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Grande manifestation en Savoie contre le chantier du Lyon-Turin
Grande manifestation en Savoie contre le chantier du Lyon-Turin / Photo: OLIVIER CHASSIGNOLE - AFP

Grande manifestation en Savoie contre le chantier du Lyon-Turin

Des centaines de manifestants écologistes ont commencé à défiler samedi contre la ligne ferroviaire grande vitesse Lyon-Turin, au départ du camp de base situé hors de la zone d'interdiction tracée par les autorités dans la vallée de Maurienne (Savoie).

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Le cortège s'est ébranlé dans le calme en milieu de journée sous un soleil puissant, à l'appel d'une dizaine d'organisations, dont les Soulèvements de la Terre, menacés de dissolution par le ministère de l'Intérieur, et les No-Tav italiens, mobilisés contre un chantier "pharaonique" qu'ils jugent "néfaste" pour l'environnement, la biodiversité et les ressources en eau.

- "Moment historique" -

"Aujourd’hui c’est un moment historique dans cette vallée (…) il y a énormément de monde venu de toute la France, de l’Italie voire même de Suisse", se réjouit Philippe Delhomme, ancien élu local qui milite depuis des années au sein de l'association "Vivre et agir en Maurienne (VAM)

Les arrêtés d'interdiction pris par la préfecture de Savoie sur neuf communes de la vallée ont été confirmés pour des raisons de sécurité par le tribunal administratif de Grenoble, qui a rejeté vendredi et samedi les requêtes déposée par les Verts (EELV), ATTAC Savoie, et Vivre et agir en Maurienne, selon une source au ministère de l'Intérieur.

Des élus ont cependant fait le déplacement pour les prises de parole, dont le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et plusieurs députés, parmi lesquels la présidente des députés Insoumis Mathilde Panot.

"La manifestation a été interdite sur un périmètre, nous irons manifester ailleurs", a indiqué dans un tweet le maire de Grenoble.

Après avoir quitté le camp de base situé hors du périmètre interdit, sur un terrain prêté par la commune de La Chapelle, le cortège s'est dirigé vers le haut de la vallée, en direction de la zone couverte par les arrêts d'interdiction.

Les forces de l'ordre, qui attendaient jusqu'à 5.000 militants dont quelque "400 éléments radicaux", redoutent surtout des actions coups de poing de petits groupes réfractaires, selon une source policière. Au moins une trentaine "d'étrangers sous interdiction administrative du territoire ont été interpellés et remis aux Italiens" , selon la préfecture de Savoie.

Cinq bus de militants italiens, soit environ 250 personnes, sont aussi restés bloquées à la frontière, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.

"C’est quand même assez scandaleux, drôle que l’Etat et le gouvernement décident de s’attaquer à un mouvement, à des militants écologistes, à des paysans, à des syndicats alors qu’aujourd’hui il faudrait vraiment s’attaquer à toutes les industries, à tous ceux qui détruisent le vivant, qui sont en train de nous faire crever de chaud", a souligné Pina, la porte-parole des Soulèvements de la terre, lors des prises de parole.

- "Travaux dévastateurs" -

"Les promoteurs de ces grands travaux dévastateurs peuvent se rencontrer comme ils veulent, à nos frais, en mangeant des tartines et en buvant du champagne, alors que les opposants ne peuvent pas manifester leur mécontentement", a renchéri Lorenzo du mouvement italien No Tav, mobilisé depuis des années contre le projet piloté par Bruxelles

Soutenue par l'Union européenne, la nouvelle ligne doit à terme relier Lyon et Turin, avec 70% des voies en France et 30% en Italie, et un tunnel de 57,5 km traversant les Alpes entre Saint-Jean-de-Maurienne et Suse. Coût évalué: plus de 26 milliards d'euros.

Les partisans du projet mettent en avant la nécessité de réduire le flux de poids lourds, en constante augmentation, pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ils invoquent aussi le développement économique que permettra selon eux une ligne ferrovaire plus rapide .

Les opposants, eux, font valoir qu'une ligne existe déjà et que le fret ferroviaire n'a cessé de baisser ces dernières années. Ils dénoncent aussi les impacts écologiques de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins". Selon eux, les travaux ont déjà tari plusieurs sources et captages dans la vallée.

L.Keller--HHA