Présidentielle: une grande soirée lundi sur TF1, avec Macron mais sans débat
Huit des douze candidats à l'élection présidentielle, dont le président sortant Emmanuel Macron, participeront lundi sur TF1 à une grande soirée politique, où ils ne seront toutefois pas réunis pour débattre, a annoncé la chaîne vendredi.
Outre M. Macron, les autres candidats présents seront Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV), Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Pécresse (LR), Fabien Roussel (PCF) et Eric Zemmour (Reconquête!).
Programmée à 20H20, cette émission en direct devrait s'achever vers 23H00. Elle s'intitule "La France face à la guerre" car le conflit en Ukraine et ses conséquences pour la France seront au centre des questionnements, a expliqué à l'AFP le rédacteur en chef du service politique du groupe TF1, Adrien Gindre.
Présentée par Anne-Claire Coudray et Gilles Bouleau, l'émission se déroulera en trois phases lors desquelles les candidats interviendront individuellement, les uns après les autres.
D'abord, une "profession de foi" d'une minute chacun, puis des interviews individuelles d'un quart d'heure environ. Enfin, les candidats auront à tour de rôle un "droit de réponse" de deux minutes leur permettant de revenir sur certains des points abordés auparavant.
- Quatre absents -
Lundi à Poissy (Yvelines), pour sa première sortie comme candidat, M. Macron a confirmé qu'il "ne ferait pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour". "Aucun président en fonction qui se représentait ne l'a fait", a-t-il souligné.
Selon M. Gindre, son refus de participer à un débat n'est pas le seul élément qui a motivé le choix du format de lundi.
"Il n'y avait pas d'unanimité des candidats" et "tous n'étaient pas d'accord entre eux sur l'opportunité de faire un débat, sur le nombre de participants, sur la bonne configuration", a-t-il assuré.
Parmi les douze candidats officiellement en lice, quatre ne participeront pas à l'émission: Nathalie Arthaud (LO), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Jean Lassalle (Résistons!) et Philippe Poutou (NPA).
"Le débat démocratique c'est bien, mais c'est pas pour tout le monde", a protesté Philippe Poutou vendredi sur Twitter.
"Pour être candidat, il faut passer l'obstacle des 500 parrainages.Mais pour participer au débat présidentiel sur TF1, il faut en plus passer l'obstacle de Bouygues (groupe propriétaire de la chaîne, ndlr).
C'est comme dans les entreprises, c'est le patron qui décide!", a renchéri Nathalie Arthaud, également sur Twitter.
"Il n'y a pas de grands ou de petits candidats, comme il n'y a pas de petits ou de grands Français", avait déjà fait valoir M. Dupont-Aignan jeudi sur France 5.
- Temps de parole -
Ces quatre candidats "auront accès à l'antenne de TF1 en proportion du temps dont ils disposent en application des règles de l'équité" des temps de parole, a commenté M. Gindre.
"On applique vraiment la lettre et l'esprit des règles de l'Arcom" (ex-CSA, le régulateur de l'audiovisuel, ndlr), a-t-il ajouté.
Selon les règles de l'Arcom, télévisions et radios doivent appliquer aux candidats déclarés un "principe d'équité dans des conditions de programmation comparables" durant la période qui s'est ouverte mardi et s'achèvera le 27 mars.
Cela signifie qu'eux et leurs soutiens doivent être présents à l'antenne de façon équitable dans les mêmes tranches horaires (matin, journée, soirée et nuit).
Mais il ne s'agit pas d'une égalité stricte, car le poids politique des candidats est pris en compte (résultats aux précédentes élections, nombre d'élus, sondages...).
A partir du 28 mars, deux semaines avant le premier tour, ce "principe d'équité" sera remplacé par un "principe d'égalité".
Après l'émission "Face aux françaises" lundi 7 mars sur LCI, celle de TF1 est la deuxième à mettre à l'affiche autant de candidats confirmés à la présidentielle, dont le premier tour aura lieu le 10 avril.
De son côté, BFMTV a confirmé cette semaine "l'organisation d'une grande soirée spéciale avec tous les candidats/candidates successivement le 23 mars", sans "plus de précisions à ce stade".
Enfin, sollicitée par l'AFP, la direction de l'information du groupe public France Télévisions a indiqué "travailler à l'organisation d'une soirée le 31 mars".
E.Borstelmann--HHA