Hamburger Anzeiger - Nahel: le policier mis en examen et placé en détention, violences lors de la marche blanche à Nanterre

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Nahel: le policier mis en examen et placé en détention, violences lors de la marche blanche à Nanterre

Nahel: le policier mis en examen et placé en détention, violences lors de la marche blanche à Nanterre

Le policier auteur du coup de feu lors d'un contrôle routier ayant conduit à la mort de Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi, a annoncé le parquet de Nanterre, où la marche blanche de l'après-midi s'est achevée dans la confusion et au milieu de violences.

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"Le parquet considère que les conditions légales d'usage de l'arme ne sont pas réunies", a souligné dans la matinée le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache lors d'une conférence de presse.

La marche en hommage à Nahel, jeune homme de 17 ans tué mardi, est partie vers 14h00 de la cité Pablo Picasso, aux cris de "justice pour Nahel" et "plus jamais ça", ont constaté des journalistes de l'AFP.

La mère de la victime, juchée sur une camionnette, portant un tee-shirt "Justice pour Nahel", a ouvert le défilé. Partis de la cité Pablo-Picasso à Nanterre, les manifestants sont arrivés sur la place Nelson-Mandela, où Nahel est décédé: ils ont observé une minute de silence sur les lieux du drame.

La marche a réuni 6.200 personnes, selon la préfecture de police de Paris, dont "1.000 perturbateurs qui ont fait dégénérer la marche".

Elle s'est terminée dans la confusion avec des heurts, des échanges de gaz lacrymogène et de fusées d'artifice, alors que du mobilier urbain a été détruit. Plusieurs feux ont été allumés aux abords de la préfecture et des voitures incendiées. Huit personnes ont été interpellées, selon la préfecture de police.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé au préfet de police la suspension administrative du policier.

La mort de Nahel a été suivie d'une flambée de violences, notamment en Île-de-France, qui sont montées d'un cran dans la nuit de mercredi à jeudi: façades de mairies et autres édifices publics noircies par les flammes, nombreuses carcasses calcinées de voitures dans de multiples villes de France.

Emmanuel Macron a dénoncé "des scènes de violences" contre "les institutions et la République" qui sont "injustifiables". Pour tenter d'éviter la réédition des émeutes de novembre 2005 dans les quartiers populaires, le président a convoqué dans la matinée une cellule interministérielle de crise.

Pour la seule nuit de mercredi à jeudi, 180 personnes ont été interpellées, 170 policiers et gendarmes blessés, et plusieurs bâtiments publics "incendiés ou attaqués", selon le ministère de l'Intérieur.

- "Eviter toute escalade" -

"J'appelle vraiment à un retour au calme, le plus rapidement possible", a plaidé Benoit Jimenez, maire UDI de Garges-lès-Gonesse, où l'hôtel de ville a été incendié. La Première ministre Elisabeth Borne y a appelé à "éviter toute escalade".

Des écoles ont également été visées, comme à Tourcoing, Evreux (Eure) ou encore Halluin (Nord), et des commissariats à Rouen, Elbeuf (Seine-Maritime) et Trappes (Yvelines) pour ne citer qu'eux. A Amiens, une médiathèque a été "complètement détruite" par le feu.

"Il faut que tout cela cesse", a déclaré le garde des Sceaux, qui s'est rendu à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), attaquée au mortier d'artifice par des personnes encagoulées. "Tous ceux qui de façon irresponsable (...) crachent sur la police et sur la justice sont aussi les complices moraux des exactions qui sont commises", a par ailleurs critiqué Eric Dupond-Moretti.

 

- Renforcement du déploiement policier -

Le drame à l'origine de l'embrasement s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d'un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, mineur de 17 ans connu pour des refus d'obtempérer. Le précédent lui avait valu une présentation au parquet dimanche dernier, en vue d'une convocation en septembre prochain devant un tribunal pour enfants.

L'affaire a relancé la controverse sur l'action des forces de l'ordre en France, où un nombre record de 13 décès a été enregistré en 2022 après des refus d'obtempérer lors de contrôles routiers.

Le gouvernement a assuré que le déclenchement de l'état d'urgence, réclamé par certaines voix à droite, n'était "pas une option envisagée aujourd'hui".

"Je crois qu'on peut mobiliser énormément de moyens (...) sans qu'on ait besoin de recourir à des articles particuliers de la Constitution", a réagi Gérald Darmanin, qui annonce un déploiement sécuritaire plus important pour jeudi soir: 40.000 policiers et gendarmes mobilisés, dont 5.000 à Paris (contre 2.000 la nuit précédente).

Le gouvernement prévoit aussi un "changement de doctrine, plus offensive" dans la réponse aux émeutes, selon une source policière.

Pris pour cible mercredi soir lors des émeutes, les tramways et autobus ne circuleront pas jeudi soir après 21H00 en Ile-de-France "pour assurer la protection des agents et des voyageurs", a annoncé la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse.

bur-al-tll-aco/pga/gvy

W.Widmer--HHA