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Les voisins ouest-africains du Niger dénoncent une "nouvelle provocation" du régime militaire
Les voisins ouest-africains du Niger dénoncent une "nouvelle provocation" du régime militaire / Photo: - - AFP

Les voisins ouest-africains du Niger dénoncent une "nouvelle provocation" du régime militaire

Les voisins ouest-africains du Niger opposés au coup d'Etat dans ce pays ont dénoncé lundi "une nouvelle provocation" du régime militaire après sa menace de poursuivre pour "haute trahison" le président renversé Mohamed Bazoum, les Etats-Unis se disant "consternés".

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Dimanche soir, le régime militaire a affirmé avoir réuni les "preuves pour poursuivre devant les instances nationales et internationales" M. Bazoum pour "haute trahison" et "atteinte à la sûreté" du pays.

Il appuie ses accusations sur ses "échanges" avec des "nationaux", des "chefs d'Etat étrangers", et des "responsables d'organisations internationales".

Cette démarche "constitue une nouvelle forme de provocation et contredit la volonté prêtée aux autorités militaires de la République du Niger de rétablir l'ordre constitutionnel par des moyens pacifiques", a réagi la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).

"Nous sommes extrêmement consternés par les informations selon lesquelles on rajoute un cran à la détention injuste du président Bazoum", a de son côté réagi le département d'Etat à Washington, estimant que cela "ne contribuera certainement pas à une résolution pacifique de cette crise".

Les Etats-Unis étaient avec la France un partenaire majeur du Niger avant le coup d'Etat. Les deux pays y déploient quelque 2.600 soldats dans la lutte contre les groupes jihadistes qui minent depuis des années ce pays et, au-delà, une grande partie du Sahel.

- "Apaiser les tensions" -

Les menaces des nouveaux maîtres à Niamey sont intervenues après l'accueil, samedi dans la capitale nigérienne, d'une délégation de chefs religieux nigérians musulmans, menée avec l'accord du président nigérian Bola Tinubu, également à la tête de la Cedeao, pour "apaiser les tensions créées par la perspective d'une intervention militaire".

Selon cette médiation, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, est prêt à "explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre" la crise.

Jeudi, les dirigeants de la Cedeao avaient réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant le déploiement de la "force en attente" de l'organisation, sans dévoiler le calendrier ni les modalités d'une éventuelle intervention militaire ouest-africaine.

Lors d'un précédent sommet le 30 juillet, la Cedeao avait imposé de lourdes sanctions financières et commerciales au Niger très dépendant des partenaires étrangers, et donné aux auteurs du coup d'Etat du 26 juillet un ultimatum de sept jours - non appliqué - pour rétablir l'ordre constitutionnel, sous peine d'utiliser la force armée.

- Mise en garde -

Le Niger est en mesure de "surmonter" ces sanctions, a assuré lundi Ali Mahaman Lamine Zeine, le Premier ministre nommé par le régime militaire. "Nous pensons que même s'il s'agit d'un défi injuste qui nous a été imposé, nous devrions être en mesure de le surmonter. Et nous le surmonterons", a-t-il dit au média public allemand Deutsche Welle.

Le Nigeria et la Cedeao sont des partenaires importants, a-t-il affirmé, les mettant cependant en garde: "Si nous constations que le principe politique et militaire passe au premier plan, à la place de cette solidarité économique, ce serait très regrettable".

Le régime militaire a dénoncé dimanche "les sanctions illégales, inhumaines et humiliantes de la Cedeao", prises lors du sommet du 30 juillet.

Dans le même temps, l'Union africaine (UA) a annoncé qu'elle devait tenir lundi une réunion à Addis Abeba sur "l'évolution de la situation au Niger et des efforts pour y remédier".

Samedi, une rencontre des chefs d'état-major de la Cedeao visant à faire part à leurs dirigeants "des meilleures options" à la suite de leur décision d'activer et de déployer leur "force en attente", avait été annulée.

M. Bazoum, retenu dans sa résidence présidentielle depuis le jour du coup d'Etat avec son fils et sa femme, avait déclaré dans plusieurs médias être un "otage", privé d'électricité et contraint de ne manger que du riz et des pâtes, avant de recevoir la visite de son médecin, qui "n'a soulevé aucun problème quant à son état de santé" selon les militaires.

Parallèlement, la Maison de la presse du Niger, association regroupant les journalistes, s'inquiète de "l'insécurité grandissante" dans laquelle ils exercent leur profession, subissant "pressions, menaces" et "intimidations".

Des partisans du régime militaire se rassemblent régulièrement à Niamey depuis le coup d'Etat à l'appel du mouvement M62, une coalition d'une dizaine d'associations et d'ONG opposées à la France, cible privilégiée des militaires au pouvoir.

La Cour d'appel de Niamey a annulé lundi la condamnation à neuf mois de prison du coordonnateur de ce mouvement partisan du régime militaire, Abdoulaye Seydou, pour une affaire en lien avec une attaque jihadiste en 2022.

burx-cma-stb/fal

W.Widmer--HHA