Hamburger Anzeiger - Dans l'est de l'Ukraine, tenir la ligne de front avant la contre-attaque

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Dans l'est de l'Ukraine, tenir la ligne de front avant la contre-attaque
Dans l'est de l'Ukraine, tenir la ligne de front avant la contre-attaque / Photo: ANATOLII STEPANOV - AFP

Dans l'est de l'Ukraine, tenir la ligne de front avant la contre-attaque

Dans des tranchées boueuses sous le feu des forces russes qui sont à 200 mètres de là, les soldats ukrainiens blessés près de Bakhmout, dans ce qui est la plus sanglante bataille de la guerre lancée il y a 13 mois par Moscou, sont évacués dans des conditions extrêmes.

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"Si l'un d'entre nous a un pépin, nous devons le porter sur un à trois kilomètres, jusqu'à l'endroit le plus proche où il pourra être pris en charge", explique un militaire ukrainien répondant au nom de code "Beguemot" ("Hippopotame" en français) dans cette partie du front située à quelques kilomètres de la ville de Bakhmout, dsans l'est de l'Ukraine.

"Même une blessure légère peut être mortelle dans ces conditions", ajoute-t-il, alors que l'artillerie tonne non loin de là.

Ce genre de difficultés n'est qu'un exemple des problèmes que doivent résoudre les militaires ukrainiens dans la préparation de la contre-offensive qu'ils promettent depuis des semaines contre les forces russes. Il faut au premier chef accumuler des munitions, recruter de nouvelles unités de troupes d'assaut et les former au maniement des armes et blindés livrés par les Occidentaux.

Les observateurs de cette guerre estiment qu'après avoir mis en échec une offensive russe dans la région de Donetsk, dont fait partie Bakhmout, l'Ukraine pourrait contre-attaquer dans les semaines à venir.

Mais dans ces régions à la terre gorgée d'eau à la sortie de l'hiver, les soldats qui ont la charge de tenir le front face à la pression russe disent : pas encore.

"Tout armement lourd qui s'aventurera ici se retrouvera embourbé, et deviendra une cible. Il ne peut pas encore être question d'une contre-offensive", dit Beguemot.

Des journalistes de l'AFP se dirigeant vers la ligne de front dans la zone de Bakhmout ont en effet pu voir des soldats ukrainiens affairés à dégager leur véhicule embourbé.

- "Les clouer au sol" -

Mais, observant les images de la zone envoyées par des drones, Evgueni, le commandant d'un bataillon ukrainien, estime que l'assaut est inévitable.

"Cela va venir, c'est évident. La situation sur le front l'impose. Mais une contre-offensive ne peut être lancée que lorsque les forces de l'ennemi sont épuisées", explique à l'AFP cet officier de 42 ans.

"Nous devons les clouer au sol pour qu'ils ne puissent pas regrouper leurs forces", dit-il, expliquant que les forces russes envoient sur ses positions des vagues de recrues sans valeur avant d'y lancer des combattants plus expérimentés.

Se fondant sur des interceptions radio et les images de ses drones, il estime que les forces russes, tout en maintenant leur poussée pour prendre le contrôle total de Bakhmout qui leur échappe depuis des mois, se préparent en fait à une contre-offensive ukrainienne.

"L'ennemi a commencé à poser des mines devant ses positions, ce qui signifie qu'ils sont à bout. Ils se préparent à défendre", dit-il.

Evgueni Prigojine, le fondateur du groupe de mercenaires russes Wagner qui est en première ligne à Bakhmout, n'a pas dit autre chose cette semaine.

"La solution idéale serait d'annoncer la fin du conflit et de dire à tout le monde que la Russie a atteint ses objectifs - en un sens nous les avons atteints", a dit cet homme d'affaires sulfureux réputé proche du Kremlin, dans un message sur les réseaux sociaux.

"Maintenant une seule chose reste à faire : obtenir de bonnes positions, et creuser dans les zones dont nous avons le contrôle", a dit M. Prigojine, 61 ans.

Pour les civils qui ont refusé de fuir et ont déjà supporté plus d'un an de combats, la perspective d'une contre-offensive ne change pas grand-chose.

A quelques kilomètres à l'ouest de Bakhmout, dans le village de Kalynivka, Vera Petrova, 71 ans, montre sa maison déjà partiellement éventrée. "Si ma maison est détruite, je vivrai dans la cave", dit-elle, sans réagir aux détonations d'obus.

Il n'y a plus qu'une dizaine d'habitants dans cette rue bordée de cerisiers et de maisons abandonnées.

afptv-jbr/lpt/mba

A.Gonzalez--HHA