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Mort de Nahel: nouvelle nuit de violences urbaines, notamment en banlieue parisienne

Mort de Nahel: nouvelle nuit de violences urbaines, notamment en banlieue parisienne

D'importantes tensions et dégradations émaillaient la nuit de mercredi à jeudi dans de nombreuses communes de banlieue parisienne et d'autres villes de France comme Toulouse après la mort à Nanterre de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d'obtempérer.

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Plutôt calme jusqu'à 23h00, la situation a commencé ensuite à se tendre à Nanterre dans le quartier du Vieux-Pont, théâtre d'affrontements entre habitants et forces de l'ordre la nuit dernière.

Au moins trois véhicules et des poubelles ont été incendiés, et des barrières ont été placés sur la route, ont constaté des journalistes de l'AFP. Sur la façade d'un immeuble, les murs ont été taggués des mots "Justice pour Nahel" et "Police tue".

De nombreux incidents ont furtivement eu lieu dans des communes des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis, avec des tirs de fusées d'artifices nourris, des véhicules ainsi que des poubelles incendiés.

La préfecture de police a fait état de 16 interpellations peu après minuit.

Dans l'Essonne, un groupe de personnes a mis le feu à un bus vers 21h00 après avoir fait descendre les passagers à Viry-Châtillon, a-t-on appris de source policière.

 

D'épaisses fumées noires se dégageaient du secteur, a pu constater un journaliste de l'AFP, en raison notamment d'un fourgon en feu.

Dans plusieurs quartiers de Dijon, les autorités ont fait état de containers de poubelles incendiés et de tirs de fusées d'artifice, "en l'air à ce stade".

- Carcasses de voitures brûlées -

Dans la journée à Nanterre, le calme était revenu dans la cité Pablo Picasso, même si le quartier portait encore les stigmates des heurts de la nuit de mardi à mercredi, avec quelques carcasses de voitures brûlées et du mobilier urbain détérioré.

"Plusieurs bâtiments publics et privés, parmi lesquels des écoles, ont subi d'importantes et inacceptables dégradations parfois irrémédiables", a déploré la mairie, appelant à arrêter "cette spirale destructrice".

Dans la nuit de mardi à mercredi, 31 personnes ont été interpellées en France, 24 membres des forces de l'ordre blessés légèrement et une quarantaine de voitures brûlées, selon le ministère de l'Intérieur.

Gérald Darmanin avait annoncé la mobilisation pour la soirée de mercredi de 2.000 policiers et gendarmes à Paris et dans sa petite couronne, 800 de plus que la nuit passée.

- Eviter l'embrasement -

Le drame qui a coûté mardi matin la vie à Nahel, jeune habitant de Nanterre âgé de 17 ans, a continué de susciter un flot nourri de commentaires politiques toute la journée de mercredi.

Les appels au calme ont fusé de toutes parts, et les pouvoirs publics ont multiplié les prises de parole pour éviter un embrasement.

 

Dans la matinée, Emmanuel Macron avait évoqué un acte "inexplicable" et "inexcusable". A la demande du président de la République, le ministre délégué à la Ville, Olivier Klein, s'est entretenu avec la mère de l'adolescent pour lui présenter les "condoléances du gouvernement" et l'assurer du "soutien de la Nation".

La mère de Nahel a appelé dans une vidéo postée sur TikTok à une marche blanche jeudi à 14h00 devant la préfecture des Hauts-de-Seine, tout près des lieux du tir mortel, en exprimant sa "révolte pour (son) fils".

- Garde à vue prolongée -

Le drame s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, à la suite d'un contrôle routier.

Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux a montré qu'un des deux policiers intervenus tenait le jeune conducteur en joue, puis qu'il a tiré à bout portant quand la voiture a redémarré. Dans la vidéo, on entend "tu vas te prendre une balle dans la tête", sans que l'on puisse attribuer cette phrase à quelqu'un en particulier.

Nahel M. est décédé peu de temps après avoir été atteint au thorax.

Le policier soupçonné du tir mortel, âgé de 38 ans, est interrogé par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) dans le cadre de l'enquête pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Nanterre.

Sa garde à vue a été prolongée mercredi dans "la perspective d’une ouverture d'information judiciaire envisagée demain (jeudi, NDLR)", a indiqué le parquet en fin de journée.

Le domicile de ce motard de la police fait l'objet de mesures de surveillance, selon les autorités locales de son lieu de résidence, après la diffusion de menaces anonymes sur les réseaux sociaux.

"Nous prendrons les décisions administratives de suspension si jamais des charges étaient retenues contre lui", a annoncé M. Darmanin.

Le drame a été très commenté dans la classe politique, en particulier à gauche. "Les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme. Nous appelons à la justice", a lancé dans la soirée le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon dans un nouveau tweet.

L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

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Ch.Brandes--HHA