Hamburger Anzeiger - Syndicats et patronat à Matignon: le gouvernement veut donner un "nouvel élan" au dialogue social

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Syndicats et patronat à Matignon: le gouvernement veut donner un "nouvel élan" au dialogue social
Syndicats et patronat à Matignon: le gouvernement veut donner un "nouvel élan" au dialogue social / Photo: Geoffroy VAN DER HASSELT - AFP/Archives

Syndicats et patronat à Matignon: le gouvernement veut donner un "nouvel élan" au dialogue social

Elisabeth Borne souhaite donner un "nouvel élan" au dialogue social, après la douloureuse crise des retraites, en recevant mercredi à Matignon patronat et syndicats, qui vont tenter de jeter les bases du nouveau "pacte de la vie au travail" voulu par Emmanuel Macron.

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Les représentants des cinq organisations syndicales représentatives (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et des trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P) sont arrivés séparément peu avant 10H00.

La dernière réunion multilatérale à Matignon avec les huit partenaires sociaux remontent à mars 2021. Début avril, en pleine crise de retraites, les syndicats avaient été reçus ensemble par Mme Borne, écourtant la réunion après avoir demandé le retrait de la réforme.

Mme Borne a introduit la réunion en félicitant la nouvelle secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, élue le 21 juin, et Patrick Martin, qui remplacera Geoffroy Roux de Bézieux à la tête du Medef le 17 juillet.

"Je souhaite poursuivre un travail riche et constructif avec vous comme avec l’ensemble des partenaires sociaux", a dit Mme Borne. Souhaitant "donner un nouvel élan au dialogue social", elle a redit son attachement à la "concertation" et à "l'autonomie" des partenaires sociaux, et promis une "transposition fidèle" des accords qu'ils pourraient trouver entre eux.

La réunion, qui intervient au moment où la perspective d'un remaniement occupe les esprits, permet à Mme Borne de se projeter au moins jusqu'à l'automne, enjambant l'échéance des "cent jours" décrétés par Emmanuel Macron pour relancer son quinquennat après la crise des retraites.

Côté syndical, Frédéric Souillot (FO) s'y rend avec "toujours le même état d'esprit de revendication" et ne tourne pas la page des retraites, avec en vue une intersyndicale le 25 août, a-t-il dit mercredi sur RFI. Sophie Binet a affirmé en arrivant vouloir transmettre un "message combatif".

Les participants ne partent pas d'une page blanche, mais pourront s'appuyer sur la feuille de route issue des discussions menées en juin par les syndicats et le patronat.

Emploi des seniors, parcours professionnels, prévention de l'usure professionnelle, accompagnement des reconversions professionnelles, compte épargne temps universel, sur lesquels les partenaires sociaux sont convenus de négocier, seront au menu des échanges.

A charge pour le gouvernement de préciser exactement quelle place il entend prendre dans ces discussions, et notamment s'il veut s'inscrire dans le cadre de l'article L1 du code du travail. Celui-ci prévoit que le gouvernement encadre les négociations par un document d'orientation.

Les syndicats veulent que le gouvernement participe à ces négociations alors que le patronat rechigne, par peur de se voir imposer par l'exécutif des mesures dont il ne veut pas, comme la création d'un index senior, qui vise à mesurer l'emploi des salariés âgés par les entreprises.

Les uns et les autres sont invités à préciser leurs souhaits en termes de calendrier, et sur le contenu des futurs documents d'orientation.

- Les salaires, sujet "tabou" ? -

Autre sujet pressant, l'assurance chômage, dont les règles expirent le 31 décembre, Matignon prévoyant d'envoyer le document de cadrage aux partenaires sociaux "pour la fin juillet".

Mais, comme pour les précédentes négociations sur ce thème, il est probable que la discussion entre les partenaires sociaux tourne court, et que le gouvernement reprenne in fine la main.

Les syndicats auront également à cœur de mettre sur la table les sujets sur lesquels le dialogue est fermé avec le patronat, qu'il s'agisse de la révision des ordonnances réformant le code du travail de 2017, de la conditionnalité des aides publiques aux entreprises ou des salaires.

Bien qu'elle privilégie pour la question salariale la négociation dans les branches et les entreprises, la CFDT envisage en dernier ressort d'en appeler au gouvernement.

"A un moment si les entreprises ne jouent pas le jeu, le gouvernement peut agir aussi", a dit à l'AFP Mme Léon, dont l'organisation préconise de suspendre les exonérations de cotisation sur les bas salaires dans les branches où les salaires sont trop bas.

Matignon a cependant semblé réticent mardi à s'engager sur le terrain salarial, soulignant que le sujet pourrait revenir dans les discussions internes entre patronat et syndicats, en marge du "volet déroulé de carrière et parcours professionnels".

La question du salaire est "tabou" pour le gouvernement, a fustigé sur France 2 mardi la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Cette dernière devrait par ailleurs interpeller Mme Borne sur le devenir de la rédaction du JDD, en grève pour protester contre la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, journaliste marqué à l'extrême droite.

U.M.Thomas--HHA