Hamburger Anzeiger - Assemblée : premier revers pour le RN qui retire son texte sur l'endométriose

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Assemblée : premier revers pour le RN qui retire son texte sur l'endométriose
Assemblée : premier revers pour le RN qui retire son texte sur l'endométriose / Photo: Thomas SAMSON - AFP/Archives

Assemblée : premier revers pour le RN qui retire son texte sur l'endométriose

Le RN a retiré jeudi sa proposition de loi pour soutenir les femmes atteintes d'endométriose, peu avant qu'il ne soit rejeté à l'Assemblée nationale. Le groupe d'extrême droite devrait encore subir des revers sur d'autres textes de sa niche parlementaire mais espère tout de même marquer des points dans l'opinion.

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"Ce texte, qui pouvait susciter un espoir pour les femmes victimes d'endométriose est désormais vide", a constaté le rapporteur Emmanuel Taché de la Pagerie, après le rejet des articles et avant le vote final, qui aurait été défavorable au vu de l'opposition de la plupart des groupes, à l'exception des LR.

Le RN entendait accorder aux quelque 1,5 à 2,5 millions de femmes atteintes d'endométriose un statut spécifique d'affection longue durée (ALD) "exonérante" et permettre, à celles qui le souhaitent, de bénéficier d'un statut de travailleuse handicapée.

La pathologie se traduit pour certaines femmes par des règles douloureuses, mais aussi parfois des lourdeurs digestives, urinaires, lombaires, dans les jambes... Pour certaines, elle nécessite des soins longs et particulièrement coûteux.

Dans une séance parfois tendue, et émaillée de rappels au règlement, les opposants au texte se sont succédés pour dénoncer une initiative "opportuniste" du RN et une mouture mal rédigée.

- "opération politique" -

"Je ne dénie à personne le droit d'embrasser ce combat", a réagi le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, tout en appelant à rejeter un texte "ni juridiquement tenable ni opportun", venant "d'un groupe qui a, à de multiples occasions, prouvé sa méconnaissance des enjeux d’égalité entre les hommes et les femmes".

"Ce texte n'avait ni fond ni forme (...) les femmes n'intéressent pas le RN", a abondé Véronique Riotton (Renaissance). Il est "tellement mal travaillé" qu’il "est inutile", a estimé Frédéric Valletou (Horizons).

La présidente du groupe, Marine Le Pen, a vertement rétorqué avoir défendu cette proposition sur l'endométriose "pendant la campagne présidentielle", ses députés répétant que le texte pouvait être amendé plutôt que rejeté.

La députée LFI Clémentine Autain a dénoncé "une opération politique assez écoeurante de la part du Rassemblement national".

Elle a également regretté que le gouvernement n'ait pas mis en oeuvre la résolution qu'elle avait portée en janvier 2022, visant à inscrire l'endométriose sur la liste des affections de longue durée dite "ALD 30".

Les députés ont ensuite débuté l'examen d'un texte sur la suppression ou la suspension d'allocations pour des parents d'enfants délinquants, qui devrait être rejeté malgré le soutien des LR.

Également au programme, une proposition de loi pour "baisser la facture d'électricité" des Français, en supprimant notamment l'Arenh, un mécanisme qui oblige EDF à vendre une partie de son électricité à prix bas à ses concurrents fournisseurs alternatifs jusqu'au 31 décembre 2025.

Un autre texte vise à instaurer un complément de rémunération aux étudiants Français qui travaillent.

- Quelle mobilisation ? -

"Il y a 90% de chance qu'il n'y ait aucun texte qui passe à cause du sectarisme des autres groupes", reconnaît le député du Rassemblement national Thomas Ménagé. Les Français "jugeront très sévèrement cette situation", assure Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN.

Comme l'an dernier, des députés de droite devraient soutenir plusieurs textes, sur l'interdiction de l'écriture inclusive dans des documents scolaires, universitaires et administratifs, ou sur la présomption de majorité pour les mineurs étrangers qui refusent un test osseux.

"Si sur certains textes les LR et nous votons ensemble, que la gauche s'abstient et qu'il n'y a pas de mobilisation chez les macronistes, il peut y avoir des surprises", veut croire Jean-Philippe Tanguy.

Comme à chaque niche, un contre-la-montre va s'opérer. Les débats devant se terminer à minuit, certains textes comme une résolution pour accorder l'asile à Julian Assange, qui embarrasse à gauche, pourraient ne pas être examinés. Le RN a seulement la possibilité de retirer des textes s'il veut accélérer le rythme.

P.Meier--HHA