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Macron et les chefs de partis jouent les prolongations
Macron et les chefs de partis jouent les prolongations / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Macron et les chefs de partis jouent les prolongations

Près de dix heures d'échanges, et ce n'est pas fini: le sommet entre Emmanuel Macron et les chefs de partis se poursuivait dans la nuit de mercredi à jeudi, signe que les opposants, venus "sans illusions", ont joué le jeu de ce débat inédit.

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Après minuit, le chef de l'Etat et les onze chefs de partis réunis depuis 15H00 à huis clos à Saint-Denis, au nord de Paris, ont terminé la deuxième session, consacrée aux institutions, et entamé la dernière autour de la "cohésion de la Nation" et des questions posées par les récentes émeutes (école, autorité, intégration, immigration, inégalités...).

Le premier round des discussions, sur la situation internationale, avait déjà duré quatre heures, soit le double du temps imparti initialement.

Rien ne filtrait sur la teneur des échanges, et le flou persiste sur leur possible débouché: la presse était tenue à l'écart et les participants ont dû se séparer de leurs téléphones, qu'il n'ont récupérés que brièvement lors de courtes pauses entre les sessions.

Tout juste un participant s'est-il félicité auprès de son entourage d'un état d'esprit "plutôt apaisé et constructif" lors des premières heures des débats, qui jouaient donc les prolongations jusque tard dans la nuit.

 

"Les petites combinaisons ou les plans com ne seraient pas à la hauteur de la situation", a prévenu le patron du parti Les Républicains Eric Ciotti dans ses propos liminaires, dont l'AFP a eu copie. "Les Français veulent plus de sécurité, moins d'impôts et moins d'immigration", a-t-il ajouté.

- "Une autre politique" -

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a dit devant la presse avant la réunion y voir "l'occasion d'avoir une discussion franche" avec Emmanuel Macron. Tout en soulignant que cette "initiative politique d'ampleur" s'ajoutait à plusieurs "gadgets" présidentiels, comme le "grand débat" lors de la crise des "gilets jaunes".

Il a assuré qu'il ne servirait pas "de béquille au chef de l'Etat", mais qu'il se ferait "l'écho de millions de Français qui souhaitent qu'une autre politique soit menée", notamment sur la sécurité et le pouvoir d'achat.

"Nous ne sommes pas dupes de l'opération de communication que le président de la République met en place", a dénoncé pour sa part le patron du Parti socialiste Olivier Faure en arrivant groupé avec ses homologues de la Nupes.

L'alliance de gauche devait présenter une quinzaine de propositions communes, "sans illusion mais avec détermination", a dit pour sa part le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

Cette initiative vise à bâtir "ensemble" des textes législatifs et ouvrir la voie, "le cas échéant", à des référendums, selon la lettre d'invitation présidentielle.

Un séminaire gouvernemental de suivi se tiendra le 6 septembre.

Tous les chefs des partis représentés au Parlement ont accepté l'invitation, mais avec méfiance du côté de l'opposition qui soupçonne Emmanuel Macron de surtout chercher à relancer un quinquennat à la peine, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Les dirigeants de la Nupes avaient initialement décidé de boycotter le dîner, en dénonçant une "mise en scène médiatique", avant de se raviser, à condition que les agapes se résument à une réunion de travail.

- "Oreille droite" -

Ils ont déploré que le chef de l'Etat ne se soit entretenu au téléphone en amont de son initiative, pour en présenter les enjeux, qu'avec Jordan Bardella et Eric Ciotti.

"On a l'impression que son oreille droite fonctionne mais que son oreille gauche est en panne", a ironisé Olivier Faure. Mais Manuel Bompard et le numéro un communiste Fabien Roussel ont reconnu qu'Emmanuel Macron avait bien tenté de les joindre aussi, en vain.

"Le président veut voir les désaccords et, s'ils sont insurmontables, voir sur quels sujets les Français peuvent trancher" par voie référendaire, explique un cadre du camp présidentiel.

 

Mercredi matin, Olivier Véran est revenu sur la notion de "préférendum" qu'il avait évoquée en début de semaine.

"La Constitution vous autorise à poser plusieurs questions le même jour, dans le cadre de scrutins indépendants", a-t-il assuré.

"Je rêve d'un référendum dans lequel une dizaine de questions sont posées aux Français", sur les institutions, l'immigration ou encore la dépénalisation du cannabis, a aussi dit dans un entretien à La Tribune le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, secrétaire général du parti Horizons.

A.Wulhase--HHA