Hamburger Anzeiger - Présidentielle au Guatemala : les jeunes pour un changement face à la pauvreté et la violence

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Présidentielle au Guatemala : les jeunes pour un changement face à la pauvreté et la violence
Présidentielle au Guatemala : les jeunes pour un changement face à la pauvreté et la violence / Photo: Johan ORDONEZ - AFP

Présidentielle au Guatemala : les jeunes pour un changement face à la pauvreté et la violence

Les jeunes guatémaltèques espèrent un changement avec l'élection présidentielle de dimanche où s'affrontent deux sociaux-démocrates, dans un pays dirigé depuis 12 ans par la droite et plongé depuis des années dans la pauvreté, la violence et la corruption, ce qui pousse de nombreux jeunes à émigrer.

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"En tant que jeunes, nous espérons que le pays changera et que de nouvelles opportunités s'offriront à la société", explique Wilson Itzep, un étudiant de 20 ans de Chinique (centre-ouest), qui entend voter pour Bernardo Arevalo du parti Semilla, qui incarne l'espoir de changement dans le pays.

Ce dernier et Sandra Torres, tous deux sociaux-démocrates, se sont retrouvés en tête, le 25 juin lors du premier tour, des 22 candidats en lice.

Le second tour, quelque soit son issue, mettra fin à 12 ans de gouvernement de droite dont celui du sortant Alejandro Giammattei.

Trois fois candidate malheureuse à la présidence, Sandra Torres, 67 ans, est l'ancienne épouse de l'ex-président de gauche Alvaro Colom (2008-2012).

Elle a focalisé sa campagne sur la lutte contre les bandes criminelles et contre la pauvreté grâce à des programmes d'aide alimentaire et de formation.

Qualifié pour le second tour à la surprise générale, Bernardo Arevalo, 64 ans, est le fils du premier président démocratiquement élu du pays, Juan José Arevalo (1945-1951). Sociologue et ancien diplomate de carrière, il a promis de suivre les pas de son père pour améliorer l'éducation et combattre la violence et la pauvreté.

Selon un sondage mercredi, il est crédité de 50% des intentions de vote, devant Mme Torres avec 32%.

Son parti fait cependant les frais de l'ingérence présumée du ministère public dans la campagne présidentielle.

-"je resterai"-

Sur avis du parquet, un juge a ordonné la suspension de Semilla pour de supposées irrégularités lors de sa création en 2017. La Cour constitutionnelle a suspendu cette décision, mais la confrontation s'est poursuivie, les services du procureur général ayant perquisitionné en juillet le siège du parti.

Bien que les deux candidats soient tous deux de centre gauche, les actions du parquet se concentrent sur M. Arevalo, considéré par des secteurs puissants dans le pays comme un danger pour leurs intérêts.

Le Guatemala est plongé depuis des années dans la pauvreté, la violence et la corruption, des fléaux qui poussent chaque année des milliers de Guatémaltèques, en particulier jeunes, à émigrer notamment aux Etats-Unis où plus de 2,8 millions de Guatémaltèques résident.

"J'ai des amis qui ont quitté (le Guatemala)", raconte Dulce Chitic, une institutrice de 21 ans de Jocotenango, non loin de la capitale Guatemala. "Ils pensent qu'ils s’épanouiront en tant que personnes, que leur pouvoir d'achat sera meilleur, mais je pense que si nous changeons notre point de vue, cela peut aussi se faire ici", ajoute-t-elle.

Wilson Itzep reconnait envisager de quitter le pays "à cause du manque de travail et de la pauvreté". Mais, assure-t-il, "si le parti Semilla gagne, peut-être que je resterai parce que pour moi c'est un changement pour le pays".

Carlos Leon, qui gagne sa vie en livrant des bouteilles d'eau minérale à moto dans la ville de Zacapa, dans l'est du pays, entend lui voter pour Sandra Torres. Elle "va offrir plus de travail, elle va offrir une formation, 700 quetzales (quelque 94 dollars par mois) pour que les enfants n'abandonnent pas l'école, c'est beaucoup", estime le jeune homme de 25 ans.

Bien que décidée à voter en faveur de M. Arevalo, Dulce Chitic tempère : "Ce qui compte, ce n'est pas qui accède (à la présidence), mais qu'il le fasse vraiment du fond du cœur, qu'il prenne le temps de penser aux jeunes qui grandissent, qu'il ait des idées pour les jeunes".

Les Guatémaltèques âgés de 18 à 25 ans représentent 16% des inscrits sur les listes électorales de ce pays de plus de 18 millions d'habitants, le plus peuplé d'Amérique centrale.

U.M.Thomas--HHA