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Blinken en Israël au sixième jour de guerre avec le Hamas

Blinken en Israël au sixième jour de guerre avec le Hamas

Israël et le Hamas ont de nouveau échangé des tirs jeudi avant l'arrivée du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, venu soutenir son allié mais aussi appeler à la retenue pour protéger les civils palestiniens, dans une guerre qui a déjà fait des milliers de morts.

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Israël a juré "d'écraser" et de "détruire" le mouvement islamiste palestinien, responsable de l'attaque sanglante lancée le 7 octobre contre ce pays et qui détient 150 otages.

Durant la nuit, les frappes israéliennes se sont poursuivies contre la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, d'où sont parties plusieurs salves de roquettes vers le sud d'Israël.

Le Hamas a aussi tiré des roquettes sur Tel-Aviv, disant riposter à des frappes israéliennes ayant ciblé "des civils" dans deux camps de réfugiés de la bande de Gaza.

Des correspondants de l'AFP ont été témoins de dizaines de frappes aériennes en direction du camp d'Al-Shati et dans le nord de Gaza.

"Nous sommes déterminés à nous assurer qu'Israël obtienne tout ce dont il a besoin pour se défendre", avait déclaré avant son départ Antony Blinken, qui doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Washington a déjà fourni une aide militaire supplémentaire à Israël depuis le début de la guerre. Le président Joe Biden a toutefois demandé à Israël de respecter "le droit de la guerre" dans sa riposte contre Gaza.

M. Blinken doit aussi rencontrer vendredi en Jordanie le roi Abdallah II et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

- Pile de cadavres -

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, et au dernier jour des fêtes de Souccot, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, semant la terreur sous un déluge de roquettes.

Dans les rues, dans les maisons, faisant même irruption dans un festival de musique, ils ont tué plus d'un millier de civils lors de cette attaque d'une violence extrême et d'une ampleur sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.

Israël a riposté en déclarant une guerre pour détruire les capacités du Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et déployant des dizaines de milliers de soldats autour du territoire palestinien et à sa frontière nord avec le Liban, où les échanges de tirs sont fréquents avec le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.

L'armée a fait état de 1.200 morts en Israël, pour la plupart des civils. Dans la bande de Gaza, au moins 1.200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids israéliens, selon les autorités locales.

L'armée a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1.500 combattants du Hamas qui s'étaient infiltrés dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza.

"Tout membre du Hamas est un homme mort", a lancé mercredi Benjamin Netanyahu lors d'une première allocution solennelle avec son gouvernement d'urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l'opposition.

"Le Hamas c'est Daech (le groupe jihadiste Etat islamique, NDLR) et nous allons l'écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech", a-t-il ajouté après avoir qualifié l'attaque de "sauvagerie jamais vue depuis la Shoah".

A l'entrée du kibboutz Beeri, à moins de cinq kilomètres de la frontière avec Gaza, une pile de cadavres témoigne de l'ampleur de l'attaque à l'intérieur du village dont plus d'une centaine d'habitants ont été tués, selon l'armée.

"La dévastation ici est absolument immense", se désole Doron Spielman, porte-parole de l'armée israélienne. "Et c'est sans compter les nombreux membres du kibboutz qui ont été pris en otage et emmenés dans Gaza", a renchéri un autre porte-parole de l'armée, Jonathan Cornicus.

- Les otages menacés -

Lors de cette offensive qui a sidéré le pays, les combattants du Hamas ont enlevé plusieurs dizaines d'otages israéliens, étrangers et binationaux, qu'il menace d'exécuter.

Le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a indiqué jeudi que son pays n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza, placée en état de siège, tant que le Hamas n'aurait pas libéré les otages.

"L'aide humanitaire à Gaza? Aucun interrupteur électrique ne sera allumé, aucun robinet d'eau ne sera ouvert et aucun camion de carburant n'entrera tant que les Israéliens enlevés ne seront pas rentrés chez eux", a-t-il dit.

Les autorités israéliennes recensent 150 otages, alors que des centaines de personnes sont encore portées disparues et des corps en cours d'identification.

Parmi ces otages figurent des jeunes capturés pendant un festival de musique où des combattants palestiniens ont fait irruption samedi, tuant 270 personnes d'après les autorités.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué jeudi qu'il était en contact avec le Hamas pour œuvrer à la libération des otages.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lui aussi lancé un processus de négociations avec l'organisation islamiste, selon une source officielle.

L'unique centrale électrique du territoire est à l'arrêt, faute de carburant.

Fabrizio Carboni, le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient, a demandé aux deux camps de "réduire les souffrances des civils", notamment dans la bande de Gaza.

"Sans électricité, les hôpitaux risquent de se transformer en morgues", a-t-il affirmé, disant craindre notamment pour les nouveaux-nés placés dans des incubateurs et les patients sous oxygène ou sous dialyse.

- Moins de roquettes -

"Nous nous préparons pour les prochaines étapes. Nous avons frappé un grand nombre de cibles", a déclaré jeudi à l'aube le porte-parole de l'armée israélienne Jonathan Cornicus.

Au cours des dernières 24 heures, il y a eu "moins de roquettes" tirées vers Israël et "c'est toujours un bon signe", a-t-il noté.

Les bombardements ont touché des dizaines d'immeubles, des usines, des mosquées et des magasins, d'après le Hamas.

"C'est comme une apocalypse ou un tremblement de terre (...) Ils (les Israéliens) sont venus pour détruire, comme si ces gens ne méritaient pas de vivre. Comme s'ils n'étaient pas des humains", a affirmé au milieu des ruines un habitant du quartier de Karama à Gaza, qui n'a pas voulu donner son nom.

Plus de 338.000 personnes ont été déplacées par les frappes contre la bande de Gaza, selon l'ONU.

Les concentrations de troupes à la frontière font craindre une offensive terrestre du territoire, dont Israël s'était retiré unilatéralement en 2005 et qui est gouverné par le Hamas depuis 2007.

Une perspective terrifiante de combats au cœur d'une ville à l'extrême densité de population, dans des souterrains et en présence d'otages.

"Quand on rentre dans Gaza, on ne sait jamais dans quel état on en ressortira", affirme à l'AFP le commentateur politique Akiva Eldar.

A.Dankwers--HHA