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La contamination par les armes au Yémen parmi les pires au monde, selon le CICR
La contamination par les armes au Yémen parmi les pires au monde, selon le CICR / Photo: Khaled Ziad, Khaled Ziad - AFP/Archives

La contamination par les armes au Yémen parmi les pires au monde, selon le CICR

Le Yémen a l'un des taux de contamination par les mines et autres explosifs meurtriers les plus élevés au monde, a averti la Croix-Rouge internationale, neuf ans après le début de la guerre civile dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.

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Plongé dans un conflit déclenché en juillet 2014 par une offensive d'envergure des rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui sont entrés dans la capitale Sanaa deux mois plus tard, le Yémen fait partie des trois pays les plus touchés par la contamination des armes, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Les experts estiment qu'au moins un million de mines y ont été posées durant le chaos, ce qui constitue un danger quotidien avec les obus non explosés et d'autres débris.

"En ce qui concerne la contamination par les armes, le Yémen, avec l'Afghanistan et l'Irak, sont les trois pays les plus touchés", a déclaré Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Moyen-Orient, dans un entretien à l'AFP.

"C'est dévastateur et cela a un impact très important sur les gens, leur sécurité, mais aussi leurs moyens de subsistance", a-t-il dit, s'exprimant au téléphone depuis le Yémen.

Une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, voisine du Yémen, soutient depuis mars 2015 le pouvoir yéménite face aux Houthis, un conflit qui a fait des centaines de milliers de morts.

Selon le Civilian Impact Monitoring Project, lié à l'ONU, les mines terrestres, les obus non explosés et autres armes ou munitions laissés durant les combats ont tué et blessé 1.469 civils ces cinq dernières années.

- "Des décennies" -

"La présence de munitions non explosées est massive", a déclaré M. Carboni.

Environ 20% des éleveurs vivant dans deux zones proches des lignes de front ont signalé une contamination par des explosifs sur leurs terres, a constaté le CICR lors d'une série d'entretiens en 2022.

Une autre enquête du CICR auprès de bergers a révélé que 70% d'entre eux avaient perdu leurs animaux à cause des mines terrestres et autres explosifs.

"La contamination est si importante et si répandue que vous ne serez pas en mesure de tout décontaminer" si le conflit prenait fin aujourd'hui, selon M. Carboni.

Les combats au Yémen ont quasiment cessé depuis un cessez-le-feu négocié par l'ONU, entré en vigueur en avril 2022 et qui a largement tenu même après l'expiration de l'accord en octobre 2022.

Un rapprochement négocié par la Chine entre l'Iran et l'Arabie saoudite, qui ont repris leurs relations diplomatiques, a suscité l'espoir pour le Yémen.

"C'est la première fois que j'ai vraiment le sentiment qu'il y a des options politiques convaincantes et concrètes sur la table et que la violence n'est plus la seule option", a dit M. Carboni.

Mais même en cas de paix, nettoyer le pays des explosifs prendrait de nombreuses années, a-t-il expliqué, ajoutant que cela nécessiterait des ressources, de l'expertise et des machines.

"Nous parlons peut-être de décennies. Mais encore une fois, c'est une question de ressources."

- "Optimistes" -

"Aujourd'hui, on informe et on forme", a ajouté M. Carboni.

"Nous organisons des sessions avec les communautés locales pour les informer des risques liés aux munitions non explosées, et (leur demander) de nous informer si elles trouvent des (armes ou munitions laissées) durant la guerre, pour que nous puissions organiser (le déminage) avec les différents autorités et partenaires."

Le CICR redouble en outre d'efforts pour identifier et restituer les dépouilles des combattants morts dans chaque camp, a poursuivi M. Carboni. "Il reste de nombreux cadavres et nous voulons travailler avec toutes les parties" sur ce dossier.

En mai, les rebelles et les forces gouvernementales ont échangé les cadavres de 43 combattants, le plus important échange du genre depuis le début de la guerre.

"Nous voulons être optimistes mais en même temps, nous ne voulons pas être naïfs", a dit le responsable du CICR.

O.Rodriguez--HHA