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Grèce: les recherches se poursuivent après le naufrage d'un bateau de migrants
Grèce: les recherches se poursuivent après le naufrage d'un bateau de migrants / Photo: Angelos Tzortzinis - AFP

Grèce: les recherches se poursuivent après le naufrage d'un bateau de migrants

La Grèce poursuit jeudi ses recherches d'éventuels survivants au lendemain du chavirement d'un bateau de pêche surchargé de migrants qui pourrait au final avoir fait des centaines de victimes.

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Soixante-dix-huit corps ont jusqu'ici été retrouvés en mer, au large de la péninsule du Péloponnèse, dans le sud-ouest de la Grèce, ont affirmé les garde-côtes grecs, qui ont ainsi légèrement revu un bilan de 79 morts annoncé la veille.

Deux patrouilleurs, un hélicoptère et six autres navires de la région continuaient à inspecter les eaux à l'ouest des côtes du Péloponnèse, l'une des zones les plus profondes de la Méditerranée, a indiqué à l'AFP une porte-parole des autorités portuaires.

"Il pourrait s'agir de la pire tragédie maritime de ces dernières années en Grèce", a affirmé Stella Nanou, du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), sur la chaîne de télévision publique ERT.

- Accablés -

Dans le port de Kalamata (sud-ouest) où ont été acheminés les survivants, "c'est vraiment horrible", assurait à l'AFP Erasmia Roumana, une employée du HCR. Les rescapés sont "dans une très mauvaise situation psychologique (...) Beaucoup sont en état de choc, ils sont accablés".

La Grèce a décrété trois jours de deuil à la suite de cette tragédie qui intervient en pleine campagne électorale en vue des élections législatives du 25 juin, les secondes en un mois.

Jusqu'à présent, 104 personnes ont pu être secourues mais Athènes redoute que des centaines d'autres ne soient portées disparues, d'après les témoignages des survivants.

Les naufragés sains et saufs "sont tous des hommes", a déclaré la porte-parole des garde-côtes, faisant craindre que des femmes et des enfants, qui embarquent généralement aussi sur ces embarcations, ne figurent parmi les disparus.

Ces rescapés sont en majorité des Syriens (47), des Egyptiens (43), ainsi que 12 Pakistanais et deux Palestiniens, selon les autorités grecques.

Le porte-parole du gouvernement, Ilias Siakantaris, avait assuré mercredi que des informations non confirmées faisaient état de 750 personnes à bord du bateau.

"Nous ne savons pas ce qu'il y avait dans la cale, mais nous savons que plusieurs passeurs enferment les gens", a-t-il affirmé sur la chaîne publique ERT.

Un survivant a également assuré à des médecins de l'hôpital de Kalamata qu'il avait vu une centaine d'enfants dans la cale du bateau, selon ERT.

"Le bateau de pêche mesurait 25 à 30 mètres de long. Son pont était rempli de personnes, et nous supposons que l'intérieur était tout aussi rempli", a souligné Nikolaos Alexiou, porte-parole des gardes-côtes sur ERT.

Selon les autorités portuaires grecques, un avion de surveillance de l'agence européenne Frontex avait repéré le bateau mardi après-midi.

Mais selon elles, les passagers ont "refusé toute aide". Et aucun d'entre eux ne portait de gilet de sauvetage, ont-elles aussi indiqué.

- Chalutier décrépi -

Une image de piètre qualité diffusée par les gardes-côtes montrait un chalutier bleu et manifestement en mauvais état surchargé de personnes, rassemblées sur le pont de la proue à la poupe et même sur le toit de la passerelle.

Selon les autorités grecques, les migrants étaient partis de Libye et se dirigeaient vers l'Italie.

Le moteur du bateau a lâché peu avant 23h00 GMT mardi et le navire a chaviré dans les eaux les plus profondes de la Méditerranée, à 47 milles nautiques (87 km) de Pylos, en mer Ionienne, a précisé M. Siakantaris, coulant en 10 à 15 minutes.

Les survivants sont temporairement hébergés dans un entrepôt du port de Kalamata afin d'être identifiés par les autorités, qui recherchent parmi eux d'éventuels passeurs.

Parmi les survivants, un jeune homme s'est mis à pleurer avant de lâcher: "+J'ai besoin de ma mère+ (...) Cette voix est dans mes oreilles. Et elle le sera toujours", a raconté à l'AFP Ekaterini Tsata, une infirmière de la Croix-Rouge, sur le port de Kalamata.

La pire tragédie vécue par des migrants en Grèce remonte à juin 2016, lorsqu'au moins 320 personnes ont été recensées comme mortes ou disparues dans un naufrage près de la Crète, selon des données de l'AFP.

A.Dankwers--HHA