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Macron et le gouvernement sous pression après une nouvelle nuit d'émeutes
Macron et le gouvernement sous pression après une nouvelle nuit d'émeutes / Photo: Philippe LOPEZ - AFP

Macron et le gouvernement sous pression après une nouvelle nuit d'émeutes

Bâtiments publics dégradés, magasins pillés, véhicules incendiés... De nombreuses villes de région parisienne et de province se sont réveillées vendredi avec les stigmates d'une nouvelle nuit de violences, mettant sous pression l'exécutif qui se réunit à 13h00 à Paris.

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Pour la deuxième fois en deux jours, Emmanuel Macron, qui a quitté le sommet européen à Bruxelles, va présider une cellule interministérielle de crise en début d'après-midi.

Interrogée lors d'un déplacement à Evry-Courcouronnes (Essonne) sur l'éventualité d'un recours à l'état d'urgence, Elisabeth Borne a répondu que "toutes les hypothèses" étaient "envisagées avec une priorité: le retour de l'ordre républicain", quand l'Elysée a assuré qu'Emmanuel Macron était prêt à adapter le dispositif de maintient de l'ordre "sans tabou".

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre ont procédé à 667 interpellations, a annoncé dans un tweet Gérald Darmanin, évoquant "une rare violence".

Côté forces de l'ordre, au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés dans la nuit.

Saisi par une vidéo amateur, le tir à bout portant d'un motard de la police mardi matin sur un jeune homme de 17 ans, lors d'un contrôle routier à Nanterre, continue à embraser de nombreux quartiers populaires du pays.

 

Malgré ce déploiement massif, des violences et des dégradations ont eu lieu dans de multiples villes: 119 bâtiments publics attaqués selon l'Intérieur.

"Il n'y a pas d'affrontement très violent en contact direct avec les forces de l'ordre, mais il y a un certain nombre de magasins vandalisés, de commerces pillés voire incendiés", a détaillé un haut-gradé de la police nationale.

Selon le parquet de Paris, 150 personnes ont été placées en garde à vue en lien avec les événements de la nuit et une quarantaine de magasins dégradés.

Cela a été le cas dans le cœur de Paris, aux Halles et dans la rue de Rivoli qui mène au Louvre, mais aussi en banlieue parisienne, dans l'agglomération de Rouen, à Nantes et à Brest, où le sous-préfet Jean-Philippe Setbon a décrit à l'AFP "beaucoup d'affrontements entre policiers et petits groupes très mobiles".

- Cocktail Molotov, fusées d’artifice -

En Seine-Saint-Denis, "quasiment toutes les communes" ont été impactées, a constaté une source policière. De nombreux supermarchés ont été pillés notamment à Montreuil et Epinay-sur-Seine.

Comme la veille, les forces de l'ordre ont également été visées, des poubelles, des voitures et des bus brûlés, notamment à Villeurbanne (Rhône) ou à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).

A nouveau, des bâtiments publics ont été pris pour cibles, comme à Amiens où une école maternelle a été en partie incendiée rendant l'accueil des enfants impossible vendredi.

Les brasiers se sont multipliés à Roubaix (Nord) sous les sirènes des pompiers et le projecteur d'un hélicoptère de la police. "En deux jours, ils ont fait ce que les Gilets Jaunes ont fait en deux ans", a commenté un passant, qui refuse de donner son nom.

A Marseille, la devanture de la bibliothèque municipale de l'Alcazar a été endommagée. Sur le Vieux-Port, des échauffourées ont opposé les forces de l'ordre à un groupe de 100 à 150 personnes qui auraient tenté de monter des barricades.

A la cité Pablo-Picasso à Nanterre, dont Nahel était originaire, des voitures ont été incendiées, des mortiers d'artifice et autres grenades artisanales ont été tirés, a constaté une journaliste de l'AFP. Une agence bancaire du Crédit mutuel a été incendiée.

- L'ONU préoccupée -

Depuis la mort de Nahel mardi, des écoles et des édifices publics ont été la cible de la colère de jeunes habitants des quartiers populaires et incendiés dans de multiples villes de France, rappelant les émeutes qui avaient embrasé la France en 2005 après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

Le drame à l'origine de l'embrasement s'est produit à proximité de la station de RER Nanterre-Préfecture, lors d'un contrôle de police sur la voiture conduite par Nahel, un mineur connu pour des refus d'obtempérer.

Le parquet considère que "les conditions légales d'usage de l'arme" par le policier auteur du tir "ne sont pas réunies", a déclaré jeudi le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.

Ce policier de 38 ans a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi après-midi.

Une vidéo, authentifiée par l'AFP, a montré que ce motard de la police nationale positionné le long de sa voiture tenait Nahel en joue après une course-poursuite puis a tiré à bout portant.

La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme s'est dite préoccupée par les violences qui ont éclaté après la mort de Nahel, tout en demandant à la France de se pencher "sérieusement" sur les "problèmes de racisme et de discrimination raciale au sein de ses forces de l'ordre".

X.Nguyen--HHA