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Thaïlande: le nouveau Premier ministre en passe d'entrer en fonctions
Thaïlande: le nouveau Premier ministre en passe d'entrer en fonctions / Photo: MANAN VATSYAYANA - AFP

Thaïlande: le nouveau Premier ministre en passe d'entrer en fonctions

L'homme d'affaires thaïlandais Srettha Thavisin doit entrer mercredi dans ses nouvelles fonctions de Premier ministre, après avoir reçu l'approbation officielle du roi Maha Vajiralongkorn, dans un contexte politique rendu difficile par son alliance avec les généraux.

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Première étape du processus, "le roi a approuvé le nouveau Premier ministre, bien qu'on n'ait pas encore reçu la lettre officielle", a déclaré dans la matinée Kampi Dittakorn, porte-parole du président de l'Assemblée.

Une cérémonie officielle à 18H00 (11H00 GMT), au siège de son parti, Pheu Thai, à Bangkok, marquera le début du mandat de Srettha Thavisin, qui deviendra le premier dirigeant issu de la société civile depuis le coup d'Etat de 2014.

Srettha, novice en politique, a promis de relancer une croissance atone, mais son programme repose sur une coalition fragile entre formations pro-démocratie et pro-armée qui exclut la principale force à l'Assemblée, Move Forward.

Cette alliance controversée a permis le retour d'exil de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, à l'origine du mouvement Pheu Thai, en échange du maintien au gouvernement des militaires et malgré leur défaite électorale, selon des observateurs.

Après quinze ans à l'étranger, le milliardaire âgé de 74 ans est rentré mardi en jet privé à Bangkok, où il a été écroué dans la foulée pour une série de condamnations dans des affaires de corruption.

- Move Forward dans l'opposition -

Srettha, à la carrure de rugbyman, présente un profil plus consensuel que Pita Limjaorenrat, chef de file de Move Forward, dont la candidature pour le poste avait été rejetée par les élites conservatrices qui le trouvent trop radical.

"Je suis convaincu à 80% qu'il saura faire avancer le pays et l'éloigner de la crise économique. S'il n'en était pas capable, il ne se porterait pas volontaire pour ce poste", a déclaré Atthaya Wanpuy, vendeur ambulant de 48 ans, croisé dans les rues de Bangkok.

Move Forward, coqueluche des jeunes générations, a provoqué un séisme en remportant les législatives du 14 mai sur la base d'un programme de rupture prévoyant une nouvelle Constitution, une refonte de l'armée et la fin du monopole de certaines entreprises.

Son projet de réformer la loi réprimant sévèrement la lèse-majesté, un sujet sensible en Thaïlande où le roi jouit d'un statut de quasi-divinité, a soudé le bloc conservateur contre lui et poussé le Sénat, nommé par l'armée, a éconduire Pita.

Contrairement à Move Forward, Pheu Thai, arrivé deuxième du scrutin, a accepté de négocier avec les militaires, malgré sa promesse de ne jamais le faire.

"C'est un jeu dangereux" pour le parti qui risque de perdre une partie de ses partisans les plus engagés contre l'armée, a admis le politologue Napon Jatusripitak.

Mentor du nouveau Premier ministre, Thaksin Shinawatra, au pouvoir de 2001 à 2006, avait été accueilli mardi par des centaines de partisans à son retour en Thaïlande, avant d'être conduit dans une prison.

Il a été transféré durant la nuit de mardi à mercredi à un hôpital de la police, mieux adapté pour suivre ses problèmes de santé, notamment au coeur.

L'ancien propriétaire du club de football de Manchester City a été condamné à passer huit années derrière les barreaux pour des affaires qu'il juge motivées politiquement.

Mais le retour au pouvoir de Pheu Thai pourrait lui permettre d'obtenir un aménagement ou une réduction de peine.

E.Gerber--HHA