Hamburger Anzeiger - Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat

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Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat
Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat

Présidentielle: les candidats se concentrent sur le pouvoir d'achat

Comment protéger le pouvoir d'achat face à la flambée des prix de l'énergie? Les candidats à la présidentielle rivalisaient mercredi de propositions sur la préoccupation numéro un des Français, un sujet brûlant d'actualité avec la guerre en Ukraine et ses conséquences.

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Et les prétendants à l'Elysée s'inquiétaient aussi du risque que ce conflit au coeur de l'Europe n'"écrase" la campagne, le "débat démocratique" et le nécessaire bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron, plus que jamais donné comme grand favori par les sondages à 32 jours du premier tour.

"Quand le prix de l'essence augmente, l'Etat touche davantage de taxes" or il "ne peut pas s'enrichir maintenant, pendant cette guerre", a lancé la candidate LR Valérie Pécresse, en référence à des prix du carburant qui s'envolent jour après jour pour flirter avec les 2 euros le litre.

"Il faut qu'une partie des taxes supplémentaires collectées par la hausse du prix de l'essence puisse être rendue aux Français", a-t-elle ajouté sur BFMTV/RMC. Les taxes comptent pour 55-60% des prix du carburant à la pompe.

Il s'agit d'un sujet particulièrement sensible, surtout en période électorale, depuis la crise sociale des gilets jaunes (2018-2019) déclenchée par une hausse des prix des carburants. Et les prix à la pompe sont aujourd'hui bien plus élevés que fin 2018, quand ils étaient à environ 1,5 euro le litre.

- Choc pétrolier de 1973 -

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a d'ailleurs souligné que la crise énergétique actuelle est "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973", tout en écartant l'hypothèse d'un nouveau "quoi qu'il en coûte" comme lors de la pandémie de Covid-19.

L'exécutif travaille à de nouveaux amortisseurs. Le président Macron a ainsi promis lundi d'"améliorer" les aides gouvernementales. De sources de l'exécutif concordantes, l'hypothèse d'une nouvelle indemnité inflation, plus resserrée que la précédente de 100 euros accordée à 38 millions de personnes, tient la corde.

A Matignon, on se veut rassurant, soulignant que la France dispose de "trois mois de stocks stratégiques en carburant" et qu'à ce titre, "il ne faudrait pas qu'il y ait un mouvement de panique" dans les stations-services.

De son côté, la candidate RN Marine Le Pen, rivale la plus sérieuse du président sortant dans les sondages, propose une "baisse permanente de la TVA de 20 à 5,5%".

Mais aussi de "supprimer les augmentations" d'une taxe sur les carburants, la TICPE, décidées entre 2015 et 2018. Elle s'est de nouveau opposée sur France 2 à tout embargo européen sur le pétrole russe, car cela reviendrait à "se faire hara-kiri" étant donné le risque de "faire mourir notre économie avant celle de la Russie".

Du côté de La France insoumise, on défend l'idée de mettre à contribution les grands groupes pétroliers, en plus d'un "blocage des prix" des produits de première nécessité.

"Si les entreprises n'ont pas envie de mettre la main à la poche avec ma mesure de blocage des prix, elles peuvent aussi augmenter la production afin de faire baisser les prix", a fait valoir Jean-Luc Mélenchon.

- Mélenchon à la 3ème place -

Le tribun insoumis, qui réclame par ailleurs un débat sur l'Ukraine à l'Assemblée nationale, est le candidat de gauche le mieux placé pour le premier tour étant crédité entre 11 à 13% selon les sondages d'intentions de vote.

Un sondage Elabe mercredi le place même avec 13% sur la troisième marche du podium derrière Emmanuel Macron (33,5%) et Marine Le Pen (15%) mais devant Eric Zemmour (11%) et Valérie Pécresse (10,5%).

Interrogé en conférence de presse sur cette dynamique sondagière, M. Mélenchon a répondu: "Ca donne la perspective d'un événement énorme". Un potentiel duel avec Emmanuel Macron serait "plus honorable" que si l'extrême droite se qualifiait au second tour, a-t-il dit.

Mais cela n'efface pas les divisions à gauche, loin de là. L'ancien président socialiste François Hollande a balayé sur France Inter l'idée d'un "vote utile" pour le candidat LFI en considérant qu'il s'avérerait être un président "pas utile".

Et plusieurs petites formations de gauche ainsi que d'anciens soutiens de M. Mélenchon ont apporté mercredi leur soutien au communiste Fabien Roussel.

Valérie Pécresse, en difficulté dans les sondages, a aussi déploré que "la guerre en Ukraine écrase tout" avec "un réflexe légitimiste à l'égard du président de la République". "Il faut absolument que cette campagne ne soit pas dérobée aux Français" car "l'état du pays est calamiteux" et le bilan d'Emmanuel Macron "pas bon".

R.Weber--HHA