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Niche RN : l'Assemblée entame le débat sur l'endométriose
Niche RN : l'Assemblée entame le débat sur l'endométriose / Photo: Thomas SAMSON - AFP/Archives

Niche RN : l'Assemblée entame le débat sur l'endométriose

L'Assemblée nationale a commencé jeudi l'examen de la proposition de loi du RN pour soutenir les femmes atteintes d'endométriose, mais le texte du parti d'extrême droite a peu de chance d'être adopté, tout comme les autres au menu de sa niche parlementaire, même s'il espère marquer des points dans l'opinion.

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En ouverture des débats le rapporteur du texte Emmanuel Taché de la Pagerie a appelé les autres groupes à écarter les "controverses", les "atermoiements" et "les attaques politiciennes".

Le texte qu'il défend entend accorder aux quelque 1,5 à 2,5 millions de femmes atteintes d'endométriose un statut spécifique d'affection longue durée (ALD) "exonérante" et permettre, à celles qui le souhaitent, de bénéficier d'un statut de travailleuse handicapée.

La pathologie se traduit par des règles douloureuses, mais aussi parfois des lourdeurs digestives, urinaires, lombaires, dans les jambes...

Malgré le soutien des députés LR, l'adoption de cette proposition de loi est peu probable en l'absence du soutien des autres groupes.

"Je ne dénie à personne le droit d'embrasser ce combat", a réagi le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, défendant la stratégie nationale du gouvernement pour une meilleure reconnaissance et prise en charge de l'endométriose.

Il a toutefois appelé, sous les grondements du RN, à "rejeter un texte ni juridiquement tenable ni opportun", mais "opportuniste" venant "d’un groupe qui a, à de multiples occasions, prouvé sa méconnaissance des enjeux d’égalité entre les hommes et les femmes".

"La reconnaissance de l'endométriose était un engagement majeure de Marine Le Pen pendant sa campagne", a rétorqué la députée Michèle Martinez, confiant avoir elle-même souffert de la pathologie.

Dans la foulée, l'élue LFI Clémentine Autain a dénoncé un "écran de fumée du RN". Elle a également critiqué le gouvernement qui n'a toujours pas mis en oeuvre la résolution de la députée de Seine-Saint-Denis de janvier 2022, visant à inscrire l'endométriose sur la liste des affections à longue durée dite "ALD 30".

- Quelle mobilisation ? -

"On est très sereins, les derniers sondages montrent que le sectarisme de nos adversaires est sévèrement jugé par les Français", assure à l'AFP Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe des députés d'extrême droite, face au risque pour son groupe de faire chou blanc comme l'an dernier.

Également au programme de la niche parlementaire du RN, un texte pour "baisser la facture d'électricité" des Français, en supprimant notamment l'Arenh, un mécanisme qui oblige EDF à vendre une partie de son électricité à prix bas à ses concurrents fournisseurs alternatifs jusqu'au 31 décembre 2025.

Un autre vise à instaurer un complément de rémunération aux étudiants Français qui travaillent.

Des députés Nupes pourraient s'abstenir sur certains textes qui reprennent des positions qu'ils ont défendues par le passé.

Les écologistes eux ont prévu de voter systématiquement contre : "on refuse d'être le marche-pied d'une stratégie de notabilisation qui viserait à faire d'eux un parti normal", explique la cheffe du groupe Cyrielle Chatelain.

"Il y a 90% de chance qu’il n'y ait aucun texte qui passe à cause du sectarisme des autres groupes", reconnaît le député RN Thomas Ménagé, qui juge tout de même une victoire "possible" sur l'écriture inclusive dans des documents scolaires, universitaires et administratifs.

"Si sur certains textes les LR et nous votons ensemble, que la gauche s'abstient et qu'il n'y a pas de mobilisation chez les macronistes, il peut y avoir des surprises", veut croire Jean-Philippe Tanguy.

Comme l'an dernier, des députés de droite devraient soutenir plusieurs textes, notamment sur la suppression ou la suspension d'allocations pour des parents d'enfants délinquants, l'écriture inclusive ou celui qui entend instaurer une présomption de majorité pour les mineurs étrangers qui refusent un test osseux.

Reste à savoir combien se déplaceront.

Comme à chaque niche, un contre-la-montre va s'opérer. Les débats devant se terminer à minuit, certains textes comme une résolution pour accorder l'asile à Julian Assange, qui embarrasse à gauche, pourraient ne pas être examinés. Le RN a seulement la possibilité de retirer des textes s'il veut accélérer le rythme.

J.Berger--HHA