Hamburger Anzeiger - Retraites: 12e round moins mobilisateur dans la rue, avant le verdict constitutionnel

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Retraites: 12e round moins mobilisateur dans la rue, avant le verdict constitutionnel

Retraites: 12e round moins mobilisateur dans la rue, avant le verdict constitutionnel

De retour dans la rue jeudi pour une douzième journée de manifestation contre la réforme des retraites, les opposants étaient moins nombreux mais toujours déterminés, à la veille de la décision cruciale du Conseil constitutionnel.

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Après quasiment trois mois de conflit social, la mobilisation a donné des signes d'essoufflement. Dans plusieurs grandes villes, les chiffres policiers et syndicaux sont les plus faibles depuis le 11 mars, précédent point bas du mouvement.

C'est notamment le cas à Toulouse (9.000 selon la police, 70.000 selon les syndicats), Nantes (10.000 à 25.000), Rennes (6.500 à 15.000) et Clermont-Ferrand (6.000 à 10.000).

 

"La contestation de cette réforme est toujours aussi forte", a affirmé Laurent Berger avant le départ du défilé à Paris. Pour le patron de la CFDT, "le combat syndical est loin d'être terminé", quel que soit le verdict du Conseil constitutionnel, attendu vendredi en fin de journée.

Objet de toutes les attentions, l'institution logée dans le Palais Royal, au coeur de la capitale, est sous haute surveillance.

Le lieu et ses abords seront interdits à toute manifestation jusqu'à samedi 08H00. Un rassemblement est programmé vendredi en fin d'après-midi sur le parvis de l'Hôtel de Ville, à l'appel de certains syndicats.

Des heurts et dégradations ont à nouveau émaillé les manifestations à Lyon, Nantes et Rennes. A Paris, la préfecture faisait état de 36 interpellations à 18H et de 10 blessés parmi les forces de l'ordre.

- "Loin d'être fini" -

Pour les opposants, cette douzième marche "est une espèce de baroud d'honneur", résume Martine Girard à Marseille. "Même s'il y a peu d'espoir, on veut montrer qu'on n'est pas dupe", explique cette enseignante de 50 ans, qui reconnait qu'il y a "beaucoup moins de gens mobilisés parce que financièrement ça devient dur".

De fait, les grévistes étaient peu nombreux, en particulier dans l'éducation, où le ministère en recensait environ 5% parmi les enseignants des zones pas encore en vacances. Des blocages de lycées et d'universités ont eu lieu à Lille, Paris et Strasbourg.

Peu de perturbations également dans les transports, avec trois TER sur cinq et quatre TGV sur cinq en circulation, et un trafic légèrement perturbé des métros et RER en région parisienne. Dans les airs, l'annulation de 20% des vols à Nantes, Bordeaux et Toulouse n'a pas empêché des retards d'une à deux heures constatés en début d'après-midi.

La Tour Eiffel a été de nouveau fermée pour la 10ème fois en 12 journées de mobilisation.

Des barrages ont aussi entravé l'accès à des sites industriels emblématiques comme la raffinerie de Feyzin (Rhône), la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) et l'incinérateur d'Ivry (Val-de-Marne).

Dans la capitale, où les poubelles n'avaient pas été ramassées pendant trois semaines en mars, une nouvelle grève reconductible des éboueurs a débuté jeudi à l'appel de la CGT.

"Contrairement à ce qu'espère le gouvernement, le mouvement est loin d'être fini", a déclaré la numéro un de la CGT Sophie Binet, en tête de la manifestation parisienne.

- "Délai de décence" -

A défaut d'une censure totale de la réforme, les syndicats espèrent que le Conseil constitutionnel en annulera une partie, ce qui renforcerait leurs arguments en faveur d'une suspension ou d'un retrait.

 

"On va d'abord lui laisser les 15 jours de réflexion pour demander une nouvelle délibération ou décider de ne pas appliquer la loi", a réagi le secrétaire général de Force ouvrière, Frédéric Souillot.

Un "délai de décence" également réclamé par Laurent Berger, qui se projette déjà vers de "grandes manifestations populaires le 1er mai".

Les opposants à la réforme misent aussi sur la validation par le Conseil constitutionnel du référendum d'initiative partagée (RIP) lancé par la gauche, qui pourrait donner un nouveau souffle à la contestation.

"Si on n'a pas au moins le RIP, alors la colère sociale va être très forte", a mis en garde le président de la CFTC, Cyril Chabanier.

Les responsables syndicaux devaient se réunir jeudi soir pour préparer leur réaction commune aux différents scénarios, en fonction du verdict des "Sages" vendredi.

lby-chl-gbh-burs/far/cel/bat

Ch.Brandes--HHA