Hamburger Anzeiger - L'Ukraine perce la défense russe à Bakhmout, les céréales sèment le trouble en UE

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L'Ukraine perce la défense russe à Bakhmout, les céréales sèment le trouble en UE
L'Ukraine perce la défense russe à Bakhmout, les céréales sèment le trouble en UE / Photo: Handout - Ukrainian Presidential Chief of Staff Andriy Yermak/AFP

L'Ukraine perce la défense russe à Bakhmout, les céréales sèment le trouble en UE

L'Ukraine a affirmé lundi avoir percé la ligne de défense russe en reprenant deux villages près de la ville dévastée de Bakhmout, sur le front oriental, mais la question du transit de ses céréales, bloquées par l'embargo russe en mer Noire, sème le trouble en Europe.

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L'Ukraine a annoncé porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, qui refusent la levée des restrictions de transit décidée par l'UE.

Engagées depuis début juin dans une difficile contre-offensive face à des lignes fortifiées russes, les forces ukrainiennes ont accentué leur pression ces deux dernières semaines, reprenant le village de Robotyné dans le sud, puis celui d'Andriïvka dans l'est.

Dimanche, c'est la localité voisine d'Andriïvka, Klichtchiïvka, qui est tombée après des mois de combats.

Avec ces avancées, "la ligne de la défense de l'ennemi a été percée", a déclaré le commandant des troupes terrestres de Kiev, le général Oleksandre Syrsky.

Ces localités étaient "importantes" pour la ligne de défense russe autour de Bakhmout, a-t-il ajouté, précisant que trois brigades russes avaient été "détruites".

La situation dans la zone est reste "compliquée" et "des combats acharnés près de Bakhmout se poursuivent", a toutefois admis le général Syrsky.

La Russie a revendiqué la prise de Bakhmout en mai après dix mois de combats sanglants. Mais elle fait face depuis lors à des contre-attaques ukrainiennes sur ses flancs, et la bataille continue pour cette ville de 70.000 habitants avant-guerre et aujourd'hui largement détruite.

 

Le président Volodymyr Zelensky s'est dit sur X (ex-Twitter) "fier" de "chacun de nos héros sur la ligne de front".

Les localités reprises, qui ne comptaient que quelques centaines d'habitants avant la guerre pour les plus peuplées d'entre elles, ont été détruites au cours des affrontements.

- Frappes et "actes de sabotage" -

Les frappes sur le territoire ukrainien au-delà du front se sont également poursuivies avec 24 drones envoyés et 17 missiles tirés par la Russie pour de nouvelles attaques nocturnes, a déclaré l'armée de l'air ukrainienne.

"Dix-huit drones ont été abattus" tout comme les 17 missiles de croisière, a-t-elle assuré.

L'armée russe a de son côté affirmé dans son rapport quotidien avoir bombardé en Ukraine des lieux de stockage de missiles de croisière Storm Shadow et de munitions à l'uranium appauvri, deux types d'armes fournies par Londres.

"L'objectif de la frappe a été atteint. Toutes les installations ont été touchées", a dit le ministère russe de la Défense.

La Russie a également annoncé avoir abattu dans la nuit plusieurs drones ukrainiens en Crimée annexée, dans la région de Moscou ainsi que dans celles de Belgorod et de Voronej, proches de l'Ukraine. Un type d'attaque devenu quasi quotidien.

En Russie même, les services de sécurité ont déclaré avoir arrêté dans une région frontalière de l'Ukraine deux membres d'un groupe armé pro-ukrainien qui "préparaient des actes de sabotage", au moment où "ils s'apprêtaient à mettre le feu à un bâtiment administratif".

Ce groupe, la Légion "Liberté de la Russie", a été à l'origine de plusieurs incursions armées dans des régions frontalières de l'Ukraine.

- Plainte à l'OMC -

Kiev a annoncé lundi avoir porté plainte devant l'OMC contre trois pays de l'UE -- Pologne, Slovaquie et Hongrie -- qui ont prolongé leur embargo sur les importations de céréales ukrainiennes, malgré la levée des restrictions décidée par Bruxelles.

"C'est pour nous crucial d'établir que des Etats membres ne peuvent pas interdire à titre individuel l'importation de biens ukrainiens", a expliqué la ministre de l'Economie Ioulia Svyrydenko dans un communiqué. "C'est pour cela que nous portons plainte contre eux", a-t-elle ajouté.

Dans la foulée, Varsovie, par ailleurs une des meilleurs alliés militaires et diplomatiques de l'Ukraine contre la Russie, a annoncé maintenir sa décision.

"Nous pensons qu'elle est juste", a déclaré le porte-parole du gouvernement polonais Piotr Müller à la télévision Polsat News, "une telle plainte auprès de l'OMC ne nous impressionne pas".

Fin avril, la Commission européenne avait permis à cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs.

Sur le plan diplomatique, Volodymyr Zelensky sera reçu jeudi à la Maison Blanche pour de nouvelles discussions avec son homologue américain Joe Biden, dont le pays est le principal soutien militaire et financier de Kiev.

L'Allemagne a de son côté annoncé mardi une nouvelle aide de 400 millions d'euros, notamment militaire, à la veille d'une réunion des alliés de l'Ukraine en Allemagne.

Le pape François, qui a multiplié les appels au cessez-le-feu, a de son côté reçu lundi le nouvel ambassadeur de Russie auprès du Saint-Siège, selon lequel ils ont discuté des efforts du souverain pontife en faveur de la paix en Ukraine.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi est lui attendu en Russie pour des pourparlers consacrés à la "sécurité".

Cette visite suit celle la semaine dernière du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a ravivé les craintes occidentales que Pyongyang ne fournisse à Moscou des armes et des munitions pour sa guerre en Ukraine.

A.Roberts--HHA