Hamburger Anzeiger - A Hanoï, Biden entre discussions économiques et mémoire de la guerre

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A Hanoï, Biden entre discussions économiques et mémoire de la guerre
A Hanoï, Biden entre discussions économiques et mémoire de la guerre / Photo: SAUL LOEB - AFP

A Hanoï, Biden entre discussions économiques et mémoire de la guerre

Joe Biden conclut lundi sa visite éclair à Hanoï, qu'il a qualifiée d'"historique", entre discussions économiques, mise en garde à la Chine, et hommage à un héros américain de la guerre du Vietnam.

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Le président américain, qui au total passera 24 heures dans la capitale vietnamienne, a en particulier annoncé une juteuse commande pour le géant américain Boeing, d'une valeur de 7,8 milliards de dollars (7,28 milliards d'euros).

Il a précisé que le contrat portait sur 50 appareils de type 737.

Le voyage de M. Biden vise à faire une démonstration de puissance économique et de solidité stratégique aux portes de la Chine.

Il a d'ailleurs mis en garde Pékin, de manière implicite, contre "les menaces ou l'usage de la force" en mer de Chine méridionale, dans un communiqué commun signé avec le chef du parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong.

Il a également été reçu par le président Vo Van Thuong et a participé, avec le Premier ministre Pham Minh Chinh, à une réunion de dirigeants d'entreprises des deux pays.

- Tech -

Le Vietnam et les Etats-Unis ont signé dimanche un accord de partenariat stratégique renforcé, à forte teneur économique et technologique.

Les deux pays entendent notamment travailler davantage ensemble dans les semi-conducteurs.

Les Etats-Unis, dans un communiqué publié dimanche, vantent "la capacité (du pays du Sud-Est asiatique) à jouer un rôle essentiel pour monter des chaînes d'approvisionnement de semi-conducteurs robustes". En d'autres termes: moins dépendantes de la Chine.

L'accord se veut gagnant-gagnant. Il doit garantir aux Etats-Unis, que Joe Biden veut réindustrialiser à grande vitesse, des approvisionnements de composants électroniques essentiels.

Le Vietnam, lui, peut espérer l'appui des Américains pour développer ses capacités de production, aujourd'hui saturées, et monter en gamme sur le plan technologique, notamment en formant sa main d'oeuvre.

Joe Biden a répété dimanche, lors d'une conférence de presse, qu'il ne voulait ni "isoler" ni "contenir" la Chine, et encore moins lancer une "guerre froide".

Mais il s'est fait un plaisir de souligner les "difficultés" sociales et économiques du géant chinois.

Le président américain doit conclure son passage au Vietnam par une évocation de la guerre (1955-1975).

Joe Biden, qui briguera en 2024 sa réélection, se rendra à l'endroit marqué d'une stèle où l'avion de John McCain avait été abattu le 26 octobre 1967.

Grièvement blessé, le pilote de chasse avait été fait prisonnier, incarcéré pendant plus de cinq ans et torturé.

- Réconciliation -

John McCain, que le président démocrate considérait comme un "frère" en dépit de leurs divergences partisanes, était ensuite devenu une figure du Parti républicain.

Avant d'être emporté en 2018 par un cancer du cerveau, il a oeuvré pour panser les plaies entre le Vietnam et les Etats-Unis.

Tout comme John Kerry, lui aussi un ancien combattant. A son retour du Vietnam, bardé de décorations, celui-ci était devenu un opposant acharné au conflit.

L'ancien candidat du Parti démocrate à la présidentielle de 2004, aujourd'hui principal négociateur américain sur les questions de climat, est présent dans la délégation de la Maison Blanche à Hanoï.

Joe Biden, lui, est d'une certaine manière resté étranger à ce conflit si marquant pour sa génération.

Il n'a pas combattu, exempté pour des questions universitaires et de santé. Il n'a pas non plus manifesté contre la guerre.

En rendant hommage à John McCain, le président américain donne aussi des gages de ferveur patriotique en une journée du 11 septembre évidemment très particulière pour les Américains.

Après avoir quitté le Vietnam, le président américain ira marquer le souvenir des attentats jihadistes du 11 septembre 2001 sur une base militaire en Alaska.

C'est un choix inhabituel, à défaut d'être complètement inédit. Le plus souvent, le "commandant en chef" se rend à New York ou sur l'un des autres lieux qui avaient été attaqués.

Ch.Tremblay--HHA