Hamburger Anzeiger - Scrutin présidentiel au Guatemala: les électeurs marquent leur défiance par une très forte abstention

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Scrutin présidentiel au Guatemala: les électeurs marquent leur défiance par une très forte abstention
Scrutin présidentiel au Guatemala: les électeurs marquent leur défiance par une très forte abstention / Photo: JOHAN ORDONEZ - AFP

Scrutin présidentiel au Guatemala: les électeurs marquent leur défiance par une très forte abstention

Le dépouillement des bulletins de vote pour l'élection présidentielle au Guatemala se poursuivait lentement dans la nuit de dimanche à lundi pour un premier tour marqué par une très forte abstention qui démontre la défiance des électeurs.

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Près de 46% des 9,4 millions d'électeurs inscrits se sont abstenus selon les premiers résultats, soit environ quatre fois plus que lors du premier tour en 2019. De même, selon les résultats préliminaires, 17,29% des votants ont glissé un bulletin nul dans l'urne (contre 4,1% lors de la précédente élection) et 7,15% ont voté blanc. Un second tour devrait être organisé le 20 août.

Le scrutin de dimanche s'est déroulé en général dans le calme, même si des incidents ont éclaté dans deux localités de la banlieue de la capitale sur fond d'accusations de fraude et d'achats de vote.

Cinq heures après la fermeture des quelque 3.500 centres de vote à 18H00 (00H00 GMT), seuls les résultats de 35% des bureaux avaient été dépouillés et donnaient l'avantage à la sociale démocrate Sandra Torres, grande favorite des sondages préélectoraux, avec 14,8% des voix.

A ce moment du dépouillement, elle était suivie par un autre social démocrate, Bernardo Arevalo (12,39%).

"Ce n'est pas le moment de crier victoire, nous sommes prudents (...) il manque encore beaucoup de temps avant la fin du décompte des votes", a déclaré M. Arevalo, fils de l'ancien président réformiste Juan José Arevalo (1945-1951), dont le score en début de dépouillement constitue une surprise car il n'était pas classé parmi les favoris par les dernières enquêtes d'opinion.

Trois favoris, dont une dirigeante des peuples autochtones maya, ont été écartés de la compétition et les Guatémaltèques ne se font guère d'illusions sur la possibilité de changer la réalité de leur pays en proie à la corruption, la misère et la violence des bandes criminelles.

Le président sortant Alejandro Giammattei (droite) est désavoué à 76% dans les sondages, au terme de quatre ans d'un mandat non renouvelable marqué par la répression contre les magistrats et les journalistes qui dénonçaient la corruption.

Un total de 22 candidats se présentent aux suffrages de 9,4 millions d'électeurs inscrits, désabusés après l'exclusion du scrutin par la justice ou le Tribunal suprême électoral des favoris des sondages, dont Thelma Cabrera (gauche) appartenant à la population autochtone maya qui représente environ 45% du corps électoral.

Ces évictions ont semé le doute sur la loyauté du scrutin et sur l'impartialité des institutions, accusées de manœuvrer pour préserver un régime autoritaire et corrompu fondé sur la cooptation par les élites dirigeantes.

- Défiance -

Durant le mandat du président Giammattei, une dizaine d'anciens procureurs anti-corruption ont été arrêtés tandis que d'autres ont été contraints à l'exil.

Ces magistrats avaient travaillé avec une mission de l'ONU contre l'impunité qui a révélé de retentissants scandales entre 2007 et 2019, dont l'un a débouché sur la démission et à l'arrestation d'un chef de l'Etat.

"Toutes les institutions de l'Etat, y compris le processus électoral, sont manipulées par des groupes de pouvoir liés à la corruption et au pouvoir traditionnel de l'oligarchie", assure à l'AFP Edie Cux, directeur de l'antenne locale de l'ONG anti-corruption Transparency International.

Le Guatemala est l'un des pays les plus inégalitaires d'Amérique latine, juge la Banque mondiale, avec 10,3 millions de ses 17,6 millions d'habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté et un enfant sur deux qui souffre de dénutrition chronique selon l'ONU.

Enfin, des bandes criminelles sèment la terreur dans un pays où le taux de meurtres, qui s'établit à 17,3 pour 100.000 habitants, est le triple de la moyenne mondiale.

F.Wilson--HHA