Hamburger Anzeiger - Israël: le Parlement se prépare à voter sur une mesure de réforme judiciaire controversée

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Israël: le Parlement se prépare à voter sur une mesure de réforme judiciaire controversée
Israël: le Parlement se prépare à voter sur une mesure de réforme judiciaire controversée / Photo: HAZEM BADER - AFP

Israël: le Parlement se prépare à voter sur une mesure de réforme judiciaire controversée

Le Parlement israélien doit procéder lundi au vote sur une mesure clé d'un projet de réforme judiciaire controversée source de "division" selon le président américain Joe Biden qui a appelé à son report.

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Le vote final lundi portera sur la clause de "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement, qui permet aux juges d'annuler les décisions de ce dernier. A l'issue du vote, une grande partie du projet pourrait être adoptée.

Le président israélien Isaac Herzog menait des tractations de dernière minute pour parvenir à un compromis entre l'opposition et le gouvernement. Il a rencontré le Premier ministre à l'hôpital où il a subi une intervention pour la pose d'un stimulateur cardiaque.

Lundi matin Benjamin Netanyahu a quitté l'hôpital, selon le Sheba Medical Centre. Il avait indiqué dimanche qu'il se rendrait au Parlement dès sa sortie d'hôpital pour le vote.

Selon le gouvernement de M. Netanyahu, qui a remporté avec ses alliés des partis ultra-orthodoxes et d'extrême droite les élections de novembre 2022, la réforme vise notamment à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement.

Ses détracteurs estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive antidémocratique ou autoritaire.

Le projet de réforme a déclenché en janvier un des mouvements de contestation les plus importants de l'histoire d'Israël.

La contestation populaire s'est intensifiée ces derniers jours. Après les grands rassemblements de dimanche, les manifestants sont de nouveau descendus dans la rue lundi. Beaucoup se sont rassemblés près du Parlement, où certains ont campé.

- "Source de division" -

Dimanche, le président américain Joe Biden a exhorté Israël à ne pas précipiter la réforme judiciaire de plus en plus "source de division".

Dans un communiqué publié sur le site d'information Axios, puis transmis à l'AFP par la Maison Blanche, M. Biden a déclaré : "Ce n'est pas sensé que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l'objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus".

"Du point de vue des amis d'Israël aux Etats-Unis, il semble que la proposition actuelle de réforme judiciaire soit de plus en plus une source de division, et non de moins en moins", a-t-il ajouté.

De retour dimanche d'une visite aux Etats-Unis, le président Herzog a aussitôt entamé des tractations pour tenter de trouver un compromis, rencontrant notamment le chef de l'opposition Yair Lapid.

"Il s'agit d'une situation d'urgence. Un accord doit être conclu", a déclaré M. Herzog dans un communiqué publié par son bureau, qui n'a pas fourni de détails sur la teneur des entretiens.

L'ancien ministre de la Défense, Benny Gantz, autre figure de l'opposition a appelé dimanche au dialogue, estimant "qu'on peut arriver à un accord mais nous devons arrêter" la législation sur cette mesure.

"Nous voulons continuer de vivre dans un Etat juif et démocratique", avait pour sa part déclaré dimanche au Parlement M. Lapid. "Nous ne renoncerons pas à l'avenir de nos enfants", a-t-il ajouté, en demandant de "stopper la législation" sur cette réforme.

Malgré son opération, M. Netanyahu (73 ans) s'est engagé à être présent lors du vote lundi. Il avait été hospitalisé quelques jours auparavant pour des vertiges.

- "Maintenir la pression" -

"Nous poursuivons nos efforts pour achever la réforme (...) et les efforts pour le faire en accord (avec l'opposition)", a-t-il affirmé dimanche après-midi. "Demain (lundi) matin, je rejoindrai mes amis au Parlement".

A l'origine du projet de réforme, le ministre de la Justice Yariv Levin, a déclaré que le texte soumis aux législateurs lundi avait subi des modifications pour tenir compte des critiques, mais il a ajouté que la coalition était toujours ouverte à des "accords".

Les critiques du Premier ministre, en procès pour corruption, l'accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement prononcé à son encontre.

"Nous devons maintenir la pression, nous devons sauver notre démocratie", affirme à l'AFP Amir Goldstein, un manifestant qui a passé la nuit devant le Parlement.

D'autres dispositions provoquent aussi le mécontentement des manifestants, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.

"Nous n'avons pas de Constitution et alors que la Cour suprême est la seule à protéger nos droits, ce gouvernement tente de la détruire", a fustigé auprès de l'AFP une manifestante, Shanna Orlik.

A.Dankwers--HHA