Hamburger Anzeiger - Israël: le Parlement réuni pour voter sur une mesure de la réforme judiciaire controversée

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Israël: le Parlement réuni pour voter sur une mesure de la réforme judiciaire controversée

Israël: le Parlement réuni pour voter sur une mesure de la réforme judiciaire controversée

Le Parlement israélien doit voter lundi sur une mesure clé d'un projet de réforme judiciaire, à l'origine d'un vaste mouvement de contestation et source de "division" selon le président américain Joe Biden, qui a appelé à son report.

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La session s'est ouverte à la mi-journée en présence du Premier ministre Benjamin Netanyahu, âgé de 73 ans, qui avait un peu plus tôt quitté l'hôpital où il avait été admis dimanche pour la pose d'un stimulateur cardiaque.

Le vote, dans l'après-midi, portera sur une mesure de la réforme visant à annuler la possibilité pour la justice israélienne de se prononcer sur le "caractère raisonnable" des décisions du gouvernement.

Le président israélien Isaac Herzog, qui mène des tractations de dernière minute pour parvenir à un compromis entre l'opposition et le gouvernement, a évoqué "une urgence nationale".

Selon le gouvernement, qui comprend des partis juifs ultra-orthodoxes et d'extrême droite, la réforme vise à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement.

Ses détracteurs estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive antidémocratique ou autoritaire.

La contestation populaire, qui rassemble chaque semaine depuis janvier des dizaines de milliers de manifestants, s'est intensifiée à l'approche de ce vote.

Lundi, la police a fait usage de canons à eau pour disperser des centaines de personnes qui bloquaient l'entrée du Parlement à Jérusalem, selon un correspondant de l'AFP.

- "Source de division" -

Dimanche, Joe Biden a exhorté Israël à ne pas précipiter la réforme judiciaire, "de plus en plus source de division" selon lui.

"Ce n'est pas sensé que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l'objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus", a-t-il déclaré.

En Allemagne, la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock a souligné l'importance de "l'indépendance de la justice", lors d'un entretien ce week-end avec son homologue israélien, a déclaré un porte-parole à Berlin.

De retour dimanche d'une visite à Wahington, le président Herzog a aussitôt entamé des tractations pour tenter de trouver un compromis.

"Il s'agit d'une urgence nationale", a-t-il prévenu, soulignant qu'il "existe des bases pour des accords", mais que "des divergences, qui exigent des parties qu'elles fassent preuve de responsabilité, demeurent".

M. Netanyahu avait dit dimanche poursuivre les "efforts pour achever la réforme (...) et les efforts pour le faire en accord (avec l'opposition)".

A l'origine du projet, le ministre de la Justice Yariv Levin a déclaré que le texte avait subi des modifications pour tenir compte des critiques.

Les détracteurs du Premier ministre, en procès pour corruption, l'accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre.

- "Forces des ténèbres" -

"Aujourd'hui, la première loi qui va commencer à renverser la démocratie israélienne passera probablement (au Parlement)", a déclaré Shahaf Kushinsky, 34 ans, employé dans le secteur de la haute technologie venu manifester près du Parlement.

"Cela donnera au gouvernement un pouvoir illimité. C'est la porte d'entrée d'une dictature et c'est pourquoi nous sommes ici, nous nous battons pour notre démocratie."

Au Parlement, le chef de l'opposition, Yair Lapid, avait appelé dimanche à "stopper la législation"sur cette réforme. "Nous voulons continuer de vivre dans un Etat juif et démocratique".

Autre figure de l'opposition, l'ancien ministre de la Défense, Benny Gantz, a appelé au dialogue, estimant "qu'on peut arriver à un accord mais nous devons arrêter" la législation sur cette mesure.

D'autres dispositions provoquent aussi le mécontentement, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.

Les manifestations ont attiré des Israéliens de tous les horizons politiques et sociaux, laïques ou religieux, militants pacifistes, cols bleus ou travailleurs du secteur de la technologie mais aussi des réservistes de l'armée, dans un contexte de montée des violences israélo-palestiniennes.

"Nous défendons notre démocratie avec nos corps", a déclaré Tali Gal qui manifeste contre les "forces des ténèbres".

Ce professeur de droit de 52 ans dit vouloir "envoyer un message au monde pour dire que nous avons besoin d'une intervention maintenant pour arrêter cela."

W.Widmer--HHA