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Avant l'été et à un an des JO, la Brigade fluviale monte en puissance
Avant l'été et à un an des JO, la Brigade fluviale monte en puissance / Photo: Christophe ARCHAMBAULT - AFP/Archives

Avant l'été et à un an des JO, la Brigade fluviale monte en puissance

Bateaux neufs, renforts d'effectifs: la Brigade fluviale de la préfecture de police de Paris est à pied d'oeuvre pour préparer l'été, sa grosse saison et le dernier avant les très attendus Jeux olympiques 2024.

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"Faites les +vérifs+ de l'Héraclès, et on y va"! Pluie battante et visibilité réduite, les conditions sont inhabituelles pour un matin de mai. Mais comme chaque jour, les policiers de la "fluv'" embarquent sur les bateaux du service, tous baptisés par tradition de noms de dieux ou d'îles grecs.

"On n'est pas un club UCPA", lance l'énergique patronne de la brigade, la commandante Sophie Malherbe. Qu'il s'agisse de plonger ou bien de patrouiller à bord d'un bateau pouvant aller jusqu'à 80 km/h, "ça ne s'improvise pas. On fait un métier dangereux, l'entraînement, c'est la base".

Au coeur du printemps, "c'est encore calme", explique Clément, mains sur le volant d'un semi-rigide et yeux rivés sur les berges de l'île de la Cité. "Mais l'été, il se passe énormément de choses sur les quais".

Rixes, tentatives de suicides, baigneurs inconséquents... Arrivé l'année précédente, le jeune policier a déjà réalisé plusieurs sauvetages, "des gens qu'il a fallu masser et dont le coeur n'est malheureusement pas reparti".

La Brigade fluviale, créée en 1901 par le préfet Lépine à l'occasion de l'Exposition universelle, secourt 200 personnes de l'eau vivantes chaque année. Elle intervient aussi sur 50 cadavres par an.

Dans le cadre d'enquêtes judiciaires, ses plongeurs sont aussi sollicités pour chercher des armes, des téléphones, de la drogue ou même des clés. "Ils vont parfois y passer un mois ou deux", poursuit la commandante Malherbe. "C'est un travail d'archéologue".

Combinaison néoprène et coupe en brosse, Frédéric, 40 ans dont 10 comme plongeur, enfile palmes et masque quai de Bercy. Sous le ministère de l'Economie, il recherche des munitions de la Seconde Guerre mondiale.

"Il y a de plus en plus de pêcheurs à l'aimant. Parfois ils remontent une grenade ou un obus" qui, à l'air, risque d'exploser, explique le major Bruno Lanoëlle, responsable des brigades nautiques.

Cette mission de sécurisation se fait aussi dans l'optique de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024, qui se déroulera sur la Seine. L'ensemble du parcours qu'emprunteront la grosse centaine de bateaux emportant les athlètes va être inspecté, selon une source policière.

- "On n'attend pas les JO" -

Les autorités ne veulent donner aucun détail sur la sécurisation de cette cérémonie hors norme, mais à la brigade fluviale, comme dans d'autres services de police, l'évènement est sur toutes les lèvres.

En attendant, huit nouveaux bateaux ont été affectés à la Fluviale et ses effectifs ont été augmentés, passant à 95 agents, dont 30 plongeurs. Des entraînements avec une Brav-Nautique, chargée d'intervenir particulièrement vite, ont lieu depuis 18 mois.

"On n'attend pas les JO pour sécuriser les quais, le fleuve", souligne la commandante Malherbe. Il y a déjà des moments particulièrement denses, "la fête de la musique, le 14 juillet, des tournages, l'accueil de personnalités..."

Cet après-midi, Sébastien, plongeur, doit inspecter la coque d'un bateau accueillant un dîner du ministère des Armées. "On vérifie qu'il n'y ait pas quelque chose d'anormal, une voie d'eau, un problème technique, voire une présence d'explosif", explique le major Lanoëlle. Les bateaux de la cérémonie des JO devront être inspectés de cette manière, assure une source policière.

En surface, Sébastien, 14 ans de "fluv'" et accent du sud, a la blague facile. Mais le gardien de la paix confie aimer plonger parce qu'"en dessous c'est le silence". Pompier volontaire, il apprécie la "partie sauvetage" de son métier, "le contact avec la nature et le milieu marinier, où tout le monde se connaît".

Même si, regrette Frédéric, l'autre plongeur, la Seine ressemble bien souvent à une "décharge".

"Il y a des chauffe-eau, des vélos, des barrières, des pots de fleurs, jetés par les gens ou emportés par les crues". Parfois, dans l'eau, "on s'accroche aux objets pour remonter le courant, comme de l'escalade".

P.Garcia--HHA