Hamburger Anzeiger - Inquiétudes de Kiev et des Européens sur la poursuite de l'aide américaine

Euronext
AEX -0.82% 889.97
BEL20 0.05% 4281.87
PX1 -0.5% 7497.48
ISEQ -0.52% 9784.27
OSEBX -0.28% 1439.93 kr
PSI20 -0.52% 6520.58
ENTEC -0.41% 1416.23
BIOTK 0.19% 2767.99
N150 -0.56% 3328.82
Inquiétudes de Kiev et des Européens sur la poursuite de l'aide américaine
Inquiétudes de Kiev et des Européens sur la poursuite de l'aide américaine / Photo: JORGE GUERRERO - AFP

Inquiétudes de Kiev et des Européens sur la poursuite de l'aide américaine

Réunis jeudi à Grenade autour de Volodymyr Zelensky, près de 50 dirigeants du continent européen ont exprimé leurs préoccupations sur le risque que la crise politique en cours à Washington fait peser sur l'aide américaine à Kiev.

Taille du texte:

Malgré le soutien unanime affiché au président ukrainien, ce troisième sommet de la Communauté politique européenne a peiné à tenir ses promesses. En l'absence du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, principal soutien de Bakou, la rencontre très attendue sur le Haut-Karabakh n'a pas eu lieu,

"L'Europe augmente son aide (...) mais est-ce que l'Europe pourra combler le vide laissé par les Etats-Unis ? Evidemment, l'Europe ne peut remplacer les Etats-Unis", a insisté le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à son arrivée à Grenade.

C'est une "période d’élection difficile aux Etats-Unis" à un an de la présidentielle et "des voix discordantes" sur l'aide à l'Ukraine, parfois "très étranges", s'expriment, a dit, sans cacher son inquiétude, M. Zelensky, en affichant toutefois sa "confiance en l'Amérique".

La poursuite de l'aide américaine à Kiev est suspendue à l'issue de la crise politique en cours à Washington, qui a entraîné mardi l'éviction du chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, en raison d'une fronde de l'aile droite de son parti opposée au déblocage de fonds pour l'Ukraine.

Désormais, le Congrès dispose d'environ un mois et demi pour adopter un budget annuel comportant une nouvelle enveloppe pour Kiev, sans laquelle Washington, qui est de loin le premier fournisseur d'armement à l'Ukraine, ne pourra la soutenir que "quelques mois" encore, selon la Maison Blanche.

Le président américain Joe Biden a reconnu mercredi pour la première fois mercredi que la situation l'inquiétait et promis de prononcer bientôt un "discours majeur" sur "l'extrême" importance de ce soutien.

- Erdogan encore absent -

Deux semaines après l'offensive éclair des forces azerbaïdjanaises qui a poussé la quasi-totalité de la population arménienne à fuir la république autoproclamée du Haut-Karabakh, une rencontre entre Aliev et le Premier ministre arménien Nikol Pachinian devait être l'un des points d'orgue de ce sommet de Grenade.

Mais l'homme fort de Bakou, agacé par les marques de soutien européennes à l'Arménie, a fait savoir mercredi qu'il ne serait pas au rendez-vous.

L'absence d'Aliev et d'Erdogan est un revers pour la CPE, qui a annulé sa conférence de presse finale prévue avant un dîner des chefs d'Etats et de gouvernement à l'Alhambra.

"C'est dommage", a critiqué Josep Borrell. "Nous ne pourrons donc pas parler ici de quelque chose d'aussi grave que le fait que plus de 100.000 personnes aient dû abandonner à la hâte leur maison pour fuir un coup de force militaire".

L'objectif de la CPE, imaginée par Emmanuel Macron, est de rassembler beaucoup plus large que l'Union européenne: au-delà des 27 membres du bloc, 20 pays ont été invités à ce sommet.

Derrière cet acronyme, on trouve des pays aux trajectoires radicalement différentes vis-à-vis de l'UE: des candidats déclarés (et impatients) à l'adhésion, des pays qui savent que la porte leur est fermée pour longtemps et le Royaume-Uni, qui a choisi il y a sept ans de quitter l'UE avec fracas.

"L'absence d'Erdogan pour la deuxième fois consécutive" après le sommet de juin en Moldavie "affaiblit la CPE imaginée pour traiter avec Ankara dans un autre format que l'UE, à laquelle sa candidature est gelée", souligne Sébastien Maillard, de l'Institut Jacques Delors.

- Crise migratoire -

Ce rendez-vous en Andalousie s'est porté également sur la crise migratoire, que le Premier ministre britannique Rishi Sunak et son homologue italienne Giorgia Meloni voulaient placer au coeur des débats.

Mercredi, les 27 se sont mis d'accord sur un texte destiné à organiser une réponse européenne en cas d'afflux massif de migrants dans un Etat de l'UE, comme au moment de la crise des réfugiés de 2015-2016. Un "tournant" important "dans le débat" sur l'immigration, selon la dirigeants italienne d'extrême droite.

Mais en attendant la finalisation d'une laborieuse réforme du système migratoire européen, l'Italie et le Royaume-Uni veulent agir au plus vite.

"Les niveaux d'immigration illégale vers l'Europe continentale sont au plus haut depuis près d'une décennie", a déclaré mercredi le Premier ministre britannique, parlant d'une "situation à la fois immorale et intenable".

Selon Downing Street, Rishi Sunak et la Première ministre italienne Giorgia Meloni doivent organiser une réunion en marge du sommet en vue d'annoncer "une action conjointe" sur ce thème.

H.Beehncken--HHA