Hamburger Anzeiger - La Russie est "Etat terroriste", accuse Kiev devant la CIJ

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La Russie est "Etat terroriste", accuse Kiev devant la CIJ
La Russie est "Etat terroriste", accuse Kiev devant la CIJ / Photo: Bastiaan van Musscher - INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE/AFP

La Russie est "Etat terroriste", accuse Kiev devant la CIJ

L'Ukraine a qualifié mardi la Russie d'"Etat terroriste" devant la Cour internationale de justice (CIJ), l'accusant notamment d'avoir détruit un important barrage dans le cadre d'une campagne de violence datant de plusieurs années visant à rayer son voisin de la carte.

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Les deux pays présentent cette semaine leurs arguments aux juges dans une affaire dans laquelle Kiev accuse Moscou d'avoir soutenu pendant des années les rebelles séparatistes dans l'est ukrainien depuis 2014.

L'invasion russe à grande échelle en 2022 est selon l'Ukraine "le résultat tragique mais logique" du soutien aux séparatistes et de son occupation de la Crimée il y a neuf ans, et démontre que les agresseurs ne devraient pas être autorisés à violer le droit international.

"Rien qu'aujourd'hui, la Russie a fait sauter un barrage majeur situé à Nova Kakhovka", a déclaré le représentant ukrainien Anton Korynevych devant la plus haute juridiction de l'ONU.

L'attaque sur le barrage hydroélectrique, à propos de laquelle Moscou et Kiev se rejettent la responsabilité, a "provoqué d'importantes évacuations civiles et de graves dommages écologiques", a-t-il poursuivi.

"Les actions de la Russie sont les actions d'un Etat terroriste, un agresseur", a-t-il ajouté.

L'Ukraine allègue dans cette affaire portée devant la CIJ en 2017 que la Russie a enfreint les conventions de l'ONU sur le financement du terrorisme et sur la discrimination raciale, et demande des dédommagements pour des attaques des rebelles séparatistes.

Le conflit avec les séparatistes prorusses a fait près de 13.000 morts depuis son déclenchement début 2014, un mois après l'éviction du président prorusse Viktor Ianoukovitch suivie de l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée.

Les avocats de l'Ukraine s'exprimeront mardi, tandis que ceux de la Russie s'adresseront à la cour jeudi. L'Ukraine répondra ensuite le 12 juin et la Russie le 14 juin.

Kiev a déposé une autre requête devant la CIJ à la suite de l'invasion russe de février 2022, accusant Moscou de planifier un génocide. La CIJ a dans cette affaire ordonné à la Russie de suspendre son invasion.

La CIJ a été créée après la Seconde Guerre mondiale pour régler les différends entre les Etats membres de l'ONU. Ses décisions sont contraignantes bien qu'elle n'ait aucun moyen de les faire appliquer.

- "éradication culturelle" -

Le mépris de la Russie pour le droit international ne date pas de l'année dernière, selon l'Ukraine.

"À partir de 2014, la Russie a occupé illégalement la Crimée, puis s'est engagée dans une campagne d'éradication culturelle, visant les Ukrainiens de souche et les Tatars de Crimée", a martelé M. Korynevych.

"Dans le Donbass, à Kharkiv (...) nous avons enduré une campagne d'intimidation et de terreur alimentée par la Russie", a-t-il poursuivi.

Moscou détient maintenant une grande partie du territoire où les violences ont eu lieu et où les séparatistes étaient aux commandes.

Les morts dans l'est de l'Ukraine comprennent notamment 298 personnes tuées lorsque le vol MH17 de Malaysia Airlines reliant Amsterdam à Kuala Lumpur en juillet 2014.

Un tribunal néerlandais a jugé l'année dernière que la Russie avait soutenu les rebelles, en condamnant par contumace deux Russes et un séparatiste ukrainien à des peines d'emprisonnement à perpétuité pour la destruction du MH17.

Des enquêteurs internationaux ont par ailleurs déclaré cette année qu'il existait de "fortes indications" selon lesquelles Vladimir Poutine aurait personnellement approuvé la fourniture du missile qui a abattu l'avion.

La Russie fait face à une série d'actions en justice à La Haye. La Cour pénale internationale (CPI) a émis en mars un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.

Elle accuse le président russe de crime de guerre pour la déportation illégale d'enfants de zones occupées d'Ukraine vers la Russie.

J.Berger--HHA