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Lula veut "dépasser les divergences idéologiques" en Amérique du Sud
Lula veut "dépasser les divergences idéologiques" en Amérique du Sud / Photo: EVARISTO SA - AFP

Lula veut "dépasser les divergences idéologiques" en Amérique du Sud

Le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a prôné l'"union" pour "dépasser les divergences idéologiques" entre pays voisins, mardi, à Brasilia, à l'ouverture d'un sommet éclair avec ses homologues sud-américains.

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"Nous avons laissé les idéologies nous diviser et interrompre les efforts d'intégration (régionale). Nous avons abandonné le dialogue et les mécanismes de coopération, et nous en sommes tous sortis perdants", déclaré Lula, lors de son discours avant le début des réunions à huis clos.

"Si ne nous sommes pas unis, nous ne pourrons pas faire en sorte que le développement de l'Amérique du Sud soit à hauteur de son potentiel", a ajouté le président brésilien, qui a débuté son troisième mandat en janvier.

Au total, onze chefs d'Etat se retrouvent dans la capitale brésilienne, pour la première rencontre de ce type depuis 2014. Seule la présidente du Pérou, Dina Boluarte, manque à l'appel.

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, qui n'était pas venu au Brésil depuis huit ans, a été l'un des premiers à arriver mardi matin au Palais d'Itamaraty, siège du ministère des Affaires étrangères, pour des réunions prévues à huis clos.

- "Nouvelle ère" -

Lula a qualifié lundi d'"historique" le retour en grâce de celui qui était persona non grata à Brasilia sous le mandat du président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

"Aujourd'hui, c'est le début d'une nouvelle ère dans les relations entre nos pays, entre nos peuples", a renchéri le président vénézuélien, arrivé dimanche soir dans la capitale brésilienne.

Les relations entre les deux pays qui partagent plus de 2.000 km de frontière terrestre étaient inexistantes sous la présidence de Jair Bolsonaro, qui qualifiait le régime socialiste vénézuélien de "dictature".

Lula a fustigé mardi son prédécesseur pour avoir "choisi la voie de l'isolement" en "fermant la porte à des partenaires historiques".

Lors de son premier passage à la présidence du Brésil (2003-2010), l'ancien ouvrier métallurgiste entretenait des liens étroits avec Hugo Chavez, prédécesseur et mentor de M. Maduro.

Lors de son discours d'ouverture, le président brésilien a également évoqué une "urgence" à renouer le dialogue dans la région, afin de mettre en place des "mesures concrètes pour le développement durable, la paix et le bien-être" des populations.

Gisela Maria Figuereido, responsable des relations avec l'Amérique Latine et les Caraïbes du gouvernement brésilien, avait déjà affirmé avant le sommet que l'objectif principal était de retrouver "une vision commune" dans des domaines comme la santé, les infrastructures, l'énergie, l'environnement et le combat contre le crime organisé.

- Nouvelle vague rose -

Pour les réunions à huis clos au Palais d'Itamaraty, les chefs d'Etat sont accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères et de quelques conseillers, pour une ambiance "plus décontractée", a confié à l'AFP une source diplomatique brésilienne.

"Même s'il est peu probable que ce sommet accouche d'annonces concrètes, avec une vision novatrice sur l'avenir de la région, le fait qu'il y ait un dialogue entre ces chefs d'Etat est déjà un progrès en soi", a écrit Oliver Stuenkel, professeur de Relations Internationales de la fondation Getulio Vargas, sur Americas Quarterly.

La dernière rencontre entre présidents sud-américains avait eu lieu en 2014 à Quito, en Equateur, à l'occasion d'un sommet de l'Unasur, créé en 2008 par Lula et le Vénézuélien Hugo Chavez, durant la première vague de gouvernements de gauche dans la réunion.

Le virage conservateur qui a eu lieu par la suite a eu raison de cette union, et actuellement seulement sept des douze pays fondateurs demeurent au sein de l'Unasur, que le Brésil et l'Argentine n'ont rejoint à nouveau que cette année.

Mais la nouvelle vague rose, avec les élections récentes de Lula au Brésil, de Gabriel Boric au Chili et de Gustavo Petro en Colombie a changé la donne, ouvrant la voie à un retour sur la scène du Venezuela de Maduro et un nouvel élan de la coopération entre les pays de la région.

O.Rodriguez--HHA