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Gaza: Israël se prépare à une invasion terrestre, fuite éperdue des Gazaouis vers le sud

Gaza: Israël se prépare à une invasion terrestre, fuite éperdue des Gazaouis vers le sud

Israël masse ses troupes dimanche pour une offensive terrestre dans le nord bombardé de la bande de Gaza, résolu à anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, responsable de l'attaque la plus meurtrière commise sur son sol, le 7 octobre.

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"Nous sommes déployés le long de la bande de Gaza avec nos forces terrestres, nous nous préparons pour la prochaine étape de l'opération", a déclaré dimanche un porte-parole de l'armée, Jonathan Cornicus. L'armée affirme être dans l'attente d'une "décision politique".

Israël a exhorté les Gazaouis vivant dans le nord du territoire --environ 1,1 million de personnes sur une population totale de 2,4 millions-- à fuir vers le sud au plus vite, accusant le Hamas, qui s'oppose à cette évacuation, d'empêcher les civils de partir.

Israël affirme cibler la ville de Gaza, au nord, pour y détruire le centre des opérations du mouvement islamiste palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. L'armée a annoncé dimanche la mort dans des frappes d'un troisième chef militaire du Hamas, responsables selon elle de l'attaque du 7 octobre.

Mais dans le sud aussi, où des dizaines de milliers de Gazaouis affluent, manquant de tout, les frappes se poursuivent, selon des habitants. A Rafah, à l'aube, la maison d'un médecin "a été ciblée, toute la famille a été anéantie", affirme un voisin, Khamis Abu Hilal.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et 126 personnes enlevées par le Hamas, selon les derniers chiffres fournis dimanche par l'armée.

Elle a annoncé avoir retrouvé lors d'incursions dans le territoire "des cadavres" d'otages. Le Hamas a fait état de 22 otages tués dans les frappes israéliennes.

La riposte israélienne a tué plus de 2.300 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza, un territoire pauvre contrôlé par l'organisation islamiste depuis 2007, et fait plus de 9.042 blessés, selon les autorités locales.

Au total, plus de 423.000 Gazaouis ont dû quitter leur foyer depuis le début des frappes, selon l'ONU.

- "Couloirs humanitaires" -

De l'autre côté de la barrière israélienne clôturant le territoire palestinien, les habitants de Sdérot sont aussi évacués dimanche par bus vers Eilat, plus au sud, ou Jérusalem, au nord, tandis que de nouveaux tirs de roquettes venant de Gaza sont interceptés.

"C'est dur (...) la peur à chaque alerte, il faut partir, c'est mieux pour les enfants", dit Helen Afteker, 50 ans.

L'exode des Gazaouis vers le sud, la perspective d'une offensive terrestre dans un territoire surpeuplé, désormais placé sous un strict siège, suscitent critiques et inquiétudes au sein de la communauté internationale.

L'Iran a averti dimanche que "nul ne peut garantir le contrôle de la situation" si Israël envahit Gaza.

A Ryad, d'où il est ensuite parti pour l'Egypte, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait auparavant souligné la nécessité de prévenir "une extension du conflit".

Les Etats-Unis ont annoncé samedi l'envoi d'un second porte-avions en Méditerranée orientale. Leur ambassade en Israël s'est dit prête à évacuer les ressortissants américains lundi par bateau du port de Haïfa vers Chypre.

Le pape François a appelé dimanche à l'ouverture "urgente" de couloirs humanitaires pour les habitants de la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et désormais privée d'alimentation en eau, électricité et nourriture.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé le "déplacement" à l'exode de quelque 760.000 Palestiniens à la création en 1948 de l'Etat d'Israël, Egypte et Jordanie s'opposant pour leur part à toute nouvelle dispersion de Palestiniens hors de leurs terres.

- Tensions à la frontière Israël-Liban -

Le risque d'une propagation du conflit au Liban voisin, dont le sud est contrôlé de fait par le Hezbollah pro-iranien allié du Hamas, concentre les craintes.

Une personne a été tuée et d'autres ont été blessées dimanche dans le nord d'Israël par des tirs en provenance du Liban, a indiqué l'armée israélienne, précisant avoir frappé le territoire du pays voisin en représailles. Elle a fermé la zone frontalière aux civils.

L'armée avait dit samedi avoir tué à cette frontière "plusieurs terroristes" tentant de s'infiltrer. Le Hamas a confirmé dimanche la mort de trois combattants infiltrés.

Israël a aussi indiqué avoir frappé samedi soir à l'artillerie la Syrie après des alertes aériennes dans la partie du plateau du Golan annexé par Israël en 1967.

L'Egypte contrôle la seule ouverture de Gaza qui ne soit pas sous contrôle israélien, le point de passage de Rafah, actuellement fermé.

L'aide humanitaire arrivée de plusieurs capitales s'y empile dimanche, dans l'attente.

- "Erreurs" -

Le conflit a selon l'ONG Reporters sans frontières (RSF) coûté jusque-là la vie à 10 journalistes, dont sept tués à Gaza et au Liban.

Un vidéaste de l'agence Reuters a été tué et six journalistes de l'AFP, Reuters et Al-Jazeera blessés vendredi dans des bombardements dans le sud du Liban.

L'armée israélienne a déploré ce décès, indiquant "enquêter" sur les responsabilités. L'armée libanaise l'a accusée d'être responsable du tir.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules et par les airs depuis Gaza.

Ils ont tué plus d'un millier de civils, semant la terreur sous un déluge de roquettes lors de cette attaque d'une ampleur inédite depuis la création d'Israël en 1948. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattus ou brûlés dans leur voiture dans un festival de musique.

Le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement israélien a reconnu samedi des "erreurs" des services de renseignement en amont des attaques.

F.Schneider--HHA