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Début du premier débat républicain, Trump fait son propre show
Début du premier débat républicain, Trump fait son propre show / Photo: KAMIL KRZACZYNSKI - AFP

Début du premier débat républicain, Trump fait son propre show

C'est le premier grand rendez-vous de l'élection américaine de 2024: les candidats républicains à la présidentielle ont commencé à débattre mercredi, sans le favori Donald Trump, bien décidé à jouer les trouble-fête.

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Huit prétendants à la Maison Blanche échangeront lors de cette émission de deux heures animée par Fox News, dont le gouverneur de Floride Ron DeSantis, soucieux de rattraper l'ancien président dans les sondages.

Donald Trump a choisi de snober ce rendez-vous, organisé à Milwaukee dans le Wisconsin, en raison de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion républicaines.

C'est tout le paradoxe: inculpé au pénal quatre fois en moins de six mois, l'ex-dirigeant écrase pour l'instant toute la concurrence dans la course à l'investiture.

Chaque rebondissement dans sa longue saga judiciaire lui rapporte des millions de dollars en dons, versés par des trumpistes convaincus que le septuagénaire est victime d'une "chasse aux sorcières".

- DeSantis, Pence, Haley -

Comment provoquer l'engouement autour du premier débat des primaires en l'absence du favori?

C'est tout le défi pour la chaîne Fox News, dont la relation avec Donald Trump s'est fortement dégradée ces derniers mois, et surtout pour les rivaux de l'ex-magnat de l'immobilier.

Tous peinent à exister dans un univers politique et médiatique complètement centré autour des déboires judiciaires de l'ancien président.

A commencer par Ron DeSantis, actuel second dans les sondages, mais dont le statut d'étoile montante de la droite dure a été fortement remis en question ces dernières semaines.

Ou l'ancien vice-président Mike Pence, qui après des années de loyauté indéfectible à Donald Trump, a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021.

D'autres candidats relativement inconnus du grand public et prétendants possibles à un poste de vice-président - Vivek Ramaswamy, Tim Scott ou encore Nikki Haley - chercheront aussi à avoir leur moment de gloire.

Mais l'équation est d'autant plus périlleuse que Donald Trump lui-même a décidé d'assurer la contre-programmation.

- Le pied de nez de Trump -

L'ancien président, volontiers provocateur, a donné une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, qui est diffusée sur X (ex-Twitter) à la même heure que le débat.

"Ça va faire des étincelles. Profitez-en bien!", a-t-il prédit sur son réseau Truth Social.

Illustration de la drôle de campagne dans laquelle l'ancienne star de la télé-réalité est lancée: Donald Trump se rendra dès le lendemain à Atlanta pour se présenter aux autorités de l'Etat américain de Géorgie, où il est accusé d'avoir tenté d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020.

En pratique, M. Trump sera placé formellement en état d'arrestation. Les autorités de cet Etat du sud-est du pays devraient ensuite prendre sa photo d'identité judiciaire, le fameux "mugshot", à l'effet potentiellement infamant pour le candidat républicain.

Il ressortira ensuite libre.

Plusieurs clichés de ses co-accusés, dont celui de son ex-avocat Rudy Giuliani, ont déjà été publiés mercredi soir, faisant les choux gras des réseaux sociaux.

- Biden fait de la pub -

Parmi les téléspectateurs du débat de Fox News -- premier grand rendez-vous de la campagne -- figurent toutefois le président démocrate Joe Biden.

Le dirigeant octogénaire, candidat à sa réélection, affrontera sauf grande surprise le vainqueur de ces primaires républicaines lors de la présidentielle américaine, le 5 novembre 2024.

Et a lui-même accéléré le tempo de sa campagne: un spot publicitaire sur sa candidature a été diffusé juste avant l'émission de Fox News, chaîne préférée des conservateurs.

L'Amérique assistera-t-elle à un remake de l'élection de 2020? Donald Trump se projette déjà dans le match. Accusant, sans preuves, l'actuel président de dicter ses ennuis judiciaires, il l'a affublé d'un de ses célèbres sobriquets: "Joe-la-Crapule".

Le président démocrate se garde bien de commenter les inculpations en série de son rival, soucieux de ne pas alimenter les accusations d'instrumentalisation de la justice.

E.Steiner--HHA