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Remaniement: Macron va s'exprimer devant son nouveau gouvernement
Remaniement: Macron va s'exprimer devant son nouveau gouvernement / Photo: Yoan VALAT - POOL/AFP

Remaniement: Macron va s'exprimer devant son nouveau gouvernement

Première photo de famille recomposée: quelques heures après avoir mis fin au suspense du remaniement, Emmanuel Macron s'exprimera vendredi matin devant le gouvernement, réuni avec huit nouvelles têtes, pour un ultime Conseil des ministres à l'Elysée avant la pause estivale.

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Les propos liminaires du président de la République devant sa nouvelle équipe seront publiquement retransmis à partir de 11H00. Une façon sans doute d'expliciter les 11 changements décidés la veille par Emmanuel Macron et Elisabeth Borne, qui ont enfin appuyé sur le bouton du remaniement, après avoir laissé leurs troupes dans l'expectative plusieurs semaines durant.

Les mots du chef de l'Etat ne seront pas cependant sa seule expression, selon son entourage, pour dresser le bilan des "100 jours", décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a jugé vendredi sur France 2 "important que le président de la République puisse poser lui-même des mots sur la séquence que nous venons de vivre, à la fois sur les 100 jours s'il l'aborde, et sur la nouvelle composition de ce gouvernement qui est un gouvernement renforcé".

En attendant, les traditionnelles passations de pouvoir entre les sortants et leurs successeurs scandent la matinée de vendredi.

- "Maladie honteuse" -

Au ministère de la Santé, l'urgentiste François Braun, amer, a assuré que venir de la société civile n'était "pas une maladie honteuse", critiquant "les petites phrases" des "médiocres". Son successeur, invité surprise du remaniement, Aurélien Rousseau, ancien directeur du cabinet d'Elisabeth Borne, a dit son "absolue détermination" à entrer "dans le temps des preuves" à la tête de ce "ministère des crises".

Ce haut fonctionnaire va sortir de l'ombre, un pas depuis longtemps franchi par l'autre grand gagnant de la manoeuvre: , promu à 34 ans seulement de l'austère ministère des Comptes publics à celui de l'Education nationale.

M. Attal, qui poursuit son ascension en macronie a, dès jeudi soir, pris le relais de Pap Ndiaye rue de Grenelle, en se fixant comme objectif de "remettre le respect de l'autorité et les savoirs fondamentaux au coeur de l'école", et en insistant sur le "respect de la laïcité".

Pap Ndiaye avait lui souligné que "le temps de l'école n'est pas celui de l'info continue, (...) de l'indignation surjouée et des petites phrases qui claquent" mais celui de "la réflexion, (du) dialogue, (de) la prise en compte de la complexité du monde".

MM. Rousseau et Attal retrouveront vendredi à partir de 11H00 la table du Conseil des ministres autour de laquelle s'assiéront quelques bizuths, comme le nouveau dépositaire du Budget Thomas Cazenave, ou encore Aurore Bergé, présidente du groupe des députés Renaissance devenue ministre des Solidarités, ou encore le maire divers gauche de Dunkerque Patrice Vergriete qui fait son entrée au Logement.

Au final, après d'intenses tractactions entre une Première ministre désireuse de changements, et un président plus enclin à la stabilité, a été constituée une équipe légèrement plus aguerrie politiquement, le nombre de ministres ou secrétaires d'Etat n'ayant jamais été élus passant de 13 à neuf. Soit la proportion (22%) la plus basse des mandats Macron.

"Vous avez des élus d'expérience, des élus de terrain (...) Il y a aussi un retour du politique au sein du gouvernement", a résumé M. Véran.

- "Incarnation" -

Hormis Roland Lescure et Chrysoula Zacharopoulou, excusés, les 39 autres membres du gouvernement sont donc conviés pour ce dernier Conseil des ministres en présentiel avant la coupure estivale, qui permettra sans doute à Emmanuel Macron de distribuer quelques devoirs de vacances.

Car l'entourage du chef de l'Etat a fait savoir que "sur chacun de ces portefeuilles" touchés par le remaniement, "il s'agit soit d'avoir une incarnation plus forte, soit une capacité à mettre en œuvre les réformes avec plus de rapidité et d'efficacité".

Il faudra aussi tenir compte des événements récents: la France a été secouée par plusieurs nuits d'émeutes urbaines, consécutives à la mort du jeune Nahel tué par un policier, et dont le président a promis de tirer les conséquences après un "travail minutieux".

En confirmant le maintien de Mme Borne à Matignon en début de semaine, l'Elysée avait d'ores et déjà indiqué que le chef de l'Etat comptait "préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblant fortement après cette période".

Car M. Macron, qui s'envolera dimanche pour une semaine en Océanie (Nouvelle-Calédonie, Vanuatu, Papouasie-Nouvelle-Guinée) reste en quête de la clé de son équation politique: faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, se profile un automne budgétaire durant lequel les 49.3 se ramasseront à la pelle, avec l'épée de Damoclès d'une motion de censure susceptible de renverser le gouvernement.

I.Hernandez--HHA