vote qui avait abouti à la victoire du "non" à 55% en 2014.
Les indépendantistes voient dans l'indépendance un moyen de rejoindre l'Union européenne. Plus de 60% des Ecossais avaient voté contre la sortie de l'UE en 2016.
Th.Frei--HHA