Hamburger Anzeiger - Violences sur Hedi: la justice examine le cas inflammable du policier incarcéré

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Violences sur Hedi: la justice examine le cas inflammable du policier incarcéré
Violences sur Hedi: la justice examine le cas inflammable du policier incarcéré / Photo: CLEMENT MAHOUDEAU - AFP/Archives

Violences sur Hedi: la justice examine le cas inflammable du policier incarcéré

La justice se penche jeudi sur la détention provisoire d'un policier, soupçonné avec trois collègues d'avoir gravement blessé un jeune homme lors des émeutes à Marseille, un dossier inflammable qui a suscité une fronde dans certains commissariats et une polémique politique.

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La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) devra décider du maintien ou non en prison de ce policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille, suspecté d'être à l'origine d'un tir de LBD début juillet qui a notamment conduit à l'amputation d'une partie du crâne d'Hedi, 22 ans.

Le fonctionnaire doit être présent à l'audience publique qui débutera à 08H30.

Selon le site d'actualités locales Marsactu qui ne cite pas de source, le parquet général va requérir le maintien en détention, ce que refuse de commenter ce dernier, interrogé par l'AFP.

La situation d'un autre fonctionnaire, également mis en cause et qui conteste son contrôle judiciaire, sera également examinée mais à huis clos.

Les décisions seront rendues rapidement, possiblement dans la journée.

L'incarcération du policier marseillais il y a deux semaines, après celle du policier mis en examen pour avoir tué Nahel M, 17 ans, à Nanterre fin juin, a déclenché une fronde dans une partie des rangs de la police.

"Le savoir en prison m'empêche de dormir", avait notamment déclaré le patron de la police Frédéric Veaux, qui considère "qu'avant un éventuel procès, un policier n'a pas sa place en prison".

Des propos qui ont déclenché une polémique, jusqu'au sommet de l'Etat, sur l'indépendance de la justice et le statut des policiers, ulcérant aussi les magistrats.

"Il appartient à l’autorité judiciaire seule de conduire les investigations utiles à la manifestation de la vérité, en toute impartialité et à l'abri des pressions", ont d'ailleurs rappelé les chefs de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

- "Risque de concertation" des policiers -

C'est justement pour ne pas donner l'impression de pression sur l’institution judiciaire que les syndicats de policiers jouent l'apaisement et n'appellent pas à des mobilisations de soutien en marge de l'audience, même si plusieurs d'entre eux espèrent une remise en liberté.

Si les juges décidaient d'une libération, il y aurait un "risque de concertation monumental" avec les trois autres policiers poursuivis, estime l'avocat d'Hedi, Me Jacques-Antoine Preziosi.

Le jeune homme lui ne devrait pas être présent en raison de sa grande fatigue, a-t-il indiqué à l'AFP.

Lundi, Hedi avait déclaré sur BFMTV avoir "confiance" en la justice mais avait regretté de ne pas avoir eu de soutien de l'Etat. Depuis, le porte-parole du gouvernement l'a appelé pour prendre de ses nouvelles, a confirmé l'entourage d'Olivier Veran.

L'avocat du policier en détention provisoire, Me Pierre Gassend, n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.

Dans le dossier Hedi, quatre policiers sont mis en examen pour "violences volontaires ayant entrainé une ITT (incapacité totale de travail) supérieure à 8 jours, aggravées par trois circonstances en ce qu’elles ont été commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions".

Le parquet de Marseille avait requis leur placement en détention provisoire, ce qui est rare. Au final, un seul a été incarcéré et les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire avec "interdiction d'entrer en contact avec les coauteurs, la victime et les autres protagonistes et interdiction d'exercer l'activité professionnelle de fonctionnaire de police".

Le site d'information Mediapart a par ailleurs révélé lundi que le nom de l'un d'entre eux figurait dans un autre dossier de violences policières datant des "gilets jaunes", en 2018.

Interrogé par l'AFP, le parquet de Marseille a confirmé que ce policier avait été entendu en qualité de témoin dans le cadre de la commission rogatoire relative à l’affaire dite "Maria", rebaptisée "Angelina", depuis que la jeune femme a témoigné dans la presse.

Après deux non-lieux, un juge d'instruction relevant que "sans l'ombre d'un doute" les personnes ayant agressé la jeune femme de 19 ans "avaient la qualité de fonctionnaires de police", les investigations ont repris.

Au total, 31 enquêtes de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices, ont été ouvertes à la suite des émeutes, a appris mercredi l'AFP de source policière.

F.Wilson--HHA