Hamburger Anzeiger - Retraites: vers la fin du "match" avec une 14e journée de mobilisation

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Retraites: vers la fin du "match" avec une 14e journée de mobilisation
Retraites: vers la fin du "match" avec une 14e journée de mobilisation / Photo: Damien MEYER - AFP

Retraites: vers la fin du "match" avec une 14e journée de mobilisation

Après cinq mois de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats entrevoient la fin du "match" avec une tentative d'abrogation mal engagée à l'Assemblée jeudi, mais entendent "rester unis" pour peser sur d'autres sujets.

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"Le match est en train de se terminer qu'on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l'Assemblée nationale", a déclaré le numéro un de la CFDT Laurent Berger avant le départ du cortège parisien. Il a appelé les syndicats à "peser dans le rapport de force à venir" sur d'autres sujets comme les salaires ou les conditions de travail.

Les premiers chiffres des quelque 250 cortèges annoncés étaient dans le bas de la fourchette, avec entre 4.000 personnes (préfecture) et 50.000 (CGT) à Marseille, entre 8.000 et 50.000 à Toulouse ou encore entre 3.000 et 5.800 à Bayonne.

Les autorités attendent entre 400.000 et 600.000 personnes, dont 40.000 à 70.000 à Paris, où le cortège doit s'ébranler à 14H00 des Invalides vers la Place d'Italie. Des foules encadrées par 11.000 policiers et gendarmes, dont 4.000 dans la capitale, où un millier de radicaux sont attendus, certains venus de l'étranger.

A Lyon, des premiers heurts étaient signalés en tête de cortège avec des dégradations et de "nombreux jets de projectiles" sur les forces de l'ordre, selon la préfecture.

Contrairement aux précédentes journées, peu de perturbations ont été recensées dans les écoles (5,67% d'enseignants grévistes en moyenne, selon le ministère), comme dans les transports, même si un tiers des vols sont annulés au départ de Paris-Orly.

Quelques actions coup de poing ont émaillé la matinée: le siège du Comité d'organisation des JO-2024 a été brièvement envahi par des militants CGT et des électriciens ont procédé à une coupure de courant à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), ciblant notamment des médias et entreprises du numérique.

Les leaders syndicaux - qui devraient se réunir mardi pour décider de la suite - ont tenu leur traditionnel point presse devant l'Assemblée nationale, marquant symboliquement le lien avec la journée de jeudi, lorsque sera examinée une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme.

- "Pas bien parti" -

Mais le camp présidentiel entend y faire obstacle en usant à nouveau de tous les outils constitutionnels pour mettre en oeuvre sa réforme. Les deux premiers décrets d'application, dont celui portant progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, ont ainsi été publiés dimanche au Journal officiel.

Jeudi, la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet devrait dégainer l'article 40 de la Constitution - qui interdit aux parlementaires de déposer des amendements ayant un impact financier - pour faire obstacle à la proposition de loi Liot.

Il est "indispensable de laisser le Parlement voter sur cette réforme", a plaidé mardi Sophie Binet. Mais pour Laurent Berger, "ce n’est pas bien parti".

Pour la droite "le match est joué", a estimé le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau sur Sud Radio.

Dans une tribune lundi, la gauche et les députés Liot ont appelé Mme Braun-Pivet à laisser vivre le texte, invoquant le risque d'un "accroissement de la colère et de la violence".

"Est-ce qu'elle veut marquer l'Histoire (ou) écraser le Parlement?", a lancé l'écologiste Yannick Jadot sur Public Sénat.

Le débat doit se tenir "dans le cadre démocratique et le respect de la Constitution", a de son côté affirmé lundi le président de la République Emmanuel Macron, en marge d'un déplacement au Mont-Saint-Michel.

Le gouvernement prévoit la tenue mi-juin d'une réunion multilatérale, soit à Matignon, soit à l'Elysée, avec syndicats et patronat. Le pays doit "continuer d'avancer", a déclaré M. Macron.

Mais dans les rangs syndicaux, cette perspective ne suscite guère d'enthousiasme. Frédéric Souillot (FO) a déjà fait savoir qu'il "n'ira pas", tandis que François Hommeril (CFE-CGC) n'a "pas envie d'aller à une opération de communication".

sl-chl-gbh-burs/fmp/swi

E.Steiner--HHA