Hamburger Anzeiger - Présidentielle en Equateur: un "face-à-face" pour juguler l'insécurité

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Présidentielle en Equateur: un "face-à-face" pour juguler l'insécurité
Présidentielle en Equateur: un "face-à-face" pour juguler l'insécurité / Photo: Fernando Machado - AFP

Présidentielle en Equateur: un "face-à-face" pour juguler l'insécurité

Les Equatoriens votent dimanche pour le second tour de la présidentielle entre une avocate socialiste, dauphine de l'ex-président Rafael Correa, et un candidat libéral, duel au coude-à-coude dans un pays livré à la violence et au narcotrafic.

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Ce "face-à-face historique", comme le résumait dimanche matin le quotidien Primicias, aboutira soit à l'élection de la première femme à la tête du pays d'Amérique du Sud, Luisa Gonzalez, soit à celle du plus jeune président de son histoire moderne, Daniel Noboa, fils d'un richissime homme d'affaire, magnat de la banane.

Ce jour, "sans précédent dans l'histoire démocratique de notre pays", avec un président élu jusqu'en 2025, se déroulait au cours de la matinée dans une "absolue normalité", a indiqué la présidente du conseil électoral (CNE), Diana Atamaint.

Le vote se terminera à 17H00 (22H00 GMT). Il a lieu sous la surveillance de près de 100.000 militaires et policiers au total, qui assurent la sécurité des 4.390 bureaux de vote. Les premiers résultats seront publiés à partir de 18H30 et le vainqueur sera connu le soir-même, selon la présidente de la CNE.

- Le joug des "bandes" -

L'avant 1er tour du 20 août a été marqué par l'assassinat - qui avait traumatisé le pays - de l'un des principaux candidats, un ex-journaliste portant un fort discours anti-corruption. Pour Primicias, l'élection se déroule "dans un contexte d'insécurité et de violence politique imposé par les bandes liées au crime organisé international".

Ce thème de l'insécurité revient comme un leitmotiv chez tous les électeurs interrogés, suivi de celui du chômage.

"C'est une élection critique, l'avenir du pays est en jeu. Ce qui nous préoccupe le plus, c'est la question de l'insécurité et de la criminalité. L'autre est l'économie", a commenté Freddy Escobar, 49 ans, à l'entrée d'un bureau de vote de Quito.

"L'insécurité est ce qui nous atttriste le plus, ça ne peut plus durer comme ça", ajoute Jhovanny Velasco, chauffeur de 53 ans, dans le nord de Quito. "La sécurité, l'emploi, la santé, l'éducation... le nouveau président aura un travail compliqué", pronostiquait Cristian Chacahuasay, 27 ans.

Gilet pare-balles sur le torse et entouré d'un lourd dispositif de sécurité, Mme Gonzalez a voté vers 9H00 dans sa ville de Canuto (sud-ouest). "Que triomphe l'Equateur, et que gagne +Révolution citoyenne+", a-t-elle lancé, citant le nom de sa formation politique.

Tout sourire, lui aussi en gilet pare-balles, son adversaire Daniel Noboa a voté en fin de matinée à Olon, dans son fief de Santa Elena (sud-ouest). "Aujourd'hui nous gagnons", a-t-il lancé.

Alors que l'insécurité atteint des "niveaux historiques" et que l'Equateur est l'un des pays avec "le plus de crimes au monde", une tâche titanesque attend le ou la nouvelle élue: "réduire le taux d'homicide, récupérer les espaces tombés sous la coupe du crime organisé, combattre la corruption, contrôler les prisons, purger les forces de sécurité, améliorer la justice, freiner le trafic de drogues...", énumère dimanche le quotidien El Universo.

Avec des sondages très serrés, les derniers jours de campagne ont vu une avalanche de promesses de la part des deux candidats : "Un nouvel Equateur", une "main ferme" pour "sauver le pays", la "fin de la délinquance", des "milliers d'emplois", le "bien pour tous"...

- 16 mois de mandat -

Mais le ou la nouvelle élue n'aura que peu de temps pour tenir ces promesses mirobolantes: il ou elle gouvernera jusqu'à début 2025, terme du mandat du président sortant Guillermo Lasso qui avait convoqué des élections anticipées pour éviter sa destitution sur fond d'accusations de corruption.

De l'avis de tous, le nouveau dirigeant héritera d'un pays plongé dans une vague de violences sans précédent, qui souffre d'une corruption endémique et d'institutions fragilisées.

Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, le pays de 18 millions d'habitants, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, a été rattrapé par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic.

Selon l'Observateur équatorien du crime organisé, au moins 3.600 personnes ont été assassinées depuis le début de l'année, tandis que le taux d'homicide a doublé et continue de monter en flèche.

L'ombre de l'ex-président Rafael Correa (2007-2017), en exil après avoir été condamné pour corruption par la justice équatorienne, plane sur la candidature de Mme Gonzalez, qui a déjà annoncé qu'elle en ferait son conseiller.

Ce second tour se déroule sur fond de polarisation entre un bloc corréiste, minoritaire, et un spectre politique très fragmenté. Aucune force ou parti ne dispose de la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Le parti de Mme Gonzalez y est la première force, avec 48 sièges sur 137. M. Noboa compte 13 députés.

T.Schmidt--HHA