Hamburger Anzeiger - Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh

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Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh
Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh / Photo: Thomas COEX - AFP

Turquie et Azerbaïdjan boudent le sommet de Grenade centré sur le Haut-Karabakh

Près de 50 dirigeants du continent européen se sont rassemblés jeudi à Grenade, dans le sud de l'Espagne, pour tenter d'afficher leur unité mais le refus de l'Azerbaïdjan et de la Turquie de participer affaiblit ce rendez-vous destiné à apaiser des tensions régionales.

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L'absence d'Ilham Aliev et celle de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, soutien de Bakou, est un revers pour ce forum. La situation au Haut-Karabakh ne pourra être abordée avec les principaux protagonistes et la photo de famille de ce troisième sommet de la Communauté politique européenne n'aura pas l'éclat espéré.

"C'est dommage", a déploré chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell à son arrivée dans la ville andalouse.

"Nous ne pourrons donc pas parler ici de quelque chose d'aussi grave que le fait que plus de 100.000 personnes aient dû abandonner à la hâte leurs maisons pour fuir un coup de force militaire".

Deux semaines après l'offensive éclair des forces azerbaïdjanaises qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne à fuir la république autoproclamée du Haut-Karabakh, le format semblait idéal pour une rencontre.

Mais à la veille de ce sommet, agacé par les marques de soutien européennes à l'Arménie, Ilham Aliev a fait savoir qu'il ne serait pas au rendez-vous.

Dénonçant une "atmosphère anti-azerbaïdjanaise", il n'a pas jugé "nécessaire" de participer aux négociations dans ce format, a déclaré à l'AFP un responsable azerbaïdjanais.

Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, bien présent à Grenade, doit y rencontrer le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil européen Charles Michel.

Lors du dernier sommet de la CPE, en juin en Moldavie, les quatre dirigeants s'étaient vus en présence d'Ilham Aliev, dans un climat alors déjà très tendu entre Bakou et Erevan.

"Il est important de ne jamais abandonner", a souligné Charles Michel, assurant que l'UE était "un médiateur neutre".

- Appel de Zelensky -

La guerre de la Russie contre l'Ukraine est aussi à l'agenda des discussions, les puissances européennes souhaitant réaffirmer leur soutien à Kiev au moment où la crise politique à Washington suscite des interrogations sur la poursuite du soutien américain.

Dès son arrivée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souligné qu'il était crucial de renforcer la défense aérienne de son pays à l'approche de l'hiver.

L'objectif de la CPE, imaginée par Emmanuel Macron, est de rassembler beaucoup plus large que l'Union européenne: au-delà des 27 membres du bloc, 20 pays ont été invités pour ce troisième sommet.

Derrière cet acronyme, on trouve des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l'UE: des candidats déclarés (et impatients) à l'adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps et le Royaume-Uni, qui a choisi il y a sept ans de quitter l'UE avec fracas.

"L'absence d'Erdogan pour la deuxième fois consécutive affaiblit la CPE imaginée pour traiter avec Ankara dans un autre format que l'UE, à laquelle sa candidature est gelée", souligne Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors.

"Sans la Turquie, ni l'Azerbaïdjan, la Communauté politique devient plus strictement européenne et apparaît plus anti-Poutine, à quelques dirigeants près", ajoute-t-il.

"Il reste à savoir si ces absences sont provisoires ou définitives", poursuit-il, soulignant que l'appartenance à la CPE reste souple.

- Sunak veut parler immigration -

La rencontre très attendue sur le Haut-Karabakh n'ayant pas lieu, ce rendez-vous en Andalousie pourrait se porter sur la crise migratoire, que le Premier ministre britannique Rishi Sunak espère placer au coeur des débats.

Mercredi, les 27 se sont mis d'accord sur un texte destiné à organiser une réponse européenne en cas d'afflux massif de migrants dans un Etat de l'UE, comme au moment de la crise des réfugiés de 2015-2016.

Mais en attendant la finalisation d'une laborieuse réforme du système migratoire européen, l'Italie et le Royaume-Uni veulent agir au plus vite.

"Les niveaux d'immigration illégale vers l'Europe continentale sont au plus haut depuis près d'une décennie", a déclaré mercredi le Premier ministre britannique.

"Avec des milliers de personnes qui meurent en mer, la situation est à la fois immorale et intenable. Nous ne pouvons laisser des organisations criminelles décider qui arrive sur les rives européennes".

Selon Downing Street, Rishi Sunak et la Première ministre italienne Giorgia Meloni organiseront une réunion en marge du sommet et annonceront "une action conjointe" sur ce thème.

E.Steiner--HHA