Hamburger Anzeiger - Les dirigeants méditerranéens de l'UE à Malte pour accorder leurs violons sur l'immigration

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Les dirigeants méditerranéens de l'UE à Malte pour accorder leurs violons sur l'immigration
Les dirigeants méditerranéens de l'UE à Malte pour accorder leurs violons sur l'immigration / Photo: Ludovic MARIN - AFP

Les dirigeants méditerranéens de l'UE à Malte pour accorder leurs violons sur l'immigration

Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l'Union européenne se sont réunis vendredi à Malte pour accorder leurs positions, en particulier sur l'immigration, forts d'une entente inattendue mais croissante entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni mais sur fond de négociations toujours difficiles à Bruxelles.

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Arrivée la dernière, la Première ministre italienne doit s'entretenir en début d'après-midi avec le chef de l'Etat français et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en marge de ce sommet du Med9.

Au coeur de cette rencontre à trois, selon la délégation française, "la mise en œuvre du plan en dix points" présenté mi-septembre par la présidente de la Commission pour aider l'Italie, confrontée à un afflux record de migrants à Lampedusa.

Entre juin et août, au moins 990 personnes ont fait naufrage en Méditerranée centrale, soit trois fois plus que pendant l'été précédent, selon un décompte publié vendredi par l'Unicef, déplorant la transformation de cette mer en "cimetière pour les enfants et leur avenir".

Quelque 11.600 "mineurs non accompagnés" ont tenté de se rendre en Italie entre janvier et mi-septembre à bord d'embarcations de fortune, soit 60% de plus que sur la même période de 2022, a souligné auprès de l'AFP l'agence de l'ONU pour l'enfance.

Emmanuel Macron, qui se revendique progressiste et pro-européen, et Giorgia Meloni, à la tête d'une formation postfasciste et élue il y a un an sur un programme aux accents nationalistes, s'étaient déjà entretenus mardi à Rome et portent désormais une "vision partagée de la gestion de la question migratoire", selon Paris.

- "Message clair" -

Le président français avait auparavant salué dimanche la position de la cheffe du gouvernement italien, qui "prend sa responsabilité", loin des tensions bilatérales passées sur ce sujet explosif.

Et loin aussi de la "réponse simpliste et nationaliste" qu'il a attribuée, sans le nommer, au chef de la Ligue Matteo Salvini, pilier de la coalition gouvernementale italienne mais aussi allié de la figure de proue de l'extrême droite française Marine Le Pen.

Avec cette entente de raison, la France espère que le Med9 de La Valette, et ses membres du sud de l'Europe souvent en première ligne, adresseront un "message clair" sur le fait que la réponse est à chercher au "niveau européen". Le sommet réunit aussi Croatie, Chypre, Espagne, Grèce, Portugal et Slovénie.

L'Allemagne a donné jeudi à Bruxelle son feu vert à un volet-clé du pacte migratoire européen, qui bloquait les négociations sur cette réforme du système d'asile des Vingt-Sept. Rome a toutefois émis des réserves, demandant plus de temps pour examiner son contenu, ce qui repousse encore un accord.

Malte a donc mis les migrations à l'ordre du jour, où figurent aussi le soutien à l'Ukraine, l'élargissement ou les questions économiques, avant des rendez-vous cruciaux de l'UE, à Grenade en Espagne dans une semaine, puis à Bruxelles fin octobre et en décembre.

Le gouvernement de l'île située entre les côtes italiennes et l'Afrique du Nord a aussi organisé une discussion sur les relations avec les voisins de la "rive Sud" de la mer Méditerranée, parmi lesquels la Tunisie et la Libye, pays de transit migratoire dont les Européens attendent davantage d'efforts pour endiguer les traversées.

Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, confrontée depuis janvier à un nombre d'arrivées en forte hausse par rapport à 2022 malgré ses promesses de fermeté, plaident tous deux pour une collaboration plus étroite avec la Tunisie, malgré les craintes des défenseurs des droits humains quant aux pratiques de ce pays du Maghreb.

L'UE est ainsi accusée, notamment par les ONG de secours aux migrants, d'être complice d'actions illégales de la Tunisie et de la Libye, qui interceptent des embarcations et les contraignent à revenir en arrière. L'une d'elles, Sea Watch, a affirmé vendredi sur X que son avion de surveillance avait vu un bateau des garde-côtes libyens éperonner une embarcation transportant une cinquantaine de migrants avant de les forcer à retourner vers la Lybie.

E.Borstelmann--HHA