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Echanges de tirs entre Israël et le Hamas avant l'arrivée de Blinken

Echanges de tirs entre Israël et le Hamas avant l'arrivée de Blinken

Le Hamas a tiré des roquettes jeudi en direction de Tel-Aviv en riposte à des frappes israéliennes sur Gaza, peu avant l'arrivée en Israël du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, au sixième jour d'une guerre qui a déjà fait des milliers de morts.

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Israël a juré "d'écraser" et de "détruire" le mouvement islamiste palestinien, responsable d'une attaque sanglante lancée samedi contre ce pays et qui détient environ 150 otages.

Durant la nuit, les frappes israéliennes se sont poursuivies contre la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, d'où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud d'Israël.

Le Hamas a annoncé jeudi matin avoir aussi riposté par des tirs de roquettes sur Tel-Aviv, après des frappes israéliennes qui ont ciblé selon lui "des civils" dans deux camps de réfugiés de la bande de Gaza.

Des correspondants de l'AFP ont été témoins de dizaines de frappes aériennes jeudi matin en direction du camp d'Al-Shati et dans le nord de Gaza.

"Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", a déclaré Antony Blinken avant son départ. Le président Joe Biden a toutefois demandé à Israël de respecter "le droit de la guerre" dans sa riposte contre Gaza.

"Tout membre du Hamas est un homme mort", a lancé mercredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d'une première allocution solennelle avec son gouvernement d'urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition.

"Le Hamas c'est Daech (le groupe jihadiste Etat islamique, NDLR) et nous allons l'écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech", a-t-il ajouté après avoir qualifié l'attaque de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah".

- Pile de cadavres -

Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jours des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, semant la terreur sous un déluge de roquettes. Dans les rues, dans les maisons, faisant même irruption dans un festival de musique, ils ont tué plus d'un millier de civils.

Israël a riposté en annonçant une guerre pour détruire les capacités du Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et déployant des dizaines de milliers de soldats autour de l'enclave palestinienne et à sa frontière nord avec le Liban.

A l'entrée du kibboutz Beeri, à moins de cinq kilomètres de la frontière avec Gaza, une pile de cadavres témoigne de l'ampleur de l'attaque à l'intérieur du village dont plus d'une centaine d'habitants ont été tués, selon l'armée.

"La dévastation ici est absolument immense", se désole Doron Spielman, porte-parole de l'armée israélienne. "Et c'est sans compter les nombreux membres du kibboutz qui ont été pris en otage et emmenés dans Gaza", a renchéri un autre porte-parole de l'armée, Jonathan Cornicus.

Lors de cette offensive d'une violence extrême qui a sidéré le pays, les combattants du Hamas ont enlevé plusieurs dizaines d'otages israéliens, étrangers et binationaux, qu'il menace d'exécuter.

Les autorités israéliennes recensent 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps en cours d'identification.

Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d'après les autorités.

L'armée a fait état de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1.200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids israéliens, selon les autorités locales.

L'armée a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas qui s'étaient infiltrés dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza.

A la frontière nord avec le Liban, les échanges de tirs sont fréquents entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.

- Gaza en état de siège -

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)a indiqué jeudi qu'il était en contact avec le Hamas pour œuvrer à la libération des otages.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi lancé un processus de négociations avec l'organisation islamiste, selon une source officielle.

L'unique centrale électrique de l'enclave est à l'arrêt, faute de carburant.

Fabrizio Carboni, le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient, a demandé aux deux camps de "réduire les souffrances des civils", notamment dans la bande de Gaza.

"Sans électricité, les hôpitaux risquent de se transformer en morgues", a-t-il affirmé, disant craindre notamment pour les nouveaux-nés placés dans des incubateurs et les patients sous oxygène ou sous dialyse.

- Moins de roquettes -

"Nous nous préparons pour les prochaines étapes. Nous avons frappé un grand nombre de cibles", a déclaré jeudi à l'aube le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Cornicus.

Au cours des dernières 24 heures, il y a eu "moins de roquettes" tirées vers Israël et "c'est toujours un bon signe", a-t-il noté.

Les bombardements ont touché des dizaines d'immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d'après le Hamas.

"C'est comme une apocalypse ou un tremblement de terre (...) Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s'ils n'étaient pas des humains", a affirmé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n'a pas voulu donner son nom.

Plus de 338.000 personnes ont été déplacées par les frappes contre l'enclave, selon l'ONU.

Depuis samedi, 29 Palestiniens ont par ailleurs été tués dans des violences en Cisjordanie.

Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre contre l'enclave, dont Israël s'était retiré unilatéralement en 2005 et qui est gouvernée par le Hamas depuis 2007.

Une perspective terrifiante de combats au cœur d'une ville à l'extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d'otages.

"Quand on rentre dans Gaza, on ne sait jamais dans quel état on en ressortira", affirme à l'AFP le commentateur politique Akiva Eldar.

Le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays a applaudi l'offensive du Hamas, se sont pour leur part parlés au téléphone mercredi.

Le prince héritier saoudien a déclaré au président iranien que Ryad "communique avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l'escalade en cours". Il a également souligné "la position ferme du royaume en faveur de la cause palestinienne".

M.Schneider--HHA