Hamburger Anzeiger - Les attentats de 2016 visaient à "déstabiliser" la Belgique, dénonce l'accusation

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Les attentats de 2016 visaient à "déstabiliser" la Belgique, dénonce l'accusation
Les attentats de 2016 visaient à "déstabiliser" la Belgique, dénonce l'accusation / Photo: LAURIE DIEFFEMBACQ - BELGA/AFP/Archives

Les attentats de 2016 visaient à "déstabiliser" la Belgique, dénonce l'accusation

Des attaques préméditées visant à semer la terreur et "déstabiliser" la Belgique: le parquet fédéral a justifié mardi la qualification d'"assassinats à caractère terroriste" retenue contre neuf accusés au procès des attentats jihadistes qui avaient fait 32 morts et des centaines de blessés en 2016 à Bruxelles.

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Un an après l'épilogue judiciaire du 13 novembre 2015 en France, cet autre procès-fleuve ciblant la même cellule jihadiste approche à son tour de son dénouement, avec la phase du réquisitoire entamée mardi matin.

En préambule, la procureure Paule Somers a soutenu que les coauteurs des attaques-suicides du 22 mars 2016 avaient prémédité leurs actes "avec soin", de manière à faire "le maximum de victimes".

"C'est en pleine conscience qu'ils se font exploser. Tout est réfléchi, tout est pesé", a affirmé la magistrate.

Elle a relevé que les trois kamikazes morts sur les lieux avaient déclenché leurs explosifs dans des endroits très fréquentés "de portée internationale", en ajoutant au TATP "de multiples clous et pièces de métal". "Preuve indubitable de la volonté de tuer".

Le matin du 22 mars 2016, deux hommes s'étaient fait exploser dans le hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, et un troisième une heure plus tard, en période de pointe, dans une station de métro du quartier européen.

Les attaques ont été revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), comme les attentats commis à Paris et Saint-Denis, en proche banlieue parisienne, le 13 novembre 2015 (130 morts).

A Bruxelles, l'acte d'accusation recense 32 morts et environ 700 autres victimes, blessées ou lésées. Environ un millier de personnes se sont portées parties civiles au procès commencé en décembre, le plus grand jamais organisé devant une cour d'assises en Belgique.

Mardi Mme Somers a indiqué qu'elle demanderait à la cour de retenir 36 assassinats, et non 32, estimant que "le lien causal est établi" entre les attentats et le décès pour quatre autres personnes.

A ce procès, neuf accusés, dont le Français Salah Abdeslam et son ami d'enfance de la commune bruxelloise de Molenbeek Mohamed Abrini, doivent répondre d'"assassinats à caractère terroriste" et encourent la réclusion à perpétuité. Abdeslam nie son implication.

Un dixième homme, Ibrahim Farisi, soupçonné d'avoir aidé à nettoyer et vider une des planques des jihadistes, est jugé pour "participation aux activités d'un groupe terroriste" et risque jusqu'à dix ans de prison.

- "Le patron des attentats" -

Au total six des dix accusés étaient déjà concernés par le procès parisien du 13-Novembre achevé en juin 2022.

Parmi eux figurent Abdeslam, Abrini --"l'homme au chapeau" de l'aéroport de Zaventem-- ainsi qu'Oussama Atar, "le patron des attentats de Paris et Bruxelles" selon l'accusation, qui a abordé son rôle en premier mardi.

Ce Belgo-marocain, vétéran du jihad, est jugé en son absence car présumé mort en Syrie.

Pour ces jihadistes, une nouvelle condamnation viendrait s'ajouter aux lourdes peines prononcées en France.

Salah Abdeslam, 33 ans, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre, a été condamné il y a un an à la perpétuité incompressible, la plus lourde peine du code pénal en France.

Au procès de Bruxelles, il a affirmé qu'il était censé partir en Syrie, après avoir survécu aux attaques parisiennes en raison d'une ceinture d'explosifs défectueuse.

Le parquet fédéral, qui doit aborder son cas jeudi, devrait redire qu'il ne croit pas à son innocence. Pour l'accusation, le Français devait forcément savoir que d'autres attaques se préparaient en Europe, en ayant partagé le quotidien de membres de la cellule à Bruxelles jusqu'à son arrestation le 18 mars 2016.

Le réquisitoire, prévu normalement jusqu'au 6 juin inclus, sera suivi par environ un mois de plaidoiries, des parties civiles puis de la défense.

Si au moins un accusé est déclaré coupable, ce qui fait peu de doute, le parquet se prononcera dans un deuxième temps sur les peines réclamées. Cette étape est attendue pour septembre, après le verdict sur la culpabilité rendu par le jury populaire en juillet.

P.Garcia--HHA