Hamburger Anzeiger - Israël se prépare à une invasion terrestre à Gaza, où un million d'habitants ont fui leurs foyers

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Israël se prépare à une invasion terrestre à Gaza, où un million d'habitants ont fui leurs foyers
Israël se prépare à une invasion terrestre à Gaza, où un million d'habitants ont fui leurs foyers / Photo: Menahem KAHANA - AFP

Israël se prépare à une invasion terrestre à Gaza, où un million d'habitants ont fui leurs foyers

Israël masse ses troupes dimanche pour une offensive terrestre dans le nord bombardé de la bande de Gaza, résolu à anéantir le Hamas au neuvième jour de la guerre déclenchée par une attaque de ce mouvement islamiste palestinien, la plus meurtrière jamais commise sur son sol.

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"Nous sommes déployés le long de la bande de Gaza avec nos forces terrestres, nous nous préparons pour la prochaine étape de l'opération", a déclaré dimanche un porte-parole de l'armée, Jonathan Cornicus. L'armée affirme être dans l'attente d'une "décision politique".

Un million d'habitants de ce territoire palestinien, qui en compte 2,4, ont été déplacées depuis le début du conflit et des frappes israéliennes, a annoncé l'ONU dimanche.

Et Israël ne cesse d'exhorter les Gazaouis vivant dans le nord du territoire à fuir vers le sud au plus vite, accusant le Hamas, qui s'oppose à cette évacuation, d'empêcher les civils de partir.

Mais dans le sud aussi, où les déplacés affluent par dizaines de milliers, manquant de tout, les frappes se poursuivent, selon des habitants. A Rafah, à l'aube, la maison d'un médecin "a été ciblée, toute la famille a été anéantie", affirme un voisin, Khamis Abu Hilal.

Plus de 1.300 personnes ont été tuées en Israël lors de l'attaque des commandos du Hamas, surtout des civils, dont des enfants, et 126 personnes enlevées par le Hamas, selon les derniers chiffres fournis dimanche par l'armée qui a annoncé avoir retrouvé lors d'incursions dans le territoire "des cadavres" d'otages. Le Hamas a fait état de 22 otages tués dans les frappes israéliennes.

La riposte israélienne a tué plus de 2.300 personnes, dont plus de 700 enfants, dans la bande de Gaza, un territoire pauvre contrôlé par l'organisation islamiste depuis 2007, et fait plus de 9.042 blessés, selon les autorités locales.

- "Couloirs humanitaires" -

De l'autre côté de la barrière israélienne clôturant le territoire palestinien, les habitants de Sdérot sont aussi évacués dimanche par bus vers Eilat, plus au sud, ou Jérusalem, au nord, tandis que de nouveaux tirs de roquettes venant de Gaza sont interceptés.

"C'est dur (...) la peur à chaque alerte, il faut partir, c'est mieux pour les enfants", dit Helen Afteker, 50 ans.

L'exode des Gazaouis vers le sud et l'offensive terrestre attendue dans un territoire surpeuplé, désormais placé sous un strict siège, suscitent critiques et inquiétudes au sein de la communauté internationale.

L'Iran a averti dimanche que "nul ne peut garantir le contrôle de la situation et la perspective d'un élargissement du conflit"si Israël envahit Gaza.

La Maison Blanche a indiqué dimanche redouter une "escalade" et une possible implication de l'Iran.

La diplomatie américaine est sur le pont: le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, doit retourner en Israël lundi, pour une deuxième visite en une semaine, après une tournée dans six pays arabes.

A Ryad, il avait souligné dimanche matin la nécessité de prévenir "une extension du conflit".

Les Etats-Unis ont dépêché un second porte-avions en Méditerranée orientale et leur ambassade en Israël s'est dite prête à évacuer les ressortissants américains lundi par bateau du port de Haïfa vers Chypre.

Le pape François a appelé dimanche à l'ouverture "urgente" de couloirs humanitaires pour les habitants de la bande de Gaza, soumise à un blocus israélien depuis plus de 15 ans et désormais privée d'alimentation en eau, électricité et nourriture.

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a assimilé le "déplacement" en cours à l'exode de quelque 760.000 Palestiniens à la création en 1948 de l'Etat d'Israël, Egypte et Jordanie s'opposant pour leur part à toute nouvelle dispersion de Palestiniens hors de leurs terres.

- Tensions à la frontière Israël-Liban -

Le risque d'une propagation du conflit au Liban voisin, dont le sud est contrôlé de fait par le Hezbollah pro-iranien allié du Hamas, concentre les craintes.

Une personne a été tuée et d'autres ont été blessées dimanche dans le nord d'Israël par des tirs en provenance du Liban, a indiqué l'armée israélienne, précisant avoir frappé le territoire du pays voisin en représailles. Elle a fermé la zone frontalière aux civils.

L'armée avait dit samedi avoir tué à cette frontière "plusieurs terroristes" tentant de s'infiltrer. Le Hamas a confirmé dimanche la mort de trois combattants infiltrés.

Israël a aussi indiqué avoir frappé samedi soir à l'artillerie la Syrie après des alertes aériennes dans la partie du plateau du Golan annexé par Israël en 1967.

Au poste-frontière de Rafah, entre l'Egypte et Gaza, l'aide humanitaire afflue de plusieurs capitales, mais ne passe pas.

Ce seul passage entre Gaza et l'extérieur qui ne soit pas sous contrôle israélien reste fermé, bombardé à plusieurs reprises par la chasse israélienne.

Et les étrangers ou bi-nationaux qui s'y pressent ne peuvent pas sortir, comme Ibrahim al-Qarnaoui, un helvéto-palestinien de 77 ans, surpris par le conflit lors de vacances dans sa famille. S'il reste bloqué, il retournera "vivre ou mourir" dans la maison familiale, dit-il.

- "Erreurs" -

Le conflit a selon l'ONG Reporters sans frontières (RSF) aussi coûté la vie à 10 journalistes.

Vendredi, un vidéaste de l'agence Reuters a été tué et six journalistes de l'AFP, Reuters et Al-Jazeera blessés dans des bombardements dans le sud du Liban.

L'armée israélienne a indiqué "enquêter" sur les responsabilités, l'armée libanaise l'accusant d'être responsable du tir.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël par la terre, la mer et les airs depuis Gaza.

Ils ont tué plus d'un millier de civils, semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattus ou brûlés dans leur voiture dans un festival de musique.

Le conseiller à la sécurité nationale du gouvernement israélien a reconnu samedi des "erreurs" des services de renseignement en amont des attaques.

P.Meier--HHA