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Le Congrès américain, à nouveau bousculé par l'Histoire
Le Congrès américain, à nouveau bousculé par l'Histoire / Photo: Mandel NGAN - AFP

Le Congrès américain, à nouveau bousculé par l'Histoire

Il y a eu le 6 janvier 2021, mais le Capitole a vécu mardi une nouvelle journée unique dans l'histoire des Etats-Unis avec la chute retentissante du président de la Chambre des représentants, trahi par la frange trumpiste de son propre camp.

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Des huées, des invectives. Le silence, presque… Puis la stupeur au moment de l'annonce: "Le poste de président de la Chambre est désormais vacant."

Dans un hémicycle bondé, débordant de tension, les républicains ont fait éclater au grand jour leurs divisions, si profondes qu'elles paraissent désormais presque irréconciliables.

Jamais, en ses plus de 200 ans d'histoire, l'Amérique n'avait destitué son "speaker".

- "Chaos" -

Impassible quand le maillet est tombé, Kevin McCarthy a durant de longues heures écouté ses plus fidèles lieutenants tenter coûte que coûte de mettre un terme à cette déroute.

"Il a trinqué à nos mariages, célébré la naissance de nos enfants, pleuré la perte de nos proches", a énuméré non sans émotion l'élue Elise Stefanik, membre influente de l'état-major républicain. "C'est un joyeux guerrier."

Mais l'élu de 58 ans s'est aussi vu opposer la violence terrible d'un groupe de son propre parti, le méprisant au point de vouloir l'évincer.

"C'est quelqu'un à qui on ne peut pas faire confiance", a tranché, sec, Matt Gaetz, l'architecte de la motion de destitution.

Conspué par la majorité de ses pairs -- à l'exception de quelques irréductibles trumpistes -- cet élu républicain de Floride s'est exilé physiquement de son groupe parlementaire pour ces débats, restant retranché dans les travées démocrates. Tout un symbole.

- Les démocrates font bloc -

Dans les rangs du parti de Joe Biden, les élus ont observé ce spectacle, tantôt amusés, tantôt incrédules. A l'image de Jim McGovern, soupirant en se prenant longuement la tête entre les mains.

Comme pour accentuer un peu plus les tensions acrimonieuses dans le camp du "Grand Old Party", les plus de 200 démocrates ont fait bloc en faveur d'une destitution de Kevin McCarthy.

Confortablement installés sur des fauteuils marrons, certains se sont même accordé quelques instants dans les bras de Morphée, visiblement imperturbables face à l'histoire en marche.

- Un jour sans fin -

L'assistant de Kevin McCarthy faisant les cent pas feuilles en main, la voix berçante de l'huissière tentant d'instaurer de l'ordre au milieu de cette pagaille, les cris, les rires... Tout ce théâtre a pourtant un étrange air de déjà vu.

Les membres de la frange la plus conservatrice du parti républicain avaient déjà tout fait pour empêcher le ténor Kevin McCarthy d'accéder au perchoir, il y a seulement 9 mois, en janvier.

L'élu de Californie avait bataillé durant 15 tours, avalé plus d'une couleuvre, pour que la pression soit finalement relâchée.

Le mandat de Kevin McCarthy à la présidence la Chambre américaine des représentants s'achève dans cet hémicycle sans fenêtres, éclairé de spots jaunes, là où tout avait si péniblement commencé.

U.M.Thomas--HHA