Hamburger Anzeiger - L'avortement s'impose dans la campagne pour la présidentielle de 2024

Euronext
AEX 0.33% 898.82
BEL20 0.45% 4293.15
PX1 -0.08% 7497.54
ISEQ -0.21% 9763.69
OSEBX 1.02% 1461.21 kr
PSI20 0.34% 6513.28
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 1.11% 2752.6
N150 0.22% 3336.23
L'avortement s'impose dans la campagne pour la présidentielle  de 2024
L'avortement s'impose dans la campagne pour la présidentielle de 2024 / Photo: Brendan Smialowski - AFP

L'avortement s'impose dans la campagne pour la présidentielle de 2024

Alors que le droit à l'avortement est d'ores et déjà un sujet majeur de la campagne pour la présidentielle de 2024 aux Etats-Unis, Joe Biden a récolté vendredi le soutien de grandes associations de défense des droits des femmes.

Taille du texte:

Les associations Planned Parenthood, NARAL et Emily's List ont officiellement appelé à voter pour le président américain et pour la vice-présidente Kamala Harris.

"Ils ne flanchent pas" dans la défense du droit à l'avortement, a assuré via Twitter Planned Parenthood, tandis que NARAL a estimé que les deux dirigeants avaient "fait plus que tout autre gouvernement pour défendre et étendre les libertés reproductives."

Ces soutiens seront exprimés vendredi lors d'un événement public à Washington en présence des deux intéressés.

Au même moment ou presque, débutera, également dans la capitale américaine, un grand rassemblement du mouvement évangélique et conservateur "Foi et liberté", qui a fait de l'interdiction de l'avortement l'un de ses principaux combats.

Et les grands prétendants à l'investiture républicaine pour 2024, dont l'ancien président Donald Trump et le gouverneur de Floride Ron DeSantis, figure de la droite dure, doivent s'y exprimer.

La droite chrétienne américaine a joué un rôle considérable dans la volte-face, survenue il y a quasiment un an jour pour jour, de la Cour suprême sur l'avortement.

Le 24 juin 2022, la haute Cour, profondément remaniée par Donald Trump, avait annulé son arrêt Roe v. Wade, qui garantissait depuis 1973 le droit des Américaines à avorter, rendant à chaque Etat sa liberté de légiférer.

Depuis, le pays est fracturé entre la vingtaine d'Etats ayant décrété des interdits ou de fortes restrictions, principalement situés dans le sud et le centre du pays, et ceux des côtes qui ont adopté de nouvelles garanties.

Joe Biden, catholique fervent, n'a pas toujours été dans le passé un partisan enthousiaste du droit à l'avortement.

- "Volonté de Dieu" -

Mais le démocrate de 80 ans, dont la cote de popularité reste anémique, a endossé le rôle de premier défenseur du droit à l'IVG avec une conviction qui n'empêche pas un certain sens de l'opportunité politique.

Vendredi, l'un de ses porte-parole a tenu à rappeler sur Twitter que selon un récent sondage CBS/YouGov, 63% des Américains s'opposaient à une interdiction fédérale de l'avortement, qui s'imposerait à tout le territoire américain.

Donald Trump, prédécesseur de Joe Biden et considéré à l'heure actuelle comme son plus sérieux rival pour 2024, a estimé récemment que la décision de la Cour suprême était la "volonté de Dieu".

Mais, contrairement à certains conservateurs, il ne réclame pas de manière tonitruante une interdiction au niveau fédéral.

Les républicains ont été échaudés par l'échec de référendums anti-avortement dans les très conservateurs Etats du Kentucky et du Kansas, qui a montré des nuances dans leur électorat.

Depuis la Maison Blanche, Joe Biden a donc multiplié les déclarations fortes à destination des femmes, mais sans majorité forte au Congrès, ses compétences réglementaires sont limitées.

Il a néanmoins pris une série de décrets pour protéger à la marge l'accès à l'IVG et annoncé vendredi des mesures pour garantir également, autant qu'il le peut, l'accès à la contraception.

Le droit à l'avortement est un sujet qui cristallise les divisions politiques aux Etats-Unis, et qui, pour de nombreux électeurs, décide à lui seul du bulletin qu'ils glissent l'urne.

C'est encore plus vrai depuis la décision de la Cour suprême il y a un an.

Pas moins de 28% des Américains enregistrés sur les listes électorales déclarent par exemple, selon un sondage Gallup publié le 21 juin, qu'ils votent exclusivement en fonction de la position des candidats sur l'interruption volontaire de grossesse.

Ils étaient 27% dans une enquête conduite en mai 2022, ce qui était déjà un niveau record, assure l'institut de sondage.

E.Borstelmann--HHA