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Cabinet de guerre en Israël, frappes destructrices sur Gaza

Cabinet de guerre en Israël, frappes destructrices sur Gaza

Israël a poursuivi mercredi ses raids destructeurs sur Gaza et annoncé un gouvernement d'urgence pour la durée du conflit avec le Hamas, déclenché par un assaut sans précédent de ce mouvement palestinien contre le territoire israélien et dont les morts se comptent par milliers.

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Les combattants du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, ont tiré, eux, des roquettes sur Israël, dont l'une a touché un hôpital à Ashkelon (sud) sans faire de victime.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié l'offensive massive du Hamas menée depuis Gaza le 7 octobre à l'aube, de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah", promettant que son pays allait "vaincre avec de la force, énormément de force".

Lui et son rival Benny Gantz ont annoncé, à l'issue d'une réunion, s'être mis d'accord "sur la mise en place d'un gouvernement d'urgence et d'un cabinet de guerre".

Israël doit "éradiquer" le Hamas pour dissuader l'islamisme violent "dans le monde", a affirmé à l'AFP la ministre israélienne du Renseignement, Gila Gamliel.

L'armée israélienne a annoncé le chiffre "impressionnant" de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils non armés, tandis que dans le territoire palestinien de Gaza le bilan s'élève à 1.055 morts, selon les autorités locales.

L'attaque du Hamas a provoqué la sidération dans le pays, où au moins ont été tués en quatre jours, selon l'armée, où se multiplient les récits glaçants de témoins et de rescapés, et où l'inquiétude grandit sur le sort de centaines de personnes disparues ou otages.

Parmi ces otages se trouvent des jeunes capturés pendant un festival de musique, où des combattants ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes selon les autorités.

Pris de court par l'attaque du Hamas, son ennemi juré, lancée en plein Shabbat, le jour de repos hebdomadaire juif, Israël a riposté en pilonnant sans relâche Gaza, mobilisé 300.000 réservistes et déployé des dizaines de milliers de soldats autour de l'enclave et à sa frontière nord avec le Liban.

 

Israël y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture. La seule centrale électrique du territoire est à l'arrêt faute de carburant et ses hôpitaux, qui manquent de matériel, sont débordés par l'afflux de blessés.

L'ONU a affirmé que le siège de Gaza, où plus de 263.000 personnes ont déjà été déplacées par la guerre, était "interdit" par le droit international humanitaire.

- "Apocalypse" -

Dans la nuit, des bombardements ont fait au moins 30 morts à Gaza, touchant des dizaines d'immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d'après le Hamas. Selon l'armée israélienne, plusieurs cibles du Hamas ont été touchées.

Au matin, des femmes, leurs enfants dans les bras, fuyaient entre les décombres des immeubles, dans des rues dévastées de Gaza.

"C'était comme une apocalypse ou un tremblement de terre. Cela vient de l'Amérique ou d'Israël, pourquoi ont-ils fait cela à des personnes innocentes ? Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s'ils n'étaient pas des humains", a affirmé au milieu des décombres un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n’a pas voulu donner son nom.

Les avions de combat ont aussi bombardé une université islamique liée au Hamas. Et quatre secouristes du Croissant-Rouge palestinien ont été tués mercredi dans les frappes, selon les autorités locales.

L'offensive du Hamas a suscité de multiples condamnations internationales, ainsi que des inquiétudes face à l'éventualité d'un assaut terrestre sur Gaza.

Et à la frontière israélo-libanaise, la situation reste tendue. Mercredi, l'armée israélienne a frappé une nouvelle fois le sud du Liban, en riposte à des tirs de roquettes du Hezbollah, un allié du Hamas.

- Mobilisation -

Dans la zone frontalière de Gaza, un journaliste de l'AFP a vu des dizaines de chars et véhicules militaires, et de nombreux postes de contrôle tenus par des soldats.

L'armée, qui a repris le contrôle d'une dizaine de localités dans ce secteur, a affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas.

D'autres combattants sont "restés sur le terrain", a déclaré un porte-parole de l'armée, Daniel Hagari, ajoutant que les soldats avaient tué 18 d'entre eux mardi.

Des corps d'Israéliens, "tués dans les localités que le Hamas a infiltrées et où ils ont commis leurs massacres", ont également été découverts, a annoncé un autre porte-parole, Jonathan Conricus.

"L'armée fait ce qu'elle doit faire. Elle ne tue pas des femmes ou des enfants, ne massacre pas des bébés", commente Weizman Nissan, 72 ans, un vétéran de l'armée israélienne à Sdérot.

- Alerte de l'Egypte? -

Samedi à l'aube, après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des centaines de combattants du Hamas se sont engouffrés depuis Gaza dans des localités du Sud, allant de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant, selon les témoignages.

Environ 150 otages, selon une estimation des autorités, Israéliens ou étrangers, parmi lesquels des femmes, enfants ou vieillards, sont aux mains du Hamas qui a menacé de les exécuter.

L'élu américain Michael McCaul, chef de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, a affirmé que l'Egypte avait alerté Israël sur des risques de possibles violences "trois jours" avant l'assaut du Hamas. "Un avertissement a été donné, la question est de savoir à quel niveau."

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu en Israël jeudi, alors qu'un premier avion transportant des armes américaines est arrivé en Israël, selon l'armée israélienne.

Les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Hamas, ont annoncé vouloir par cette offensive "mettre fin aux crimes de l'occupation", en référence à l'occupation israélienne des territoires palestiniens depuis 1967.

Israël avait retiré ses troupes et évacué les colons de Gaza en 2005 après avoir occupé ce territoire depuis 1967. Mais il a gardé le contrôle de l'espace aérien et des eaux territoriales, contrôlant strictement le passage des biens et des personnes entre Israël et l'enclave.

E.Gerber--HHA