La Belgique a demandé à Téhéran le retour d'un humanitaire écroué en Iran
La Belgique a demandé à l'Iran le retour du travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele, emprisonné depuis février 2022, en vertu d'un traité de transfèrement de condamnés désormais applicable.
Dans un tweet, la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib a précisé avoir formulé cette demande lundi lors d'un échange au téléphone avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian.
"J'ai pris les devants en annonçant que la Belgique introduirait dès aujourd'hui (mardi) une demande de transfert pour Olivier Vandecasteele", a écrit la ministre libérale francophone. "J’ai également dénoncé ses conditions de détention et réclamé une visite de notre ambassadeur sur place".
La famille de l'otage a de nouveau fait état mardi matin de "graves problèmes de santé" mettant sa vie en danger.
"Il ne peut presque plus se tenir debout à cause de douleurs musculaires et nerveuses insupportables"" et "le manque d’action concrète et de résultat rapide pourrait amener Olivier dans une situation irréversible", a averti la famille dans un communiqué.
Elle a rappelé que M. Vandecasteele était emprisonné à l'isolement sans aucun accès à un traitement médical.
- Condamné pour "espionnage" -
Le travailleur humanitaire, âgé de 42 ans, a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, puis condamné à 40 ans de prison pour "espionnage", avaient indiqué les autorités iraniennes en janvier.
Il a également été condamné à 74 coups de fouet, à l'issue d'un procès qualifié d'"inéquitable" tant par sa famille que par les autorités belges.
L'exécutif belge a fait voter à l'été 2022 par le Parlement un traité signé avec l'Iran permettant le transfèrement mutuel de prisonniers condamnés, un texte présenté comme le seul moyen de faire libérer M. Vandecasteele.
Mais le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d'opposants) a saisi les tribunaux belges pour empêcher son application, donnant lieu à des mois de controverse.
Ces opposants en exil considèrent que ce traité ouvre la voie à la remise à Téhéran, et à une probable libération, d'un diplomate iranien condamné en Belgique en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d'attentat qui devait viser un de ses rassemblements, en France en 2018.
Saisie d'un recours en annulation, la Cour constitutionnelle belge a d'abord "suspendu" le traité en décembre, avant de donner finalement début mars son feu vert à son entrée en application. Téhéran s'était dit quasi immédiatement prêt à un échange de prisonniers avec la Belgique.
Interrogé sur le fait de savoir si la Belgique avait reçu de son côté une demande de transfèrement de M. Assadi, le ministère des Affaires étrangères n'a fait aucun commentaire.
Ce 18 avril marquait l'entrée en vigueur officielle du traité, un mois après l'échange des lois ratifiées de part et d'autre par chacun des deux pays.
R.Weber--HHA